Chapitre 12-8 (b) : Newton et Domitien

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Je suis vraiment, vraiment désolée, mais Samuel a eu beaucoup plus de mal que prévu pour parvenir à ses fins. Résultat, le chapitre s'est terriblement allongé, sans que je m'en rende compte. 

Quand j'ai vu qu'il faisait pus de 4000 mots, je l'ai encore coupé, d'autant plus que je ne suis pas tout à fait satisfaite de la fin.

Vous l'aurez demain, promis, juré... 

Chapitre dédié à tous les fans de Samuel et Joséphine.

(Sud Quercy 4 septembre 18h57)

Samuel

Les Impériaux restés au château sont morts. Simplement, ils ne le savent pas encore...

Je déboule de la forêt, bondit dans le fossé qui borde la route en lacets, recharge mon Beretta et lève les yeux vers le Tuc-Haut. Vues de ma position, la ferme des parents d'Estelle ressemble à un gros abcès putrescent et la forteresse à une dent cariée.

Profitant du voile d'ombres qui m'enveloppe, je commence l'ascension.

L'horloge mécanique du donjon sonne dix-neuf heures dans les ténèbres qui s'épaississent. Un son chancelant, rauque, mais sécurisant.

Si familier qu'illico, je reprends pied dans la réalité.

Heureusement, car juste à ce moment-là, un véhicule déboule à toute blinde d'un virage. Les phares du 4×4 BMI arrosent le chemin vicinal et m'éblouissent de plein fouet.

Le Prétorien qui le conduit est-il l'auteur des coups de feu que j'ai entendus ?

Sans prendre le temps de réfléchir, je lance ma télékinésie sur le premier arbre qui me tombe sous les yeux, un chêne centenaire, à la hauteur et au diamètre impressionnants. Dans un craquement sinistre, le mastodonte se met à frissonner comme s'il avait été branché sur un appareil électrique.

Comblé par ce premier succès, j'envoie mes dernières forces sur le tronc blessé qui commence à pencher, puis cède d'un coup et s'incline vers l'asphalte.

D'instinct, je plonge dans le fossé.

J'entends la voiture piler et ses pneus déraper dans la pente, puis la collision, un long fracas de tôles froissées, en même temps que l'arbre percute le sol avec la force d'impact d'un gros astéroïde.

Le choc est tel que la terre en tremble sous mes Rangers. Résultat, je perds l'équilibre, glisse dans la boue et me retrouve le nez planté dans le talus.

Qu'ai-je à perdre ce soir, à part la vie ?

Je me relève comme propulsé par un ressort, me secoue, m'essuie tant bien que mal le visage et, mon pistolet brandi devant moi, bondis sur la route.

Un quart de seconde me suffit pour prendre la mesure de l'accident que j'ai causé.

L'arbre est tombé pile-poil devant le 4×4, lui barrant la route. Son museau aplati contre l'obstacle et sa grosse carcasse disparaissant presque entièrement sous un mur de branches et de feuilles, le tout-terrain me fait penser à un tricératops coincé dans la jungle infernale du Jurassik Park.

Tous mes sens à l'affût, je m'immobilise, une ombre parmi les ombres. Les phares se sont éteints sous le choc, mais les feux arrière fonctionnent encore, tels deux yeux rouges fixés sur moi.

Tandis que le moteur martyrisé râle, vibre et meurt, le tonnerre agonise dans le lointain. Puis les deux se taisent et un silence de mort s'abat sur la vallée.

Tueur de MondesWhere stories live. Discover now