MARINES - A ONE PIECE story (FRENCH) - Partie I

CHAPITRE LXXIV - LE PALAIS DE LA NUIT

De nouveau, Kito fusa et manqua Jorge de quelques centimètres : l'arbre derrière lui fut comme perforé, son écorce éclatant dans la noirceur de la nuit. « Si seulement je pouvais le voir... Si seulement je savais quelles attaques il utilise ! » ruminait Jorge, les poings serrés.

- Rock Javelin : festival !

Fusant dans tous les sens comme une balle rebondissante, Moss Kito percuta la terre, les arbres, Jorge parfois. Son attaque, destructrice, brisait tout sur son passage, comme un projectile fou lancé à pleine vitesse. Deux arbres s'effondrèrent, puis trois, puis quatre. Peu à peu, la forêt devint une clairière, les arbre déracinés de tous côtés. Les rayons de la lune éclairèrent alors Jorge et son adversaire, comme dans une arène de lumière, et il découvrit le visage de l'homme pour la première fois : Moss Kito avait tout d'une rock-star, des lunettes de soleil tintées aux mèches de cheveux colorées et plaquées vers l'arrière. Mais l'élément qui interpellait le plus dans son anatomie, c'était son nez. Un nez d'une longueur impressionnante, aussi épais qu'une buche, qui se voyait, à proprement parlé, comme le nez au milieu de la figure.

- Bahahah ! s'écria Jorge, hilare. C'est pour ça que tu préfères te battre dans le noir, pour qu'on voit pas ta sale gueule ? Ah !

- Maudit sois-tu, gamin qui insulte le grand Moss Kito ! répondit l'autre, amer.

L'homme s'accroupit, en appui sur se genoux, son grand nez tendu vers l'avant. Puis, en une fraction de seconde, il se propulsa comme un ressort. Jorge l'esquiva à la dernière minute, manquant d'être décapité par l'attaque ennemie, mais son adversaire alla percuter un arbre juste derrière et en pulvérisa le tronc.

- Le seul défaut du grand Moss Kito, dit-il en parlant de lui-même à la troisième personne, ce sont ses super lunettes de star. Elles sont tellement tintées qu'il y voit que dalle dans cette obscurité.

- Pas futé, pas vrai ? lui dit Jorge en se mettant en position de combat. Je connais ça, on me prend souvent pour l'idiot du groupe, moi aussi. M'enfin, maintenant que j'ai compris comment marchent tes attaques, t'en as plus pour longtemps...

- Cause toujours, blanc-bec ! Il en faut plus pour vaincre le grand, l'unique Moss Kito ! Hard Rock Javelin !

De nouveau, il fonça droit sur Jorge, mais le jeune soldat ne prit même pas la peine d'esquiver.

- Metallium ! s'écria-t-il en adoptant une position défensive.

Moss Kito, lancé à pleine puissance, percuta Jorge de plein fouet. Mais la force de son attaque n'était rien comparée à la résistance du jeune soldat : son grand nez se brisa au contact de l'ennemi, craqua comme une vieille branche, et il s'effondra sur le sol en le saisissant à deux mains. Tandis qu'il tentait de se relever, les yeux pleins de larmes et du sang giclant de ses narines, Jorge cria :

- Bear boxing : Metallium gloves !

Le coup, décoché comme une balle de fusil, frappa Moss Kito en plein visage. Cette fois, c'est sa mâchoire qui craqua sous la puissance de l'adversaire, renforcée par le Metallium, et il s'effondra comme une poupée de chiffon démunie de force.

Jorge observa son poing serré et souffla dessus, comme un enfant. Décidemment, l'entraînement de Myr commençait vraiment à porter ses fruits. Il observa l'ennemi vaincu, étalé sur le sol, ses lunettes de rock-star en travers du visage. Puis, alors qu'il levait les yeux vers la lune claire, Jorge déglutit bruyamment, pris de frissons : sa course l'avait mené aux portes du manoir, qui se trouvait à présent juste devant lui.

Devait-il vraiment y aller ? Ses amis y étaient peut-être, mais un grand danger l'attendait sans doute à l'intérieur. Il avait pu vaincre Moss Kito, mais la jeune fille qui l'accompagnait avait parlé de « cadres ». Ils n'étaient donc que des sous-fifres, et il devait s'attendre à tomber sur des adversaires plus coriaces à l'intérieur du palais. Un instant, il hésita à tourner les talons, mais alors que ses paupières étaient hermétiquement closes, les visages de Jun, Arthur et Haru se dessinèrent dans son esprit. Il devait vraiment y aller.