Chapitre 4-2 : Galilée

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( Complexe BMI inconnu 12 juillet 10 h 17)

Galilée s'est échappée de sa cellule et rejoint la salle d'armes. Elle y est surprise par le Prétorien Copernic. Ils font l'amour mais ce dernier la trahit en lui injectant un produit mystérieux...

Une alarme hulule. Est-ce dans le lointain ou dans ma tête ? Je me réveille entourée de ténèbres. J'ai du mal à respirer. Je ne peux pas bouger. Suis-je paralysée ? Ou tout simplement entravée ?

Je me concentre sur mes extrémités. L'auriculaire. Un orteil. Il me faut un petit moment mais j'arrive à les bouger ; tous les deux.

Je ne suis donc pas morte. Je ne sais pas pourquoi mais cette information me paraît importante. Et étonnante.

Je ne distingue rien autour de moi. Je ne me souviens que d'un choc terrible, une sorte d'explosion en moi.

De la haine. De la rage. De la fureur. Ces émotions au moins, ils n'ont pas réussi à les endormir !

Je détiens une parcelle de vérité mais bien trop infime pour répondre à toutes les questions que je me pose. Et qui sont ces « ils » ?

Je tâte autour de moi. Suis-je dans le noir ou ai-je perdu la vue ?

Je dois être sur un lit d'hôpital ; je sens un tube qui sort de mon bras.

Qui suis-je ? Que m'est-il arrivé ? Aucune de ces énigmes, pourtant élémentaires, ne trouve de réponse.

Tout à coup des éclairs d'une lumière trop blanche m'éblouissent et me vrillent les tempes.

J'ai la tête lourde, si lourde, la cervelle en bouillie... Je me palpe... Mes cheveux descendent dans le bas de mon cou, je possède de longues jambes, je suis vêtue d'une chemise de nuit...

Suis-je en train de subir les conséquences d'une grosse cuite ? Sans doute pas. J'aurais d'autres effets secondaires. Peut-être ai-je pris un coup sur la tête ? Ça ne m'étonnerait pas. Un fort pressentiment me dit que je suis du genre rebelle et susceptible de me fourrer jusqu'au cou dans les pires dangers.

La lumière cesse ses à coups et s'installe définitivement. Lourde. Vive. Éclatante. Oppressante.

J'ai mal, si mal ! C'est une souffrance étrange. Qui n'est pas physique. Elle est là, elle s'incruste comme pour me rappeler que je suis vivante, que je suis ... humaine ?

Mais bien sûr que je suis humaine ! Qu'est-ce que je pourrais bien être d'autre ?

Je remarque un tatouage. Un nom inscrit dans le creux de mon poignet gauche : Galilée.

Bizarrement, un déclic se produit dans mon cerveau embrumé qui se met à trier et à réciter des informations. Galilée est un savant italien qui a introduit l'emploi de la lunette en astronomie et qui a été à l'origine d'une révolution dans l'observation de l'univers. Je stoppe là la consultation de l'article. Ce n'est clairement pas lui qui va m'aider à répondre à mes interrogations !

Peut-être est-ce tout simplement mon nom ?

On m'empoigne sans ménagement, on me lève de ma couchette en m'arrachant les drains qui me reliaient à divers appareils ; le sang jaillit. Toutefois, mes tortionnaires s'attirent de lourds reproches.

— Doucement, merde ! Ce n'est pas une machine. Elle est encore fragile. Pas de violence inutile !

Cette voix nerveuse et cuivrée réveille d'étranges frissons le long de ma colonne vertébrale.

Tueur de MondesWhere stories live. Discover now