Tueur de Mondes

Chapitre 9-2(a): Chloé

( Région Centre le 29 août  22 h 55) 

Après avoir découvert lors d'une rencontre mouvementée avec un groupe de prétoriens qu'elle était capable de lancer des éclairs avec ses poings, Chloé réalise qu'elle possède aussi le don de guérison, qui lui permet de "réparer" son chat, Nestor, victime d'un malencontreux accident de la route.

Ce même soir, la petite fille revoit son papa, Jake, qui, grâce à Galilée, a réussi à s'enfuir du Complexe BMI où il était retenu prisonnier. Ce dernier décide toutefois de ne pas rester pour ne pas mettre sa famille en danger. 

 — Chloé, maman crie, ça y est, c'est prêt ! Tu peux venir.

J'avance dans la salle-à-manger. Il y a un énorme gâteau d'anniversaire sur la table. Et il y a papa assis à côté, avec les quatre bougies allumées qui se reflètent dans ses yeux.

Je me stoppe. Papa. Papa ! Papa !

Son sourire. Sa voix. Son amour pour maman et pour moi !

— Eh bien, mon crapaud, tu me dis pas bonjour ?

Je saute sur ses genoux et me boule contre lui. Mon papa d'avant le Voyageur.

— Si t'arrives à souffler toutes les bougies d'un coup, maman rit, ton vœu se réalisera !

Je ferme les yeux et pense très fort. Que tout ça soit vrai ! Que tout ça soit vrai !

Mais la porte d'entrée claque et le film du bonheur s'enfuit. Je m'assieds dans mon lit, le cœur tout serré. C'est juste Dylan qui revient du travail...

— Mais où t'étais encore passé ? maman l'accueille, pleine de mauvaise humeur. Je me faisais du souci, moi !

— Qu'est-ce que tu veux qui m'arrive ? il lui répond, avec une voix bizarre, toute collante. T'as vu mes muscles ? J'en ferai qu'une bouchée, moi, de la racaille qui osera venir me quereller !

Maman sort un drôle de bruit avec sa gorge puis j'entends un gros bang. Dylan qui a trébuché sur un truc qui traînait. C'est qui aura une grosse bosse demain ?

— Putain de saloperie de mes deux ! il hurle. C'est le bordel ici ! Tu pourrais ranger un peu au lieu de te tourner les pouces toute la journée !

Je me cache la tête sous mon oreiller pour que la dispute arrive plus jusqu'à moi. Je sais la suite. Maman qui crie parce qu'il a trop goûté les préparations à Émile et lui qui s'énerve parce qu'il faut bien profiter de la vie avant de tous crever et elle qui riposte qu'elle a peur toute seule avec moi dans cette grande maison et lui qui répond qu'il voit pas qui oserait nous agresser" vu la réputation de merde qu'on se coltine"...

J'essaie de placer une photo devant mes yeux – une de mon papa avant qu'il a ses ennuis – mais elle refuse de rester.

— Je te signale qu'ici, on est chez moi et que, par conséquent, je pose mes affaires où je veux.

Je me mets assise dans mon lit. Maman a parlé doucement mais comme maintenant, j'ai des oreilles de super-héros, j'ai tout entendu de sa réponse, même l'énervement qu'il y avait dedans.

— Désolé, mon cœur, Dylan s'excuse, c'est cette situation aussi ! Ça me met la tête à l'envers.

De suite, mes yeux se mouillent. Vu qu'il y a presque plus rien à manger, Émile a fermé son café et avec Dylan, ils essaient d'utiliser l'alambic pour inventer de nouvelles boissons.

— En parlant de ça, maman change de sujet, t'as pu glaner des infos, ici ou là ? Quand est-ce que le gouvernement va se décider à nous aider ?