CHAPITRE CLVI - 364 JOURS

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- Je vous remercie, amiral Kikkaku. Pour votre gouverne, dit-il en se tournant vers Bang, l'amiral Midoryu est en intervention dans le Nouveau Monde, à ma demande. Il est donc, lui aussi, excusé. Une autre remarque, vice-amiral ?

Bang déglutit bruyamment et balbutia quelque excuse, qu'Edouard ne prit même pas la peine d'écouter. Puis, l'amiral en chef jeta un épais journal sur la table.

- Les nouvelles du jour, mes amis.

Armstrong et Leroy étaient déjà informés des gros titres, mais les Dragons avancèrent leur tête pour les découvrir. Aussitôt, Lafta manqua de s'étouffer avec son lait et Bang tressauta.

- Encore eux ?! s'écria le Dragon d'Os en essuyant le liquide qui coulait sur son costume. Quand cesseront-ils leur folie ?

- La douleur intense ; Le bruit de la guerre folle ; Le chaos partout, souffla mélancoliquement Yoshitsune à la manière d'un haïku.

La gazette révélait les derniers méfaits de Tartaros, dont l'équipage venait de réduire en ruines le Royaume de Korcoro. L'avis de recherche de l'Empereur Ankou était reproduit, de même que ceux de ses Rois de l'Enfer.

- Les Empereurs incarnaient autrefois un poids dans la balance des pouvoirs, souffla Edouard en se massant la tête. Leur influence, leur force et l'étendue de leur territoire servaient à maintenir une forme de calme dans le Nouveau Monde. Le « Roi chevalier » Utyr et « l'enfant de Dieu » Luci se sont contentés de tenir leur empire d'une main de maître, Rikka a quant à elle quasiment disparu...

Il attrapa le journal et jeta un regard noir au portrait d'Ankou, si flou et sombre qu'il laissait à peine voir les traits de son visage.

- ... mais ce fou joue à un tout autre jeu. Les événements de Frozerak, l'an dernier, ont été le point de départ de son plan. Depuis, il a abandonné son quartier général et arpente le Nouveau Monde avec sa terrible armée, semant la peur et la mort derrière lui.

- Quel peut bien être son but ? souffla Lafta en grattant les défenses de son casque osseux.

- De toute évidence, commenta Armstrong de sa voix basse et monotone, il poursuit un but précis. Ankou est Empereur depuis des années, mais il se contentait jusqu'alors de conserver son territoire. Quelque chose a dû changer pour qu'il se hasarde ainsi à répandre le chaos.

Edouard acquiesça lentement.

- Je suis d'accord avec l'amiral Kuroken, souffla-t-il en regardant le journal d'un air pensif. Il nous faut percer à jour son objectif pour pouvoir l'arrêter. Mais s'il met à feu et à sang le Nouveau Monde, nous ne pourrons pas rester inactifs.

Bang grinça dans sa chaise.

- Ouais... Allons lui trancher la tête, à ce salopard ! Nous serons avec vous, votre grandeur !

Un silence tendu s'installa autour de la table lorsque Leroy tendit vers Bang son bras gauche. Autrefois fait de chair et d'os, il était désormais de glaise. Il en allait de même pour sa jambe, dont l'argile luisait à la lumière des bougies. La cicatrice sur son visage était encore rose.

- Voilà ce que m'a couté un affrontement direct avec Ankou et ses Rois de l'Enfer, Bang. Voilà ce que j'ai dû sacrifier à Frozerak, l'an dernier, pour permettre à mes élèves et May Slain de survivre. Si je n'avais pas mangé le fruit de l'argile, je ne serai qu'un éclopé parmi tant d'autres.

A l'autre bout de la table, May déglutit bruyamment. Elle n'était pas femme que l'on puisse facilement impressionner. Au combat, elle valait mille hommes à elle seule. Mais ce qu'elle avait vu cette fois-là l'avait changée durablement. Elle mesurait désormais l'écart qui la séparait d'un Empereur.

MARINES - A ONE PIECE story (FRENCH) - Partie IWhere stories live. Discover now