Soudain, j'encaisse un choc effroyable ; aussitôt après, une barrière glacée me traverse le crâne. 

Dans mon cauchemar, mon aigle dégringole du ciel, puis s'aplatit sur le sol, la queue de travers, une aile tordue et les plumes toutes hérissées.

Mon cerveau se contractant comme une éponge, me voilà pris d'une panique immédiate. 

Moi : Qu'est-ce que tu as ? Que t'arrive-t-il ? 

Léo ( la voix méconnaissable) : C'est ce truc... L'appareil de Domitien... Il annihile ma volonté... Mon essence...

Moi ( aux quatre cents coups) : Ne me dis pas qu'il est en train de te tuer...

Léo : ...

Moi ( affolé) : Pourquoi tu ne parles plus ? Réponds-moi, putain... Réponds-moi !

Tex ( hystérique) : Ferme-la, merde ! Arrête de crier... Tu m'empêches de réfléchir...

Moi ( geignant) : Mais Léo ! Il se meurt... Ce bâtard a trouvé le moyen de l'éliminer...

Tex ( lucide) : Domitien ne sait même pas qu'il existe... C'est juste comme tout à l'heure, dehors, quand tu as rencontré tes parents. Il essaie un appareil anti-mutants...

Quelque chose – une masse sourde, un trait d'énergie – me heurte une nouvelle fois le crâne, lui coupant la parole. Mes os craquent, mes dents s'entrechoquent, mes neurones s'emmêlent. Malgré tout, une certitude demeure. Je dois sauver Léo. Et pour cela, il me faut faire cesser cette torture. Coûte que coûte. Même au prix de ma dignité... 

Je rouvre les yeux. Domitien tient une drôle de petite boîte dans les mains, elle émet des arcs électriques. Jaunes. Rouges. Orangés.

— Je ne peux pas répondre à vos questions, pleuré-je. Je voudrais bien, mais je ne me souviens de rien.

Un sourire tordu déforme les lèvres de mon bourreau. Il ne pipe pas mot, mais éloigne de mon crâne son engin de la mort. Aussitôt, je sens Léo bouger. À peine... Juste un tout petit peu...

— Je ne vous mens pas, insisté-je, je vous le jure. 

Le rictus s'étend sur tout son visage. Ses yeux s'éclairent. Cet enfoiré a gagné et il le sait.

— Ça fait un moment que je l'ai compris, dit-il. Tu as réellement perdu la mémoire...

Trop brisé pour me rebeller, je baisse les yeux sur mon torse ensanglanté et aussitôt, la douleur explose dans tout mon être. Ce sale pervers s'est amusé à me découper des lambeaux de peau et malgré leurs pouvoirs et leur bonne volonté, mes Volatiles n'arrivent plus à adoucir ma souffrance. Jamais je ne pourrais me remettre de blessures aussi graves.

Je vais mourir. Nous allons mourir. Tous les trois...

— Alors, demandé-je, pourquoi vous perdez votre temps avec moi ? Qu'est-ce que vous attendez pour m'achever ? 

Son appareil anti-mutants toujours à la main, mon bourreau se penche au-dessus de mon visage. Rubescents, les arcs électriques s'enroulent autour de moi dans des spirales alambiquées. Résultat, même si je sens encore leur présence, aucun de mes Oiseaux ne peut plus venir à mon aide...

— Ce serait bien trop facile, souffle-t-il, et cela ne présenterait aucun intérêt.

Terrorisé, je fixe les ombres épaisses et huileuses qui se tortillent dans ses pupilles comme des serpents vicieux. Je m'en doutais, mais j'en ai maintenant la confirmation. Domitien est un Altéré. Domitien est un putain d'Altéré !

— J'ai probablement les moyens de te faire retrouver la mémoire, m'explique-t-il. Et quand tu m'auras dit tout ce que je veux savoir...

— Vous me tuerez, l'interromps-je, dans un regain d'énergie. Vous me tuerez...

Si l'Impérial est surpris par mon froid détachement, il n'en montre rien. Il m'observe, le visage aussi impénétrable qu'un bloc de pierre. 

— Oh non ! triomphe-t-il. Tout ce cran, cette pugnacité, ce dévouement à ta cause... Tu es si spécial, ce serait vraiment du gaspillage...  

Mon palpitant fait une embardée et une nouvelle vague de douleur, atroce, intense, indescriptible, parcourt mon corps en une cascade de feu.

— Mais alors ? bégayé-je.

Un sourire malfaisant courbe les lèvres de mon interlocuteur. L'angoisse m'étrangle la gorge, la panique éclate dans mon crâne, une main invisible me serre le cœur. 

— Quand je t'aurai brisé, quand tu auras vidé ton sac et trahi tous les tiens, je te soumettrai, je t'asservirai, je ferai de toi mon chien servile... Je t'apprendrai toutes les ficelles du métier et tu deviendras redoutable... Mais tu m'obéiras comme un caniche, tu satisferas tous mes désirs, tu exécuteras tous mes ordres et tu tueras tous ceux que je te demanderai de liquider, peut-être même certains de tes anciens amis... Toi et moi, on ne se quittera plus jamais !

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Désolée pour cette fin si terrible... 😨😭

Et pour les délais de parution...

Mais j'ai réussi à faire dans l'efficacité, le chapitre est moins long. 🎆✨

Mes deux dernières semaines ont été très chargées, heureusement je vais enfin pouvoir souffler un peu. J'ai quand même légèrement avancé dans la réécriture... Il reste 15 points de vue avant la fin du livre 3 ( plus ou moins longs). Ce devrait faire une dizaine de chapitres... Plus le livre 4 qui est très bref et on arrivera à la fin de ce pavé qu'est le tome 1.

Merci de m'avoir suivie jusque là ! 💖💖

Profitez bien de ce long week-end ! Bisous... 😘

Si vous avez apprécié, n'oubliez pas la petite étoile. 



Tueur de MondesWhere stories live. Discover now