Chapitre 12-5 : Newton et Domitien

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Chapitre dédié à LeodeGalGal

Attention : scène violente 

(Sud Quercy 4 septembre 16h25)

Newton a abattu Daphné d'une balle dans la tête. Fortement perturbé, Samuel en oublie les précautions les plus élémentaires et tombe, foudroyé en pleine poitrine par un tir ennemi.

Pendant ce temps, Jo prend possession de l'esprit de Clément Adler afin de le forcer à se rendre. Son but est de s'emparer du cerveau de Domitien...

Samuel

La force de l'impact me projette en arrière. Tous les os de mon corps protestent dans un sinistre craquement et ma tête heurte un caillou.

La violence du choc a expulsé tout l'air de mes poumons ; je dois avoir quelques côtes fêlées.

Une douleur cinglante, effroyable, intolérable, me terrasse.

Mon cœur poignardé s'arrête de battre.

Je suis en train de mourir. Je ne veux pas mourir.

Non ! Non ! Pas sans avoir davantage vécu. Vaincu. Bataillé. Respiré. Profité. Ri. Joui. Haï.

Et aimé...

Je ne peux pas abandonner ma mère. Je ne peux pas m'en aller sans avoir vengé mon père ni m'être réconcilié avec Jo.

Je refuse de partir sur cette impression d'inachevé.

Je voudrais vivre. Tout simplement...

Mes oreilles bourdonnent. Le sang pulse à mes tempes. Les souvenirs me reviennent et mes pensées s'affolent.

Newton... Newton... Pourquoi ce nom tourne-t-il en boucle dans ma tête ?

Serait-ce celui de mon assassin ?

Oui... Ce fumier m'a bien eu... Mais non... Il ne l'emportera pas au paradis... Je ne suis pas encore mort, puisque je réfléchis...

Puisque je souffre.

Le sifflement dans mes tympans devient grondement. De l'eau, des trombes d'eau froide, me bombarde le visage.

Qui peut bien avoir eu l'idée de me placer sous le pommeau de la douche ouvert à pleine puissance ?

J'espère pour cet abruti qu'il est déjà loin. Parce que si jamais j'arrive à l'agrafer, je le... Mes réflexions s'interrompent tout net. Le déluge glacial a eu raison de ma confusion mentale.

Mes pensés s'éclaircissent.

Je ne devrais pas être en train de mourir puisque je porte mon super gilet pare-balles double-protection. Ce dernier a sûrement rempli son office et amorti le choc.

Par conséquent, je subis juste les séquelles de ma chute. Une petite blessure à la tête, ce n'est absolument pas mortel.

Sauf si je souffre d'un traumatisme crânien.

Mais je ne rendrai pas l'âme sans me battre.

Aussitôt cette décision prise, j'agrippe mon fusil-mitrailleur. En se refermant sur sa crosse, mes mains harponnent ma vie qui s'échappait, l'agrippent et la retiennent.

Ma poitrine se soulève. Mon cœur tressaille, s'élance puis reprend. J'inspire une grande bouffée d'oxygène. Mes paupières palpitent...

Je cille une fois, deux fois, pour ajuster ma vision.

Tueur de MondesWhere stories live. Discover now