Tueur de Mondes

Chapitre 20-5

Postés au sommet du donjon, Sam et Jo voient arriver dans la plaine un Glisseur solitaire, phares éteints. Il stoppe quelques minutes devant le pont détruit, puis se lance dans la montée. Soupçonnant une ruse des Impériaux, Sam lance ses instructions, les enfants à cacher, l'infirmerie à protéger et ses hommes répartis dans les étages, prêts à faire feu...

Sauf que Jo décide d'elle-même de jouer l'hôtesse d'accueil. 

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RAPPELS :

* Maeva est la jeune sœur de Claire, la copine de Nicolas.   

* Jo et Liam avait l'habitude de faire des festins Haribo quand ils allaient mal. On le voit au premier chapitre après leur première fois ratée. Quand Liam a fui Paris, il n'a pas oublié d'emporter des Haribo, pris dans le supermarché de Marius. Même s'il en a donné pas mal à Chloé pour l'apprivoiser, il en reste encore dans son sac.  

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(Tuc-Haut, Sud Quercy 5 septembre 21h35)

Thibaut

Ce n'était sans doute pas la meilleure de mes idées, mais sur le moment, c'est la seule qui se soit imposée à moi. J'ai fui. Le Glisseur a traversé le Quercy comme une étoile filante – une étoile noire – et à présent que nous sommes presque arrivés à destination, je n'ai plus le choix. Impossible de faire demi-tour ! Newton a dû révéler mon implication dans l'attaque du manoir et Domitien va torturer Liam jusqu'à ce qu'il parle...

Le Tuc-Haut était le dernier endroit où venir se réfugier.

— Putain ! jure Galilée, m'arrachant tout net à mes sombres pensées. Qu'est-ce qui s'est passé ici ? Il n'y a plus de pont...

Elle freine. Trop sec. Trop court. Si je réussis à garder Chloé fermement serrée contre moi, ma tête cogne contre la portière, puis s'enfuit, de gauche, de face, de côté...

— J'y crois pas, commente Charlotte depuis l'arrière. Tu conduis vraiment comme un manche. Même mon frère ferait mieux.

— C'est sûr, renchérit Maeva. Si la Harley de Nicolas et de ma sœur n'avait pas été loin derrière, elle nous aurait percutés.

Encore étourdi, je cligne des paupières afin de juger des dégâts par moi-même. Mais je n'arrive pas à accommoder ma vision. Le décor reste flou...

— Bordel, dit Galilée, si vous préférez vous jeter dans la gueule du loup, pas de soucis. On y va !

— Non, glapis-je, en alerte maximale. D'abord, on réfléchit.

Je plisse les yeux et ma vue se focalise enfin sur le paysage. La route qui s'interrompt devant les ruines d'un pont, la rivière en crue, les restes calcinés de véhicules militaires et les carcasses éventrées de blindés. La guerre et son cortège de désolation sont arrivés jusqu'au fin fond des campagnes...

— Même pas besoin, décrète ma sœur. On est venus, on a vu et maintenant, on peut repartir à Carcassonne retrouver papa.

— Hors de question !

Galilée et moi avons crié si fort que Rémy lâche un gémissement. Le cœur vibrant, je le regarde dans le rétro. Sampa a posé sa tête sur ses genoux et il dort, la bouche ouverte comme une blessure béante.