Chapitre 84(ok)

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- Thalia ! a crié Grover.

Lorsque la poussière est retombée et que la montagne a cessé de trembler, on l'a retrouvée, toujours en vie mais les jambes coincées sous la déesse de pierre. On a tenté désespérément de soulever la statue, mais il aurait fallu plusieurs Cyclopes pour y parvenir. Et quand on a essayé de tirer Thalia, elle a hurlé de douleur.

- J'ai survécu à toutes ces batailles, a-t-elle grogné, et je me fais battre par un stupide bloc de pierre !

- C'est Héra, a dit Annabeth, furieuse. Ça fait un an qu'elle me cherche des poux. Sa statue m'aurait tuée si tu ne nous avais pas poussée.

Thalia a grimacé.

- Ouais, ben restez pas plantés là ! Vous inquiétez pas pour moi. Allez-y !

On entendait le rire de Cronos, qui approchait de la salle des dieux. D'autres bâtiments ont explosé.

- On va revenir, a promis Percy.

- T'inquiète, je bouge pas, a bougonné Thalia.

Une boule de feu a embrasé le flanc de la montagne, juste à côté des portes du palais.

- Courons ! Ai-je dit.

- Par où ? a murmuré Grover.

Je me suis élancé vers le palais, Annabeth et Percy sur mes talons.

- Bien ce que je craignais, a soupiré Grover en nous emboîtant le pas au petit trot.

Les portes du palais auraient été assez grandes pour laisser passer un bateau de croisière, mais elles avaient été arrachées de leurs charnières et broyées.

Pour entrer, nous avons dû escalader un énorme tas de gravats et de langues de métal tordues. Cronos se tenait au centre de la salle des trônes, les bras grands ouverts, les yeux rivés sur le plafond étoilé, comme s'il voulait tout graver dans sa mémoire. Son rire résonnait encore plus fort que jadis, dans la fosse du Tartare,quand il m'exhortait à rejoindre ses troupes.

- Enfin ! a-t-il tonné. Le Conseil Olympien, dans toute sa splendeur et sa puissance. Quel siège de pouvoir vais-je détruire en premier ? Mmmh ?

Ethan, aux côtés de Cronos, faisait de son mieux pour échapper au rayon d'action de la faux de son maître.

Le feu était presque éteint ; seules quelques braises, enfouies sous les cendres, rougeoyaient encore. Il y a les flammes d'un foyer dans chaque être humain. Ne laisse pas le tien s'éteindre.
Alors,ravive les braises. Ces paroles me revenaient en mémoire. J'ai alors su qu'elles étaient gravées en moi,et que je les réentendrait à chaque fois que je sentais l'espoir disparaître.

J'ai caressé ma blessure. Elle ne saignait pas. Mais elle était sacrément profonde...

Aucune trace d'Hestia. Rachel avait disparu, elle aussi. J'espérais qu'elles étaient saines et sauves,mais j'avais vu tant de morts et de ravages que j'avais peur d'y penser.

La vache-serpent nageait dans sa bulle au fond de la pièce, trop avisé pour émettre le moindre son, mais Cronos ne tarderait pas à la remarquer.

Annabeth, Grover,Percy et moi, on s'est avancés dans la lueur des flambeaux. Ethan Nakamura a été le premier à nous voir.

- Seigneur, a-t-il averti.

Cronos s'est retourné et nous a souri à travers le visage de Luke. Mis à part les yeux dorés, il était exactement le même que celui que j'avais tant aimé... Et que j'aimais encore.

Annabeth a émis un son douloureux du fond de sa gorge, comme si elle avait reçu un coup de poing en plein ventre.

- Et si je commençais par te tuer, Percy Jackson ? a suggéré Cronos. Est-ce le choix que tu vas faire, me combattre et périr, au lieu de te soumettre ? Les prophéties finissent mal en général, tu le sais.

[TOME 1]La Fille du Temps (Percy Jackson)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant