• Chapitre 89 •

9K 495 5
                                    

— Qu'est-ce qu'il se passe ?
Je l'interroge, nerveuse.
— Rien, lâche-t-il d'une voix aiguisée, ignorant mon regard. Désolé Connor mais, on va devoir te laisser. Le buffet semble s'être enfin libéré, viens.
Adan prend ma main et la serre avec vigueur. Quelle poigne de chef !
— Tu peux y aller seul, non ?
Une lueur étrange passe dans les prunelles azurées de Connor.
— Non, Naomi vient avec moi.
Je scrute les deux frères, comme perdue au fin fond du désert de Sonora. Suis-je entrain d'imaginer cette subite tension compétitive entre eux ? Un vrai combat de coq. Adan tire sur ma main et me traîne près d'une table éloignée du groupe, où sont dispersées plusieurs bouteilles d'alcool. Champagne, bière, vin, whisky, il y en a pour tous les goûts.
Dans un silence de mort, Adam remplit ma coupe. Il ne me regarde même pas.
— Que s'est-il passé avec Connor ?
— Ce n'est rien d'important, une querelle entre frères, rien de plus.
— Oh, rien de plus. Raillé-je, irritée.
Peu importe mon comportement, il ne semble pas décidé à m'en parler. Très bien, monsieur veut se la jouer comme ça, tant pis ! Adan siffle son verre et le silence s'éternise, c'est ridicule et franchement agaçant. Du bout des doigts, je pioche parmi les centaines d'accessoires burlesques, un serre-tête avec des oreilles de chat et le fourre dans les cheveux d'Adan. Surpris, il tente de retirer l'objet mais, je lui prends les mains et lâche d'un ton faussement autoritaire.
— Pas touche, chaton.
Comme pour alléger l'atmosphère, je glousse et recule d'un pas afin d'observer ma bêtise qui trône fièrement sur le haut de son crâne.
— Allez, ne sois pas fâché. Je surenchéris, hilare. Il lève un sourcil et claque sa coupe sur le bois de la table. Sa main saisit mon poignet et me rapproche brusquement de lui, les battements de mon coeur mettent la gomme lorsque son souffle fiévreux caresse mon oreille.
— Anderson, tu ne devrais pas être aussi hardie. Le chaton comme tu dis, pourrait très certainement arracher de ses griffes la jolie petite robe que tu portes sur le dos actuellement. Ou encore, mordiller toutes les parties sensibles de ton corps jusqu'à te faire hurler de plaisir...
Des frissons assaillent charnellement ma nuque.
— Qui te dit que ce n'est pas ce que je cherche ? Sifflé-je, pleine d'audace.
Il m'étudie une demi-seconde, serre mon poignet dans sa paume et m'emporte sans attendre à l'écart du jardin. Nous atterrissons face à une petite cabane faite de bois des pieds à la tête. Mon ventre est soumis à d'épouvantables picotements tandis que mon visage est en combustion spontanée. Alerte rouge !
Adan ouvre la porte à la volée, m'entraîne à l'intérieur et referme derrière lui d'un brusque coup de pied. Je ne suis qu'une maigrichonne gazelle qui a voulu jouer avec le feu du roi de la savane, ce feu ardent qui rutile dans ses pupilles. Je déglutis, les mains moites et, poussée par mon coeur et mon corps. Je lui saute au cou, prends ses joues entre mes paumes et écrase mes lèvres sur les siennes. Les siennes ont gardé le goût du champagne, c'est délicieux, il est délicieux.
Ses doigts passent dans mon dos et tirent sur les boutons de ma robe qui tombe au sol comme un vieux morceau de chiffon. Comme ensorcelée par la Reine du sexe, je lui arrache sa chemise et dessine à l'aide de la pulpe de mes doigts, les courbes de ses abdominaux qui creusent diaboliquement bien son ventre.
Adan s'empresse de dégrafer mon soutien-gorge et me fait reculer plus loin dans la cabane mais, mon talon se coince entre deux planches de bois et me fait basculer sur le sol. J'atterris sur le sol, les fesses à l'air avec un rire étouffé dans le creux de ma main. Chut ! Nomi.
L'endroit a beau être éloigné, il est malgré tout à la vue de tous alors, mieux vaut ne pas faire trop de bruit. Adan ricane lui aussi et me rejoint sur le sol, il se glisse au dessus de moi, chaperonné par un sourire canaille et lance :
— Alors, on perd pieds ?
— La ferme et embrasse-moi.
Il sourit, d'humeur machiavélique et frôle mes lèvres des siennes. Je hais ses petites séances de torture. Pour y remédier, je pousse sa nuque et l'oblige à capturer ma bouche. Ce que c'est bon de l'embrasser...
Adan prend mes poignets d'une seule main et les immobilise au dessus de ma tête, sur le bois poussiéreux de cette minuscule cabane de jardin. Profitant de mon immobilisation pour s'éloigner de mon corps, je laisse tomber mon crâne contre le plancher dans un geignement plaintif. Je suis incapable de retenir mon impatience là, tout de suite. Je me fiche d'être dans une fichue cabane de jardin, je le veux, maintenant et ici-même.
Ses lèvres se tordent et m'octroient d'un sourire sauvage.
— C'est censé être à moi de ronronner, tu ne crois pas ?
Je tente de prendre appui sur le sol pour me défaire de sa prise mais, je me demande bien à quoi je m'attendais face à lui. Il est bien plus lourd, plus grand et plus fort que moi. Adan ricane mauvaisement et descend son visage le long de ma poitrine, venant lécher du bout de sa langue, ma clavicule.
Je tressaille, à deux doigts de lâcher prise. 
Sa bouche longe mon estomac, il rabat mes poignets toujours prisonniés de ses doigts contre mon ventre et souffle sur la légère dentelle de ma culotte. C'est trop...trop.
Je me tortille sous son corps et râle. Je n'ai pas du tout envie de subir ses pulsions sadomasochistes. Alors, d'un coup sec, je plie les genoux et repousse le torse d'Adan à l'aide de mes talons qui viennent sauvagement mordre sa peau.
Il recule jusqu'à s'écrouler sur les fesses et hausse les sourcils, décontenancé. Ah ah, surpris monsieur Brown ? Je me redresse et grimpe à cheval sur ses cuisses, enroulant mes bras autour de sa nuque tandis que ses mains vagabondent dans mon dos, passant parfois sur mes fesses. 
Il ne résiste plus. Il sait qu'il a besoin de moi autant que j'ai besoin de lui à cet instant et nous savons que ce besoin est presque viscéral.
Il retire ma culotte et plonge en moi sans perdre ne serait-ce qu'une seconde. Je ferme les yeux et enfonce mes dents dans la chair de son épaule, me régalant de cette merveille sensation qu'est de le sentir tout contre moi. Ses doigts se plantent dans mes hanches pendant qu'il me fait monter et descendre autour de lui. Je me laisse aller, complètement.
Un feu se consume dans mon bassin, il resplendit de toutes parts et réchauffe l'entièreté de nos corps. C'est si bon...
— Putain, Naomi...
Il grogne alors que j'accélère la cadence. Je me sens quitter le sol, c'est comme flotter au dessus de tout, légère comme une plume. Nous gémissons mutuellement nos noms, l'un contre l'autre, essayant de faire le moins de bruit possible sur le vieux plancher de cette cabane et, nous nous aimons, simplement.

— Tu penses qu'ils nous cherchent ?
Je demande, d'une voix ensommeillée.
— Je n'en sais rien et honnêtement, j'en ai rien à faire.
J'entortille l'une de mes jambes aux siennes et blottis mon visage dans son cou. Il est chaud...ça fait du bien. Une question me trotte dans la tête depuis le début de la soirée et je n'arriverai pas à la garder plus longtemps.
— Adan.
— Mh ?
— Tu n'aimes pas les mariages ?
— Quoi ? Il rit, ce n'est pas que je ne les aime pas, c'est juste que là, c'est...différent.
— Je n'avais jamais assisté à un mariage avant. Dis-je, le regard perdu sur une vieille planche mal clouée. Il sourit et me donne un baiser sur le crâne.
— Parle-moi de toi, Naomi. Quoi ?

•••

Haut Niveau - Tome 1 -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant