Chapitre 78

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HAILEY

Quand on perd un être cher, on ne le perd pas tout d'un coup ; on le perd petit à petit, petit bout par petit bout. Et ça peut durer longtemps comme ça. Ça commence avec ses messages qu'on ne reçoit plus, son parfum qu'on retrouve en croisant n'importe qui sauf lui. Ça commence avec des rires qui s'arrêtent trop vite, de faux sourires, des larmes cachées. Puis vient le tour des « j'aurai aimé qu'il soit là pour voir ça » et des nuits entières à tourner en rond en se disant « lui, il aurait pu m'aider, me rassurer ». Puis vient le tour des soirées qu'on enchaîne pour oublier, des nouvelles personnes qu'on rencontre dans l'espoir de combler ce vide infini. Pour finir par craquer et pleurer au fond de son lit. Pour finir par comprendre que c'est impossible de « passer à autre chose », de « l'oublier », d' « aller mieux ». Parce qu'on peut cesser d'y penser quand on est entouré, quand il y a beaucoup de bruit, mais quand on se retrouve seul, dans le noir, il n'y a que nous et cette cruelle vérité. Ça ne sert à rien de se voiler la face et d'espérer ce fameux « jour nouveau ». Ce « jour nouveau », il va encore plus te fracasser, il va te rappeler encore une fois combien tu es seul. Alors, affronte sa mort, ne la repousse pas, ne l'ignore pas. Quoiqu'il arrive, quoique tu fasses, elle reviendra. Alors, souris sincèrement, aime sincèrement, vie sincèrement. Je sais combien ça parait impossible, combien c'est difficile. Mais une fois ce travail de fait, tu pourras vivre avec sa mort ; plutôt que vivre contre sa mort, dans une éternelle guerre.

We start againOn viuen les histories. Descobreix ara