Chapitre 34

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FERN

{ ce chapitre contient une scène qui pourrait heurter à la sensibilité des plus jeunes, vous voici prévenus }

Embrasser Elik c'est comme embrasser un rêve. Ça me semble tellement irréel, je me suis interdit pendant tant d'années ce moment... Je me suis tant de fois persuadée qu'il n'y avait que Nell, que je lui serais toujours fidèle malgré la douleur qu'il m'apporte et le nombre de filles qui ont vu son lit. Mais la vérité, c'est qu'à partir du moment où j'ai commencé à me dire ça, je le trompais déjà. Je pensais déjà beaucoup trop à Elik. J'étais déjà tellement éprise. Je n'étais alors plus totalement à Nell. Mais j'ai tout de même continué à me battre pour lui, pour notre amour. Je me suis tenue à distance d'Elik, j'ai tout fait pour protéger mon couple. Jusqu'à ce soir...

Ce soir, je ne peux plus retenir mon attirance pour Elik, elle me paraît bien trop évidente. Il n'y a plus de retours en arrière possibles. Il me serre fort contre lui, craignant sans doute que je m'en aille. Ce qui sera sûrement le cas, je ne peux savoir comment je réagirais quand ce baiser se terminera, mais pour l'instant plus rien n'existe sauf Elik.

-Fern... j'aimerais... enfin, on n'est pas obligé, tu sais ?

C'est tellement différent qu'avec Nell. Je n'y suis pas habituée, mais ça ne serait pas très dur. Je pourrais facilement me faire à Elik, à cet amour-là. Je pourrais me faire à l'idée qu'on demande la permission avant de faire l'amour, qu'on attend le consentement de chacun. Je pourrais me faire à l'idée qu'on complimente l'autre en voyant son corps dénudé. Je pourrais me faire à l'idée qu'on puisse câliner, embrasser et faire monter le désir... plutôt qu'y aller d'un coup, pour en finir au plus vite. Je pourrais me faire à toute cette douceur, ces yeux sincères et aimants.

-Je le veux, dis-je, je te veux tellement Elik.

Je sens ses mains se figer contre mes hanches, il s'attendait sans aucun doute à ce que je refuse. Mais je ne peux plus faire marche arrière, je ne suis plus que désir et amour. Tout est beaucoup trop intense. Si les rôles avaient été inversés et que Nell s'était retrouvé sur moi, là maintenant, je l'aurais arrêté. Mais c'est Elik. C'est Elik qui retire lentement mon bas en soufflant :

-Mon Dieu, Fern.

C'est Elik qui défait tout aussi doucement sa ceinture en m'observant :

-Si c'est trop, dit le moi. Je peux reconnaître les signes, mais je ne lis pas non plus dans les pensées... Fern. Promets-moi de me dire d'arrêter si tu n'en as pas envie.

Je cambre le dos sous son regard brûlant. Je me sens totalement nue, alors que je suis encore en sous-vêtements. Mais ça me va, cette sensation est une bonne chose. Je pourrais aussi m'y faire si facilement... :

-Ne t'arrête pas, j'ordonne en voyant son hésitation.

Quand il revient au-dessus de moi, sur le lit, il est en caleçon. Son souffle se fait plus agité et je sens qu'il se contient. Il voudrait en faire tellement qu'il ne sait par quoi commencer.

-Elik... mon soutif, peut-être ? je propose.

Il a un petit sourire craquant, quand il hausse les épaules :

-Ça sera la culotte.

Et il disparaît entre mes jambes, couvrant de baisers chaque bout de peau qu'il rencontre sur son passage.

-Bon sang, je grogne en plaquant un coussin sur mon visage rougissant.

Mais le coussin disparaît quelque seconde après ma culotte, pour afficher la mine satisfaite d'Elik :

-Je veux te voir. Je veux être sûr que ce que je vais te faire te plait. Je te veux, Fern. D'accord ?

Je hoche la tête quand, déjà, sa main prend l'un de mes seins. Il fait de petits cercles, grogne en le voyant pointer et murmure :

-Ils sont parfaits.

Je sens alors mon soutien-gorge tomber à son tour et je me retrouve complètement nue face à un Elik irrésistiblement doux. C'est merveilleux. Je ne ressens pas la moindre gêne, pas le moindre remord. Je m'y étais déjà préparé inconsciemment. Dans ma tête, je désir Elik depuis tellement longtemps...

Ses longs doigts fins se baladent un peu partout sur ma peau, trainants surtout autour de mon bassin, à l'endroit fatidique. Je le sens hésiter, reprendre sa respiration. Il a peur que je change d'avis, ou il profite en prenant tout son temps... je ne saurais dire. Peut-être un peu des deux.

Et quand enfin je sens un doigt entrer en moi, bien trop doucement à mon goût je pousse un petit cri plaintif :

-Elik, je t'en prie.

Il dépose un léger baiser sur mes lèvres. De son autre main, il agrippe ma nuque et me fait le regarder droit dans les yeux :

-Fern... c'est si bon de te voir là... rien qu'à moi.

Je voudrais me débattre, tant sa lenteur est insoutenable :

-Accélère, Elik.

Il a un petit sourire en coin quand il s'exécute. Et à chacun des doigts qu'il rajoute, il m'embrasse, de plus en plus longuement.

Je crois que son caleçon finit par disparaître également, mais je suis incapable de dire qui de nous deux l'a retiré. Je suis incapable de toute pensée logique quand je le vois revenir de la salle de bains avec un préservatif :

-C'est vraiment ce que tu souhaites ? On peut s'arrêter à ça... tu le sais, hein ? Je ne te forcerais jamais à aller aussi loin sans ton accord.

Je hoche la tête, lui faisant signe de vite me rejoindre et quand enfin je le sens pleinement en moi, après de longues secondes interminables, je suis à peu près certaine que c'est lui qui a la place la plus importante dans mon cœur. Nell a beau y être bien présent, il ne prendra jamais autant de place, il ne me fera jamais tant d'effet.

-Je...

Mais ma phrase se perd dans un gémissement.

-Moi aussi, s'amuse Elik.

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