• Chapitre 26 •

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Naomi

— Naomi Anderson ?
Oh non...
— Désolée mais, je rentre chez-moi. Laissez-moi tranquille.
Je lui tourne le dos et tape le code pour entrer mais, la présence de l'homme se fait plus menaçante dans mon dos. Laissez-moi, laissez-moi.
— J'ai attendu patiemment pendant plus de trois heures et demie alors vous allez...
— Non, (Je hausse le ton, lui coupant la parole) je ne vais pas répondre à vos questions, je vous ai gentiment demandé de me laisser tranquille alors partez d'ici.
J'appuie sur le bouton de validation et pousse la porte afin de retrouver mon espace sur et protégé mais, l'homme pose sa grande patte sur mon épaule et tire dessus dans le but de me retourner face à son regard furieux et transpirant de fatigue.
— Ne me touchez pas.
Mon ton est calme, mais la peur est belle et bien présente dans chaque parcelle de mon corps. Que dois-je faire ? Le pousser et m'enfermer à double tour chez-moi ? Le frapper ? Non, je ne peux pas le frapper.
— J'ai juste besoin de quelques questions.
Sa voix gronde, comme le ciel gris avant l'orage.
— Monsieur s'il vous plaît, reculez et lâchez moi.
Réfléchis, réfléchis, réfléchis. Une portière vient de claquer ?
— M...monsieur Brown, Adan, attendez ! rugit une voix alarmée. Adan ?
L'homme, intrigué de savoir ce qu'il se trame dans son dos, se retourne et me laisse croiser le plus froid et terrifiant des regards.
— Foutez-moi le camp.
Sa voix peine à retenir la fureur étouffante qui étreint ses cordes vocales. Faites qu'il ne fasse rien de stupide. Je répète plusieurs fois cette phrase, comme un mantra pour qu'il retienne en laisse son impulsivité.
— Vous êtes qui vous ? réplique l'homme d'un ton acerbe.
— Quelqu'un à qui il ne faut pas trop se frotter.
Adan serre les poings, si fort que j'ai l'impression de les entendre craquer.
— C'est ça, laissez-moi faire mon travail et mêlez-vous de ce qui vous regarde.
— Je ne crois pas non.
Adan, fou de rage repousse fermement le journaliste qui manque de se casser la figure aux pieds des escaliers.
— Non mais, vous vous croyez où ? crie-t-il, les sourcils froncés.
— Je vous ai dit de partir d'ici, dégagez ! hurle-t-il à son tour. Je sursaute un coup avant de reprendre un semblant de souffle. L'homme abandonne et s'éloigne tout en nous lançant plusieurs insultes de tous types. Une fois qu'il s'éloigne de plusieurs mètres, Adan se place face à moi et plisse les sourcils.
— Vous allez bien ? Il ne vous a pas touchée ?
— Non, ça va.
— Sûre ?
J'hoche vivement la tête.
— Je suis navré pour tout ça, dans les prochains jours, vous n'entendez plus parler de lui.
— Qu'est-ce que vous allez faire ? Je panique.
— Il sera licencié.
Quoi ? Non, est-ce qu'il est fou ?
— Ne faites pas ça, il n'a rien fait de mal, il voulait juste me poser des questions.
— À partir du moment où l'on agresse une jeune femme pour des questions, ça dépasse le cadre du travail. me dit-il, d'un ton gorgé de reproches, faites plus attention la prochaine fois.
Il me jette un regard si glacial que mes poils s'hérissent tout seul. J'attrape sa manche de costume et murmure, doucement :
— Merci.
Ses yeux limpide me scrutent durement un instant avant de s'adoucir.
— La prochaine fois, cassez-lui le poignet.
Mes lèvres se tordent en un sourire rieur et il me rend un petit sourire avant de  retourner à bord de la voiture presque invisible dans l'obscurité. Quelle journée...

Adan

Il me faut plusieurs minutes avant de desserrer les dents, bordel, si elle n'avait pas était là, ce journaliste aurait un magnifique coquart à l'œil gauche.
Je commence à en avoir ras le bol de toutes ces vermines qui passent leur temps à harceler mes proches. Après tout ce qu'il s'est passé au sujet de Flora, c'est hors de question qu'ils s'en prennent à Naomi.
Le regard courroucé de Chesters dans le rétroviseur m'agace, profondément.
— Cesse donc de me regarder comme ça.
— Excusez-moi.
Je n'ai pas envie que l'on me fasse la morale. Laissez-moi réagir autrement qu'un petit fils à papa bien gardé.
Le nombre de rumeurs scandaleuses qu'il y a à mon sujet me dépasse de trois mètres. Entre un collectionneur de conquêtes et un fétichiste assidu, je ne sais pas laquelle je dois préférer.
Flora ne le prend malheureusement pas aussi bien que moi, elle a beaucoup souffert de tout ça. Les paparazzis qui la prenaient en photo à n'importe quel endroit, les images prises à l'enterrement de notre mère, les mensonges inventés de toutes pièces, les scandales et toute cette merde autour de notre famille.
De nombreuses fois ils s'en sont pris à nous en espérant qu'on se laisse faire sans rien dire. Connor m'a toujours défendu de faire quelque chose, comme à son habitude j'aimerais pouvoir dire.
Enfant, j'étais le petit garçon qui avait perdu sa mère, j'étais seul dans mon coin à essayer d'oublier le déchirement qui menaçait de me bouffer à chaque moment, pendant que lui...Lui, il était l'enfant dont la merveilleuse mère était décédée, il était sous l'aile de tout le monde, protégé comme un diamant dans une bijouterie.
Depuis ce jour, j'ai subi la fameuse comparaison entre le doux gamin, jovial qui se bat pour garder le sourire et entre le gamin introverti, se laissant couler dans le chagrin. Est-ce de la jalousie ou le simple cœur brisé d'un enfant de 6 ans ?
Du plus loin que je me souvienne, ma mère était la seule à n'avoir fait aucune comparaison, puis elle est morte et l'avenir a fait son boulot.
J'ai oublié tout ça, je me suis rangé sous les draps propres de mon père et j'ai intégré son entreprise, tôt, bien trop tôt pour le gamin perturbé que j'étais.
Et j'en suis là maintenant, le célèbre P-DG millionnaire dont tout le monde considère comme froid et sans cœur.
Et dans le fond, ils ont peut-être bien raison...

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Haut Niveau - Tome 1 -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant