[TOME 1]La Fille du Temps (Percy Jackson)

Chapitre 67(ok)

Ce soir-là,j'ai fait des rêves...que je n'avais absolument pas l'habitude de faire. D'habitude,c'est Cronos qui parle dans un gouffre. Mais maintenant,mon père était bien trop occupé pour envoyer des rêves à sa fille. De plus, il n'était plus dans le Tartare.

Quoique, c'était peut-être lui qui m'avait envoyé ce rêve... Je ne savais pas. Absolument aucune idée.

C'était un souvenir. Celui de Luke dans le sarcophage. Seulement j'étais hors de mon corps et je voyais la scène se passer sous mes yeux. J'ai vu le couvercle tomber à terre,je me suis vue secouer la tête pour chercher l'auteur de l'acte. Je me suis vue baisser la tête vers l'intérieur du sarcophage et reculer,les yeux écarquillés,les mains plaquées sur la bouche.

-Non,non,non,ais-je murmuré alors que la moi dans le rêve avait reculé derrière une colonne.

-NON,ais-je hurlé.

Personne ne pouvait m'entendre,mais il m'a semblé voir les gens présents tressaillir avant que je me réveille dans mon lit dans le bungalow d'Hermès.

Je me suis réveillée en sursaut et me suis redressée, manquant de frapper Connor qui était en face de moi. J'ai gardé les yeux brouillés par les larmes rivés sur le mur en face de moi. Puis,j'ai lentement tourné la tête vers Hélène à mes côtés.

J'ai pincé les lèvres et ai dit d'une voix rauque,cassée par les larmes:

-Il est mort, Hélène. J'ai pas réussi à le sauver.

-Je vais encore te le répéter, Annabella. Ce n'est pas de ta faute si des gens sont morts, cette après-midi.

-Pas eux. Luke. Luke est mort aujourd'hui.

Elle m'a serrée contre elle. J'avais besoin d'un câlin. Les Alatir m'ont tapoté le dos en bafouillant des petits mots d'encouragement. Ça m'a fait rire tristement. Mais c'était un rire qui sonnait faux. Hélène s'est doucement détachée.

En arrivant à la colonie et en faisant ma vie ici,je me suis fait des amis,certes,mais aussi beaucoup d'ennemis. Je m'attendais donc à ce que Hélène soit là pour moi, mais moins pour Travis et Connor. Ça me faisait chaud au cœur de savoir que des gens étaient là pour moi.

-Merci. Merci beaucoup. Merci d'être là. Maintenant allez vous rendormir,on aura une très longue journée demain. Et vous, là, arrêtez de me regarder comme ça! Ça vous arrive jamais,les cauchemars ? Je crois bien que si.  Allez, tout le monde au dodo!

Je me suis recouchée et mise de dos pour laisser mes larmes couler librement. J'ai entendu les gens se rendormir. J'ai attendu un petit peu et je me suis discrètement levée pour sortir du bungalow. Je me rendais en face de la mer. Tant pis si les harpies me trouvaient,elles n'avaient cas me dévorer. C'était peut-être mieux pour tout le monde.

Puis je me suis ressaisie. Je devais me battre pour la colonie. Qu'avait dit Pan déjà ? On ne choisit pas ses origines,certes,mais tu es libre de tes propres choix. Ne suis pas le chemin de tes ancêtres. Tu es puissante,fais bon usage de tes capacités.

Pour lui. Qu'il ne m'ait pas accordé sa bénédiction pour rien.

J'ai avisé une petite plante à la tige un peu courbée par le temps. J'ai approché ma main d'elle et elle s'est redressée. Je lui avais​ accordé une nouvelle vie.

Je me suis avancée vers la plage et laissé une nouvelle fois libre court à mes larmes. J'ai repassé le court de ma vie derrière mes paupières closes. J'ai entendu une voix:

-Annabella ?

C'était Hélène.

-Ben alors, ais-je dit,la voix chevrotante. Ne me dis pas que je t'ai réveillée ?