CHAPITRE XLIV- LE CAPRICORNE ET LE POISSON

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Caprico se retourna, cherchant en vain d'où elle provenait. C'était bien la voix de Leroy, mais il était persuadé de l'avoir pulvérisé. Il sentit alors une étrange sensation au niveau de ses sabots, et instinctivement baissa la tête : à ses pieds, une mare boueuse s'étendait à la place du sang de Leroy, et commençait à le saisir. D'un bond, il recula.

Sous ses yeux ébahis, le corps du vice-amiral se reconstitua, morceau par morceau, un torrent de boue tourbillonnant autour de lui. Caprico bafouilla quelques syllabes incohérentes, mais Leroy, maintenant régénéré et toujours aussi serein, l'interrompit :

- La première fois que l'on voit les pouvoirs d'un Logia, le choc peut être grand, je le conçois. Ces pouvoirs sont ceux du fruit de l'argile, qui me permet de créer et manipuler ce matériau comme bon me semble. De plus, comme tu l'as déjà remarqué, mon corps en est intégralement composé, si bien que tu ne peux me blesser, car je ne suis plus fait de chair ni d'os, seulement de terre.

Caprico, toujours bouche bée, mit quelques secondes à reprendre ses esprits, et s'élança de nouveau, hésitant, vers l'ennemi : il le frappa à maintes reprises, avec une force nécessaire pour venir à bout de n'importe quel humain ordinaire. Mais ses sabots d'acier traversaient le corps du vice-amiral, projetant des éclaboussures de glaise partout sur le sol. Parfois, une étincelle électrique venait amplifier son attaque.

- Oh ? Tu maîtrises l'électro ? Intéressant. Comme je le pensais en voyant ton apparence animale, tu appartiens à la très ancienne tribu des Minks.

- Tu ne sais rien de moi, de mes pouvoirs ou de ma patrie ! hurla Caprico en le frappant de plus belle. Eleclash !

La patte de l'animal fracassa le crâne du vice-amiral dans un vacarme assourdissant, projetant des éclairs en tous sens. Mais encore une fois, celui-ci se reforma, comme une statue d'argile se construisant en direct.

- Ne te fatigue pas, déclara calmement Leroy en fermant les yeux. C'est déjà terminé.

Alors que le sabot de Caprico lui traversait le visage, la glaise se referma brutalement sur sa patte et se solidifia. Soudain, le cou de Leroy s'allongea, comme un long serpent malléable, emportant le pirate avec lui dans les airs. Caprico tenta de se défendre, de se libérer de l'emprise ennemie, mais la glaise était à présent dure comme la pierre, et le retenait prisonnier. En arrivant au sommet de la caverne, l'appendice de glaise opéra un virage à 360 degrés, et fonça vers le sol rocheux. Caprico hurlait, se débattait, mais Leroy prononça calmement, comme une sentence irrévocable :

- Ikuko hammer !

Le pirate fut écrasé contre le sol de pierre, broyé par la vitesse et le poids de l'appendice d'argile, tandis que ses cornes caprines volaient en éclat. Pour assurer sa victoire, Leroy fit de nouveau tourbillonner la glaise autour de son ennemi :

- Kuresumi cage !

Une cage d'argile, aux barreaux suffisamment épais pour empêcher l'ennemi de fuir, se forma tout autour de Caprico. Avec un choc pareil, il risquait de ne pas se relever avant plusieurs jours, mais Leroy aimait prendre ses précautions : c'était un homme très sérieux.

Il se tourna ensuite vers son camarade, toujours aux prises avec son adversaire :

- Je te laisse en finir avec lui, Myr ?

- Ouais ! s'écria l'autre. Pars à la poursuite de Hélio, il n'y a pas une minute à perdre. Je te rejoins dès que j'ai terminé.

L'expression de Pisces s'assombrit légèrement, tandis qu'il revenait à l'assaut.

- Ne me traites pas comme un vulgaire pirate, Myr.

- Non, tu vaux mieux que ça. Pourquoi suivre Hélio dans sa folie ? Nous savons tous les deux que tes crimes sont légers. Si ta prime est si élevée, c'est parce que tu es son second, et que nous connaissons ta puissance, mais tu n'en es pas pour autant dangereux.

MARINES - A ONE PIECE story (FRENCH) - Partie IWhere stories live. Discover now