MARINES - A ONE PIECE story (FRENCH) - Partie I

CHAPITRE XCVI - LA PRINCESSE DU VENT

- Quelle autorité... marmonna Myr en l'analysant du regard. Vous avez conscience que vous ne pourrez pas vous adresser au Gouvernement de cette manière ?

- Je n'ai encore rien signé, vice-amiral, souffla-t-elle avec un sourire provocateur. Et je ne suis pas si méchante que ça, mon équipage le sait bien. N'est-ce pas, Genbu ?

Le grand pirate s'approcha du vice-amiral, si près que Myr pu presque sentir son souffle contre son visage. Il était aussi grand que lui, beaucoup plus imposant qu'un être humain ordinaire.

- Ma capitaine est la plus loyale, la plus puissante et la plus juste qui soit. Si la Marine ose lui manquer de respect, je ne...

- Calme toi, lui intima-t-elle doucement. Je pense que ces officiers ont pour moi le plus grand des respects. N'est-ce pas, vice-amiral ?

Face à ces incessantes provocations, Arthur pouvait sentir que Myr commençait à perdre son calme. Jorge, derrière lui, semblait aussi très tendu : sa haine des pirates était grande et sa simple présence sur un navire de forbans le rendait nerveux. Il semblait prêt à sortir de ses gonds à la première occasion.

Jane se leva lentement et s'approcha de la fenêtre de sa cabine, où son regard sembla se perdre dans le bleu de l'horizon. Elle se tourna ensuite vers Myr et ses élèves.

- Si vous le voulez bien, j'ai quelque chose à vous montrer.

Myr sembla se renfrogner.

- Ne vous inquiétez pas, ajouta-t-elle avant qu'il puisse ouvrir la bouche. Nous n'en avons pas pour longtemps et je pense que cela pourrait changer l'opinion que vous avez de moi. S'il n'est pas trop tard pour cela...

Le vice-amiral jeta un coup d'œil rapide à sa montre et souffla bruyamment, comme un taureau. Puis, d'un mouvement agacé de la tête, il acquiesça. Jane lui répondit par un sourire poli et s'avança jusqu'au pont. Elle se plaça en son centre, au milieu exact du Ziz, et laissa le vent caresser son visage.

- Connaissez-vous mes pouvoirs, vice-amiral ?

- Evidemment, répliqua Myr. Ton fruit du démon est légendaire. Ça me fait mal qu'une maudite pirate comme toi ait mis ses sales pattes dessus.

Jane laissa échapper un petit rire et ferma les yeux. La brise se fit plus forte, plus puissante. Le vent semblait à présent tourbillonner autour du navire, l'embrasser comme un géant invisible.

- Que fait-elle ? demanda Arthur à Misha en rattrapant Peck, qui allait être emporté par les bourrasques.

- Elle veut vous montrer le monde d'une autre façon, répondit doucement le médecin. Vous verrez, c'est absolument incroyable pour des gens de la mer bleue tels que vous.

« La mer bleue ? » se répéta Arthur sans comprendre. « Comme s'il y avait d'autres mers... ». Mais alors qu'il était perdu dans ses réflexions, le Golden Ziz fut frappé de terribles secousses et les sept officiers s'effondrèrent sur le pont.

- Foutu pirate... marmonna Myr en massant son vieux dos.

- Incroyable ! s'écria Lola en s'appuyant au bastingage, Jun à ses côtés. On vole ! On vole, regardez !

Les officiers se rassemblèrent contre la rambarde et s'extasièrent, tous en même temps : la mer semblait s'éloigner sous leurs pieds, tandis que les nuages se faisaient de plus en plus proches. Au loin, le soleil doré projetait ses rayons sur le miroir de l'onde. C'était un spectacle inédit, absolument sublime.

- Faites attention à ne pas tomber ! cria Jane pour couvrir le bruit assourdissant des hélices.

- Vos pouvoirs sont stupéfiants, mademoiselle ! s'écria Lola, ses yeux d'enfant brillants d'excitation.