• Chapitre 67 •

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Naomi

Je me sèche les cheveux et traîne des pieds jusqu'au salon. Le message bref d'Adan me laisse un goût amer dans la bouche.
C'est toi qui t'es enfuie, je te ferai dire alors ne te plains pas ! Me rappelle ma conscience, les sourcils froncés. M'a-t-il envoyé cela dans le but de me laisser réfléchir, toute seule ? Je suppose qu'il s'inquiète pour moi à propos de l'article.
Bien sûr, je l'ai lu. Flora avait raison, ça fait mal mais je me dois d'être forte, encore un peu, juste encore un peu et ça ira. Je m'étais préparée à ça, c'était attendu. Lorsque l'on couche avec le grand et remarquable Adan Brown, nous ne passons pas inaperçu.
Agacée et lessivée, je soupire et enfile un large débardeur en coton. Finalement, j'aurais peut-être dû rester avec Adan ce soir, la solitude a plus d'impact que prévu sur moi et sa chaleur me manque. Il me manque...
Je pourrais lui envoyer un message ? Mais il doit être occupé...Je scrute mon téléphone et pèse le pour et le contre mais, avant de pouvoir trouver une réponse adéquate à mon énigme, des bruits contre la porte d'entrée me surprennent. Adan ? Non, sa réponse était plus que claire...Il ne viendra pas.
Je m'avance, d'un pas lourd et découragé vers la porte et puise dans mes dernières forces afin d'abaisser là poignet.
Adan se tient là, au pas de ma porte. Mais, je croyais que...Nous nous regardons, sans dire un mot et j'ouvre la bouche laissant s'échapper une syllabe. Il est inquiet, ses yeux ne mentent pas.
Laisse-toi aller. Me conseille la petite voix dans ma tête. Oh et puis zut !
Je relâche la pression que j'ai tant accumulée et fonds en larmes, Adan ne perd pas de temps et me pousse dans ses bras. Sa chaleur...Si chaude...C'est lui mon chez-moi.
— Je suis désolé. chuchote-t-il à mon oreille.
Je reste contre lui, m'accrochant à sa chemise comme à un radeau de sauvetage et renifle avec très peu de classe. Est-ce qu'il s'en veut pour l'article ? Ce n'est pas de sa faute, loin de là.
— Je n'aurai pas dû t'impliquer dans ces histoires, je suis terriblement désolé...souffle-t-il, contenant la douleur qui lui serre la gorge.
Je lève la tête.
— Vas-tu rester avec moi, ce soir ?
Je l'interroge, le nez rougi vers l'avant et serre le doux tissu de sa chemise. Mon regard embué de larmes m'empêche d'y voir quelque chose.
— Si tu veux bien de moi, je reste.
— Toujours. Pour...toujours.

Enroulés dans les bras l'un de l'autre, j'essaye désespérément de trouver le sommeil mais c'est peine perdue, mes pensées s'entrechoquent sans arrêt. Adan semble être lui aussi captif à l'éveil, il ne cesse d'entortiller une mèche de mes cheveux autour de ses doigts.
Ses yeux noircis par la pénombre, fixent un point invisible de la chambre.
— Adan ? À quoi penses-tu ?
Il se tourne vers moi et étire ses lèvres en un sourire qui se veut rassurant.
— Tu devrais dormir, Anderson.
— Je n'y arrive pas. soufflé-je, me lovant un peu plus contre lui. Est-ce que tu as vu Joyce Sliger aujourd'hui ?
Il faut que je fasse taire mes interrogations. Ma jalousie aussi...
— Quoi ? s'enquiert-il. Joyce Sliger ? Non.
— Elle attendait devant ton bureau tout à l'heure. grommelé-je, prise d'une pointe de mépris.
Ses muscles se crispent et il me fait reculer, plongeant ses yeux au fond des miens.
Est-ce que j'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ?
— Elle t'a encore causé des ennuis ? (Il s'énerve) il faut que j'annule ce foutu contrat.
— Quoi ? Non ! m'écrié-je, je t'interdis d'annuler ce contrat ! Il est important pour l'entreprise et je veux qu'il le reste.
Sûrement étonné de ma réponse quelque peu brusque, il m'étudie puis hoche la tête à contre cœur. Son bras me pousse une nouvelle fois contre lui mais cette fois, je pose le menton contre sa poitrine et examine gravement son visage.
— Je crois qu'elle est amoureuse de toi.
— Amoureuse de moi ? rit-il, j'ai bien remarqué qu'elle essayait de me faire de l'œil mais de là à être amoureuse, je n'y crois pas une seconde.
— Je sais reconnaître une femme amoureuse, Adan ! Je rouspète, agacée. En plus, dans l'article, il y a d'écrit que je suis ta petite amie alors, ça a dû la mettre en rogne.
T'en as eu la preuve tout à l'heure Nomi. Raille ma conscience, les mains sur les hanches.
— Et tu l'es, c'est comme ça. Joyce Sliger est une très belle femme, sûrement l'épouse parfaite pour mon père mais, j'en aime une autre. C'est tout ce qu'il y a à savoir.
Il bougonne, comme un petit garçon et je sens mon coeur s'envoler sur un nuage de barbe à papa. Cependant, sa soudaine déclaration me laisse perplexe. Cet homme m'aime...
Je l'étreins de toutes mes forces.
Adan est ma bouée, la seule personne capable de faire disparaître les mauvaises ombres de mon passé. Tant qu'il est là, présent pour moi. Tout va bien et tout ira bien. Je l'aime plus que tout au monde, plus que n'importe quelle fichue personne...
Mes sentiments pour lui sont clairs comme de l'eau de roche, le feu qui me traverse lorsque son regard croise le mien, la chaleur qui m'anime lorsqu'il me touche et le vide immense lorsqu'il n'est pas près de moi. Tout cela ne trompe personne, je ne peux plus me passer de lui, il est mon tout, mon Adan...

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Haut Niveau - Tome 1 -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant