[TOME 1]La Fille du Temps (Percy Jackson)

Chapitre 18✅

Je sais. Je sais que c'est genre... Tout à fait stupide. Mais quad Percy lui​ a proposé les chaussures, une étincelle s'est allumée dans le regard du satyre. Et je n'ai pas osé dire non. Et il a lacé les lacets. Et il a dit:

-Maïa!

Et il s'est envolé. C'est déjà ça de fait. Mais ça s'est un peu dégradé. Son sac à dos trainait par terre. Les baskets se cambraient un peu comme les chevaux,vous voyez.

-Tu dois juste encore t'entrainer,lui a crié Chiron.

Oui,crié car Grover était déjà loin. Il déboulait la​ colline en agitant les bras et les jambes et en criant.

-J'aurais dû te former mieux, Percy, a dit Chiron. Si seulement j'avais eu plus de temps... Héraclès, Jason... ils ont tous eu plus d'entraînement.

- Ce n'est pas grave. C'est juste que...

Je sentais qu'il en voulait à son père de ne pas lui avoir donné d'objet magique avant sa quête,comme Hermès qui avait offert les baskets à Luke. Mon père ne m'avait jamais rien envoyé d'autre que des rêves à ma connaissance...

- Mais où avais-je la tête ? s'est écrié Chiron. Je ne peux pas te laisser partir sans ça.

Il a sorti un stylo-bille de sa poche de veste et le lui a tendu. C'était un Bic jetable, noir, à capuchon, qui devait coûter dans les trente cents. Un charme,ai-je deviné.

- Super, a dit le fils de Poséïdon. Merci.

- Percy, c'est un cadeau de ton père. Ça fait des années que je le garde, car je ne savais pas que tu étais celui que j'attendais. Mais la prophétie est claire à présent. C'est toi.

Je me suis souvenu de l'excursion scolaire au musée des Beaux-Arts, où Percy avait pulvérisé sa prof de maths. Chiron lui avait lancé un stylo qui s'était transformé en épée. Est-ce que... ?

Percy a retiré le capuchon, et le stylo s'est allongé dans sa main. Une demi-seconde plus tard, il tenait une épée de bronze rutilante avec une lame à double tranchant, une poignée revêtue de cuir et une garde plate cloutée d'or.

- Cette épée a une histoire longue et tragique qu'il n'est pas nécessaire d'évoquer, m'a dit Chiron. Elle s'appelle Anaklusmos.

- Turbulence marine, a-t-il traduit.

- À n'utiliser qu'en cas d'urgence, a continué Chiron. Et seulement contre des monstres. Un héros ne doit jamais faire du mal à des mortels sauf si c'est absolument nécessaire, bien sûr. Mais de toute façon, cette arme ne pourrait pas les blesser.

- Que voulez-vous dire ? Comment pourrait-elle ne pas les blesser ?

- Cette épée est en bronze céleste. Forgée par les Cyclopes, trempée au cœur de l'Etna, refroidie dans les eaux du Léthé. Elle est mortelle pour les monstres, pour n'importe quelle créature des Enfers, s'ils ne t'ont pas tué avant que tu les frappes. Mais la lame traversera les mortels comme une illusion. Ils ne sont tout simplement pas assez importants pour que la lame les tue. Et il faut que je t'avertisse : en tant que demi-dieu, tu peux être tué par les armes célestes et les armes normales. Tu es deux fois plus vulnérable.

- C'est bon à savoir.

- Maintenant, remets le capuchon.

À peine eut-il touché la pointe de Turbulence avec le capuchon qu'instantanément, elle est redevenue un stylo-bille. Il l'a glissé dans sa poche,l'air inquiet.

-C'est impossible,a dit Chiron,le faisant sursauter.

-De...De quoi?

-Tu ne peux pas la perdre. Turbulence reviendra automatiquement dans ta poche si tu le perds. Essaye. Jette le stylo le plus loin possible.