CHAPITRE LXXVII - LE RETOUR DE LA REINE

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La petite lolita tenait entre ses doigts le visage d'Arthur. Il pouvait sentir ses longs ongles griffer la surface de sa peau, tandis qu'elle le fixait droit dans les yeux. Il ne parlerait pas, même si elle l'espérait encore. Les membres entravés par plusieurs couches de toile, impuissant, il ne pouvait qu'observer les minuscules araignées qui parcouraient son corps par centaines.

Soudain, brisant le silence, l'escargophone de la tortionnaire retentit. Elle le laissa sonner quelques secondes, regardant son prisonnier dans le blanc des yeux, mais une secousse brutale la décida à décrocher : il se passait vraisemblablement quelque chose de grave.

- Mantis ? demanda-t-elle de sa petite voix enfantine. Que se passe-t-il ?

- Ils... Ils sont trop forts, cheffe ! Ils utilisent des techniques vraiment étranges, je ne comprends pas comment... Argh !

- Il va nous falloir l'appui des cadres, et vite ! s'écria une nouvelle voix, masculine, dans le combiné.

La petite lolita raccrocha aussitôt et souffla bruyamment. Elle recentra son regard sur Arthur, et les grandes pupilles noires de la jeune femme le firent frémir.

- On dirait que nos officiers ne sont pas de taille face à tes très chers amis. Quelle bande d'incapables...

Elle le regarda encore quelques secondes, pour s'assurer qu'il ne pourrait pas s'échapper, puis tourna les talons. Alors qu'elle disparaissait dans l'obscurité des souterrains, elle émit un bruit des plus étranges, un cliquetis guttural répugnant qui fit dresser les cheveux blonds d'Arthur sur son crâne : aussitôt, toutes les petites araignées s'élancèrent à la poursuite de leur maîtresse dans le tunnel.

Arthur ferma les yeux et prit un moment pour souffler. Il était débarrassé de sa géôlière et de ses amies à huit pattes, et ses propres camarades étaient sans doute en danger : c'était le moment où jamais de prendre la fuite. Il se débattit autant qu'il put, secouant rageusement ses bras et ses jambes, mais la toile qui les entravait était beaucoup trop solide pour être détruite à main nue. Impossible pour lui d'utiliser les Six Pouvoirs, de même qu'Excalibur, qu'il voyait posée à plusieurs mètres de lui. Il n'avait pas beaucoup de temps. Il lui fallait trouver une solution.

...

- Bear Boxing : Metallium Gloves ! s'écria Jorge.

- Incision : hangetsu ! rugit Jun en écho.

Rhino et Mantis furent écrasés par la puissance des coups ennemis. Bien qu'ils furent des officiers compétents et des vétérans du combat rapproché, ils n'avaient jamais eu à subir de telles attaques : « Metallium », « Incision », tant de termes et de techniques qui leur étaient étrangers et incompréhensibles. « Comment ces soldats peuvent-ils être aussi puissants, résistants et rapides ? » se demandaient-ils. « Ce sont des surhommes ! ».

Les Six Pouvoirs offraient en effet un avantage considérable aux deux jeunes soldats : ces techniques secrètes de la Marine étaient inconnues du commun des mortels, y comprit de leurs adversaires, qui avaient simplement l'impression de les voir se téléporter ou encaisser les coups les plus puissants sans broncher.

Rhino frappa Jorge en plein thorax, mais il ne vacilla pas, et le coup qu'il lui rendit fut si puissant que l'officier fut projeté à plusieurs mètres et s'écrasa contre le mur de pierre. Son exosquelette, réputé incassable, craqua bruyamment et il hurla de douleur.

Mantis tenta de trancher Jun de ses faux, mais la jeune femme était si vive et agile, si insaisissable qu'elle lui donnait l'impression de se téléporter d'un bout à l'autre de la pièce. En un instant, la jeune cuisinière fondit sur elle et la désarma de ses lames. Mantis tomba à la renverse, impuissante. Ces soldats de la Marine n'étaient tout simplement pas de leur niveau.

MARINES - A ONE PIECE story (FRENCH) - Partie IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant