Chapitre 12-6 : Newton et Domitien

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Chapitre dédié à Daphné1492

Je sais, j'avais promis les 2 points de vue dans le même chapitre, mais je n'en ai pas eu le temps. 

(Sud Quercy 4 septembre 17h03)

Newton a abattu Daphné d'une balle dans la tête. Fortement perturbé, Samuel en oublie les précautions les plus élémentaires et tombe, foudroyé en pleine poitrine par un tir ennemi.

Heureusement, son gilet pare-balles lui a sauvé la vie. Toutefois, le choc a été si fort qu'il n'a pas le temps de retrouver ses esprits. 

Le canon froid d'un gros calibre vient de se poser sur sa nuque.

Samuel

Je me fige instantanément.

Je suis accroupi dans cinq centimètres de fange, privé de la quasi-totalité de mes forces et mon ennemi m'a collé le canon de son HKP2000 sur la nuque.

Je me suis fait avoir comme un premier communiant.

— Jette ton arme à terre, m'ordonne Newton. Et pas de geste brusque.

La voix de l'Impérial est aussi ferme que la main qui tient le pistolet. Mais pourquoi ne m'a-t-il pas encore flingué alors qu'il n'a pas hésité à descendre une innocente ?

— Et surtout, n'essaie pas de jouer au plus malin. Sinon, j'envoie ta sale cervelle d'Opposant dégouliner dans la boue.

Que faire d'autre à part obéir ? La rage au ventre, je pose très lentement mon fusil au sol. Tant pis pour moi si j'épouse la camarde cet après-midi. Je l'ai bien mérité. Aujourd'hui, je n'ai brassé que du vent...

Mais peut-être pourrais-je emmener l'assassin de Daphné avec moi, boulevard des allongés ?

— Plus loin, entends-je. Beaucoup plus loin.

Sur ma nuque, la pression s'accentue. Le message est clair. Moi, Super Prétorien, je ne suis pas du genre à me laisser facilement dindonner.

Tandis que mon cerveau carbure à la recherche d'une solution, je repousse mon arme de toutes mes forces. Une petite giclée de télékinésie et la voilà en train de filer jusqu'au torrent limoneux qui l'emporte tel un fétu de paille.

— Enfoiré ! râle Newton. Une aussi bonne marque. Tu l'as fait exprès.

Conscient de jouer avec le feu, je ne nie pas, mais n'acquiesce pas non plus. Je me contente d'écarter les bras en signe de soumission. Résultat, le HKP2000 s'enfonce encore un peu plus à la base de mes vertèbres cervicales. Il suffirait que l'Impérial crispe légèrement son index sur la détente pour qu'une balle m'arrache la gorge.

— Question flingue, lancé-je, il est clair qu'on a les mêmes goûts. On devrait pouvoir s'entendre.

— Sauf que t'as oublié un point essentiel : on est pas du même bord.

Lassé de contempler mes Rangers, je relève tout doucement la tête. Aussitôt, mes yeux se perdent dans le noir océan de pluie et de végétation qui me fait face.

— Tu bouges encore, t'es un homme mort.

Mes paupières s'écarquillent. Là-bas, à une dizaine de mètres environ, niché au creux d'un genévrier, c'est mon Beretta que j'aperçois. Sans doute tombé à cet endroit au moment de ma dégringolade forcée.

— Je ne vois vraiment pas, grommelé-je, quels torts je pourrais bien te causer. Je suis aussi vanné que si j'avais été piétiné par une harde de sangliers après avoir essayé de soulever le Tuc-Haut à la seule force de mes bras.

Tueur de MondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant