Chapitre VII - Incessant

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Heu, comment on dit déjà...

"Surprise ?"

Bonne lecture :).

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            Hermione se réveilla en sursaut, en nage et la respiration haletante. Elle se releva dans son lit, aux aguets. Pas un bruit. Non, personne ne l'avait réveillée. Au fond, la sorcière le savait. Seules ses propres pensées venaient la hanter jusque dans son sommeil.

Hermione avait fait un cauchemar, mais il était différent de celui de la nuit précédente. Hier, elle s'était crue de retour dans cette rue londonienne plongée dans l'obscurité où tout avait basculé en l'espace de quelques minutes. L'attaque, son agression sexuelle, son transplanage à Ste-Mangouste. Le sang, la douleur, la peur... elle avait revécu cette scène une seconde fois. Enfin, depuis le temps, elle la connaissait par cœur... Hermione en rêvait plusieurs fois par semaine.

Et, lorsqu'elle ne rêvait pas de ça, il y avait l'autre cauchemar. Celui-là était plus fourbe, plus rare, mais il lui collait à la peau depuis des années. C'était celui-ci qui venait de la réveiller, d'ailleurs. Celui où elle courait en pleine forêt, terrorisée, des sorciers à ses trousses, Ron et Harry détalant à ses côtés. Et, soudain, la figure terrifiante de Bellatrix Lestrange apparaissait, secondée par celle d'un Rafleur au regard transperçant et au sourire sadique.

Hermione se leva de son lit, les jambes en coton. Elle s'approcha de la fenêtre de sa chambre et tira délicatement le rideau. Personne. Le quartier était désert. Elle tenta de reprendre son souffle, passa une main sur son front perlé de sueur. La vitre lui renvoya son reflet : un visage fané aux yeux cernées de noir. La sorcière était épuisée. Cela faisait près de quinze jours qu'elle peinait à fermer l'œil.

Comment aurait-il pu en être autrement ? Hermione avait l'impression d'être une lionne en cage. Ses journées se ressemblaient atrocement. Il n'y avait rien à faire dans cet appartement nu et vide. De temps en temps, Harry et Ron passaient une tête, parfois accompagnés de Ginny ou de Pansy, les seuls à connaître sa cachette. Ils lui apportaient des livres, deux-trois objets de décoration dont elle se contrefichait, lui donnaient des nouvelles du monde extérieur, s'assuraient que son frigo se remplisse magiquement... et puis ils s'en allaient. Hermione avait remarqué qu'ils s'éclipsaient de plus en plus vite et elle les détestait pour ça. Ils avaient toujours un prétexte pour partir, mais elle devinait la raison profonde : à mesure que le temps passait, elle devenait de plus en plus odieuse et désagréable.

Comment cela pouvait-il en être autrement ? Tout le monde serait devenu comme elle à rester seule la majorité du temps. Pourtant, personne ne lui interdisait de sortir. Techniquement, Hermione avait tout à fait le droit de désobéir aux règles... mais pourquoi faire ? Qu'est-ce qui l'attendait dehors ? Elle avait honte de l'admettre, mais la sorcière n'avait pas envie de se confronter à la menace qui planait au-dessus d'elle. Cela faisait-il d'elle une mauvaise Gryffondor ?

« Non, avait répliqué sèchement Ginny un jour qu'Hermione avait vidé son sac, ça fait de toi quelqu'un d'intelligent et de réfléchi. Tu n'as pas été mise en lieu sûr pour tout faire capoter. Et tu pourrais causer des problèmes à Harry et Ron. »

Mais Ginny ne pouvait pas comprendre. Si ça continuait, Hermione allait devenir folle. Chaque journée s'écoulait dans une lenteur infinie. Lire n'arrivait plus à l'apaiser, elle rongeait son frein, seule avec ses pensées sombres. Lorsqu'elle ne pensait pas à son agresseur, elle songeait au danger que courait le monde sorcier et, plus dur encore, il lui arrivait de penser à Pattenrond. Dans ces moments, le cœur d'Hermione se déchirait en deux. Comment ne pas faire autrement, alors qu'elle n'avait aucune idée d'où il était ? Etait-il mort ? Ou pire ?

Après les ruines (Dramione)Where stories live. Discover now