Chapitre 29✅

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Je n'avais jamais rencontré Hadès. Mais ses cheveux noirs,sa peau pâle et ses yeux aussi profonds que le néant ne m'ont pas choquée autant que le fils de Poséïdon.

Percy semblait stressé. Il était devant son oncle qui avait tenté de le tuer plusieurs fois,celui qui détenait sa mère et sans doute aussi l'éclair de Zeus. Ça pouvait se comprendre.

Annabeth semblait étrangement calme. J'admirais son courage. C'était ​impressionnant.

Grover avait peur. Je ne suis pas un satyre,je ne peux pas ressentir les émotions comme eux,mais je pouvais le sentir. C'était compréhensible. Il détestait les souterrains et pourtant il était aux Enfers. En plus il venait d'apprendre qu'étant proche du Tartare je pouvais à tout moment sauter sur les gens en criant: Crève ! Crève sale dieu/demi-dieu/satyre/fantôme/squelette/soldat! Ce qui,en effet n'est pas très rassurant.

Je reportai mon attention sur le dieu. Il mesurait au moins trois mètres de haut, pour commencer, et il portait une longue toge en soie noire et une couronne d'or tressé. Il avait la peau d'une blancheur albinos et des cheveux noir de jais qui lui tombaient aux épaules. Il n'était pas baraqué comme Arès, mais il irradiait la puissance. Affalé sur son trône d'os humains, il avait la souplesse, la grâce et l'éclat dangereux d'une panthère.

-Tu es courageux de venir ici, fils de Poséidon, a-t-il dit d'une voix onctueuse. Très courageux en vérité, après ce que tu m'as fait. À moins que tu ne sois simplement très idiot.

-Il est très idiot, ais-je glissé.

Annabeth m'a filé un coup de coude dans l'épaule. Percy s'est avancé d'un pas.

-Seigneur et oncle, je viens avec deux requêtes.

Hadès a levé un sourcil. Lorsqu'il s'est avancé dans son trône, des visages d'ombre sont apparus dans les plis de ses robes noires, des visages tourmentés, comme si le vêtement était fait d'âmes prisonnières arrachées aux Champs du Châtiment et cousues entre elles, qui essayaient de se libérer.

-Rien que deux requêtes ? a dit Hadès. Petit arrogant. Comme si tu n'avais pas déjà pris assez de choses comme ça. Vas-y, parle. Ça m'amuse de ne pas te terrasser tout de suite.

J'ai ravalé ma salive. Ça se passait à peu près aussi bien que je l'avais redouté. La visite de mon père dans mon esprit avait fait remonter toutes mes angoisses.

J'ai jeté un coup d'œil à un trône vide, un peu plus petit, voisin de celui d'Hadès. Il avait la forme d'une fleur noire, dorée à l'or. Si seulement la reine Perséphone était là.

Je me souvenais d'avoir appris dans les légendes qu'elle savait calmer les colères de son mari. Mais c'était l'été. Perséphone était à la surface, bien sûr, dans le monde de la lumière avec sa mère Déméter, la déesse de la terre. C'étaient ses visites qui créaient la saison, et non l'inclinaison de la planète.

Annabeth s'est raclé la gorge. Elle a poussé Percy du doigt dans le dos.

- Seigneur Hadès, a-t-il dit. Écoutez, seigneur, ce n'est pas possible qu'il y ait une guerre entre les dieux. Ce serait... catastrophique.

- Vraiment catastrophique, a renchéri Grover.

- Rendez-moi l'éclair primitif de Zeus. S'il vous plaît, seigneur. Laissez-moi le rapporter à l'Olympe.

Une lueur dangereuse a brillé dans les yeux d'Hadès.

- Tu oses maintenir ce mensonge, après ce que tu as fait ?

J'ai jeté un coup d'œil à mes amis. Ils avaient l'air aussi déconcertés que moi.

- Euh... Oncle, a dit le demi-dieu. Vous n'arrêtez pas de dire « après ce que j'ai fait ». Qu'est-ce que j'ai fait, au juste ?

[TOME 1]La Fille du Temps (Percy Jackson)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant