• Chapitre 73 •

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* Je préfère vous prévenir dès maintenant mais, ce chapitre sera mélangé avec les points de vue d'Adan et de Naomi. J'espère que vous allez vous y retrouver ;-) ! *

•••

Tout est blanc autour de moi, le vide complet. 
Je fais plusieurs pas en arrière, chamboulée par cette annonce brutale. Je bascule la tête vers la gauche, priant pour retrouver mes esprits mais c'est alors que j'aperçois Adan. Sortant de l'ascenseur, le regard rivé sur l'écran de son portable comme si de rien n'était. Comme si rien ne s'était passé.
Je cligne des yeux une fois, puis deux et fonce droit vers lui, mais une poigne ferme voire féroce agrippe mon avant-bras et m'arrête sur place. 
Je grimace de douleur. Lâchez-moi.
— Vous n'avez pas l'air de comprendre ce que ma collègue vous a dit, vous n'êtes pas autorisée à pénétrer dans cet établissement !
Un grondement puissant remonte le long de ma trachée. Je vais exploser et ça ne va pas être très joli à voir si elle continue à me taper sur les nerfs comme ça !
— Lâchez-moi !
J'explose en un hurlement perçant et gorgé de rage et la repousse, chaperonnant mon geste d'une animosité incontrôlable.
— Naomi. 
Brusquement, je papillonne des yeux et me fige comme un piquet de bois. Cette voix...Cette voix qui désormais me fait un mal de chien vient d'apparaître dans mon dos.
— Kate, laissez-la venir avec moi désormais.
— Mais, monsieur...
— Laissez-la ! crie-t-il.
La bonne femme ferme la bouche, ahurie puis recule d'un pas. La main d'Adan frôle mon dos et je m'accroche à mon sac, réunissant tous les effort des cieux pour ne pas m'écrouler au sol, en pleurs.
Lorsque les portes de l'ascenseur se referment derrière nous, je prends la parole.
— Tu es enfin décidé à m'adresser la parole ? 
— Kate m'a appelé pour me prévenir qu'une femme du nom de Naomi Anderson hurlait comme une folle auprès des secrétaires. 
Il riposte, hargneux. Quoi ? Pourquoi me parle-t-il comme ça ? 

Adan

La sonnerie de mon portable met subitement fin à ma concentration, je quitte des yeux l'écran de mon ordinateur portable et décroche.
— Oui ?
— Monsieur Brown, pardonnez-moi de vous déranger mais une jeune femme crie à l'accueil en affirmant qu'elle veut absolument vous voir, est-ce que l'on appelle la sécurité pour la faire sortir de l'immeuble ?
Kate semble inquiète. Pourquoi t'acharnes-tu comme ça, Anderson ?
— Je descends.
Je lâche un soupir morose et raccroche. Il faut absolument que je me calme, les battements de mon cœur semblent être de plus en plus forts et ce n'est pas bon. Je sors du bureau et pénètre dans l'ascenseur, envoyant un texto à Chesters.
Arrivé au rez-de-chaussée, je fais plusieurs pas en avant jusqu'à entendre la voix stridente de Naomi qui repousse avec brutalité la main de Kate. Ne la touchez-pas, dit cette petite voix dans la tête. Je sens que ça va être plus dur que prévu.
— Naomi...Dis-je doucement.
Elle se crispe de la tête aux pieds avant de se retourner vers moi. Croiser ses beaux yeux noisette me fout un coup de poing dans le ventre. J'ai l'impression de ne pas l'avoir vu depuis des lustres. Si tu savais comme j'ai envie de te prendre dans mes bras, là, tout de suite.
— Kate, laissez-la venir avec moi maintenant.
— Mais, monsieur...
— Laissez-là ! ordonné-je, avec un regard furieux pour mon employée.
Lorsque ma main se glisse dans son dos, j'oublie pendant quelques secondes la situation. Je suis désolé...putain, ce que je suis désolé...
— Tu es enfin décidé à m'adresser la parole ?
Soit un connard, soit un connard, soit le connard que t'as toujours été.
— Kate m'a appelé pour me prévenir qu'une femme du nom de Naomi Anderson hurlait comme une folle auprès des secrétaires.

Naomi

Les épaisses portes faites d'acier s'ouvrent sur l'immense appartement New-yorkais dans lequel je résidais il y a à peine quelques jours. 
Il sort, d'un pas mécanique et je l'imite sans dire un mot, par peur d'éclater en sanglots à tout moment.
— Dis-moi pourquoi tu es là, Naomi.
J'hallucine. Le ton sévère qu'il aborde, fait renaître ma colère. Ça suffit.
— Quoi ! Mais tu te fiches de moi ! Tu ne me réponds plus, tu m'évites comme la peste, je n'ai même pas le droit de te voir, ni de te parler et tu me demandes ce que je fais là !
Ma voix se brise en milles morceaux de chair.
— Écoute...(Il prend une inspiration.) Je ne peux plus supporter ça, je suis désolé.
Quelque chose de lourd pèse dans l'atmosphère. De quoi parle-t-il ?
— Quoi ? Tu ne peux plus supporter quoi ?
Je suis terrifiée d'entendre sa réponse et seul le silence me répond.
— Tu ne peux plus supporter quoi ?
Ma voix monte dans les aiguës tant je suis au bord du précipice. 
— Toi ! lâche-t-il brusquement. Je n'arrive plus à supporter le fait que tu sois toujours là, à mes côtés.
C'est faux, bien sûr que c'est faux. Je sais qu'il ment, il ment pour me protéger comme il le fait toujours mais, ça n'empêche que ma gorge se noue aussi vite qu'un noeud de cravate.
— Arrête de mentir Adan ! Je crie, je ne veux plus que tu me protèges en m'éloignant de toi, je suis adulte et capable de gérer mes problèmes, pourquoi est-ce que tu dis ce genre de chose ?
— Parce que c'est la vérité !
Ses poings se referment sur les bords de la table qui émet un faible craquement. 
— Non c'est faux, tu dis ça parce que tu as peur !
À chaque cri que nous émettons, je sens comme un poignard aux creux de mes entrailles se tordre dans tous les sens, faisant couler le reste de mes forces.
— Oui j'ai peur ! Je sursaute, tu penses que j'ai réagi comment en lisant cet article ? Ces gens-là rôdent autour de moi comme des lions affamés devant un troupeau de gazelles, ils essayent de me faire tomber. Ils s'attaquent aux personnes que j'aime pour le faire et comme tu peux le voir, ça marche plutôt bien ! Comment suis-je censé ne pas te faire de mal alors que tu continues d'essayer de m'approcher ? (Il s'arrête pour prendre une inspiration.) Bordel Naomi sais-tu ce que cela fait de savoir ce genre de chose à propos de la personne que l'on aime plus que tout ? Ce jour là, ton visage s'est comme coupé du monde, j'ai vu à travers tes yeux tout ce que tu as vécu et tout ce qui est revenu par ma faute, alors arrête...
Sa voix s'éteint.
— S'il te plaît, ce n'est pas de ta faute...juste, réglons ça ensemble c...comme un couple e..et...
— Je suis désolé. Me coupe-t-il.
— Être près ou loin de toi ne changera rien, pour l'amour de dieu ! Il faut que je fasse quoi Adan ?
— Retourne chez toi et, ne reviens plus ici. Quoi ? Hors de questions !
— Non, je refuse de partir !
Si je pars maintenant, je sais que je ne te reverrai plus.
— S'il te plaît...souffle-t-il.
— Non !
Je crie, désemparée.
— PARS ! crie-t-il à son tour, le ton douloureux.

Adan

— Dis-moi pourquoi tu es là, Naomi.
Je lui tourne le dos. Il ne faut pas que je vois son visage.
— Quoi ! Mais tu te fiches de moi ! Tu ne me réponds plus, tu m'évites comme la peste, je n'ai même pas le droit de te voir, ni de te parler et tu me demandes ce que je fais là !
Je gagne du temps et retarde le moment où je te ferai mal.
— Écoute, je ne peux plus supporter ça, je suis désolé.
— Quoi ? Tu ne peux plus supporter quoi ?
De te voir comme ça, de t'avoir vue comme ça, par ma faute.
— Tu ne peux plus supporter quoi ?
Son cri me déchire de l'intérieur. Mens, il faut que tu mentes, Brown.
— Toi ! Je n'arrive plus à supporter le fait que tu sois toujours là, à mes côtés.
— Arrête de mentir Adan ! Je ne veux plus que tu me protèges en m'éloignant de toi, je suis adulte et capable de gérer mes problèmes, pourquoi est-ce que tu dis ce genre de chose !?
Parce que je t'aime plus que tout.
— Parce que c'est la vérité !
— Non c'est faux, tu dis ça parce que tu as peur !
— Oui j'ai peur ! Tu penses que j'ai réagi comment en lisant cet article ? Ces gens-là rôdent autour de moi comme des lions affamés devant un troupeau de gazelles, ils essayent de me faire tomber. Ils s'attaquent aux personnes que j'aime pour le faire et comme tu peux le voir, ça marche plutôt bien ! Comment suis-je censé ne pas te faire mal alors que tu continues d'essayer de m'approcher ? Bordel Naomi sais-tu ce que cela fait de savoir ce genre de chose à propos de la personne que l'on aime plus que tout ? Ce jour là, ton visage s'est comme coupé du monde, j'ai vu à travers tes yeux tout ce que tu as vécu et tout ce qui est revenu par ma faute, alors arrête...Arrête...
— S'il te plaît, ce n'est pas de ta faute...juste, réglons ça ensemble c...comme un couple e..et...Stop.
— Je suis désolé.
— Être près ou loin de toi ne changera rien, pour l'amour de dieu ! Il faut que je fasse quoi Adan ? Juste pour toi, juste pour toi...
— Retourne chez toi et, ne reviens plus ici.
— Non, je refuse de partir.
— S'il te plaît...Je t'en supplie.
— Non !
— PARS !
Je me déchire les cordes vocales comme si je hurlais des insultes à mon for intérieur.

•••

Haut Niveau - Tome 1 -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant