• Chapitre 57 •

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Naomi

Voilà déjà quelques jours que je vis chez Adan, dans son immense appartement de trois cent mètres carrés. Je me sens bien, heureuse.
Gribouille ne semble pas être trop affecté par ce changement, il s'y est vite adapté.
Pourtant il y a quand même une énorme différence entre mon minuscule chez-moi et cet immense palace.
Tout ça est très impressionnant, j'ai encore du mal à croire que je dors et me réveille ici mais, le fait de pouvoir observer Adan sous toutes les coutures me fait plaisir. Finalement, il n'est pas si différent, toujours sérieux, habile et sexy dans tout ce qu'il entreprend.
Ce décor lui va bien.
Je crois que je suis tombée un peu plus amoureuse de lui ces derniers temps. Malgré qui soit incapable de cuire un steak sans le réduire en cendres ou encore qu'il soit incapable de ne pas s'endormir devant son écran d'ordinateur. 
Si nous ne nous étions pas bousculés ce jour là, je ne sais pas si j'aurais été capable de trouver quelqu'un qui me fasse me sentir si vivante, si comblée.
— À quoi tu penses ? Ah !
Par contre, il a toujours la fâcheuse manie de me faire sursauter comme un lapin ! Saleté.
Il s'avance d'une démarche décontractée afin de poser la gamelle de Gribouille sur le carrelage de la cuisine. Une grande amitié s'est formée entre Adan et ma grosse boule de poils rousses, qui l'aurais cru ? Adan Brown amoureux des chats.
Gribouille fonce telle une formule 1 dans les jambes d'Adan qui grommelle grincheusement. Je ne me lasserai jamais de voir cela...Ma conscience acquiesce, deux cœurs rouges plantés dans les yeux.
— Je ne pense à rien en particulier. Dis-je avec un sourire rêveur, reposant mon menton dans le creux de ma paume.
Il s'approche de moi et pose ses mains de part et d'autre du plan de travail sur lequel j'étais affalée.
— Est-ce que ce « Rien en particulier » pourrait être votre patron ? Bingo...
— Peut-être bien. Fais-je, adoptant une moue innocente tandis que son visage se rapproche du mien.
Avant que ses lèvres ne viennent se poser contre les miennes, mon téléphone brise l'instant. J'en ai ras le bol de ces foutues sonneries stridentes qui nous interrompent à tout bout de champs ! 
Je souffle et le sors de ma poche, Adan s'incline et embrasse mon cou. Mauvaise idée Brown...
— Adan, je dois répondre.
Je le gronde, la nuque offerte à ses lèvres.
— Mhm...Fais-le. Mais quelle attitude, monsieur Je-m'en-Foutiste.
Je parviens malgré tout à manier le petit appareil. C'est un message de Jeffrey.
{— Salut, on va boire un verre avec Jenna et son copain, tu viens ?}
Ce soir ? Boire un verre avec Jenna et son copain ? C'est tentant...N'oublie pas qui est contre toi Nomi...Me rappelle ma conscience, abaissant ses grosses lunettes rouges.
— Qui est-ce ?
Demande-t-il, le nez plongé dans mes cheveux.
— Jeff, il me propose d'aller les rejoindre pour boire un verre. 
— Jeffrey Williams...marmonne-t-il, tu as refusé ?
— J'allais le faire.
— Non, vas-y. Assure-t-il, se redressant. J'ai du travail.
Oh. Chouine ma conscience, faisant la moue.
Il dépose un rapide, trop rapide baiser sur mes lèvres et file dans le couloir, direction son bureau. J'aurais aimé passer la soirée avec lui.
Malheureusement pour moi, le travail n'attend pas. 
Après avoir enfilé une robe évasée à l'épaule droite dénudée, je dompte mes cheveux en de jolies anglaises.
J'essuie le coin de mes lèvres, enlevant la vilaine trace de rouge à lèvres et entre dans le bureau d'Adan. Le nez plongé dans de la paperasse, il ne me remarque pas. J'avance à pas de loup et embrasse sa joue, maquillant sa peau d'une large trace de rouge à lèvres rouge.
Tiré de sa rêverie, il bascule la tête de mon côté.
Une intense ivresse se dévoile peu à peu dans mon corps lorsque ses yeux élongent mon corps, me reluquant de la tête aux pieds.
— Je regrette de rester ici à bosser sur tout ça...peste-t-il, la moue boudeuse. Reviens-moi vite, au moindre problème tu m'appelles, d'accord ? Chesters va t'accompagner.
Il sort son téléphone pour composer son numéro. Non !
— Adan, je peux m'en sortir. Jeff et Jenna seront avec moi et puis les taxis ce n'est pas ce qu'il manque à Manhattan, ne dérange pas Chesters pour si peu surtout que nous sommes en week-end, il doit être chez lui.
— Je préfère ne pas prendre de risques et te savoir en sécurité.
— Sauf que je ne risque rien !
Il m'agace.
Je croise les bras, sourcils froncés signe de contrariété. Allez Adan, un effort.
Son regard opiniâtre ne m'atteint pas. Je suis résolue à lui tenir tête.
D'accord, cède-t-il à contre cœur, pas de Chesters. Mais, promets-moi de garder ton téléphone sur toi à chaque instant.
— Même pour aller faire pipi ?
Tourné-je en ridicule, une légère pointe d'insolence dans la voix.
— Je ne plaisante pas, garde ton téléphone près de toi.
Adan et ses ordres...Je ne suis plus une enfant.
— Oui, monsieur.
Je chaperonne mes paroles avec un ravissant tirage de langue.
Il lève les yeux au ciel, bourru et replonge dans ses papiers.

— Salut, tu fais la tête ?
Jeff pivote de mon côté, à la fois surpris et réjouis.
— Jenna danse avec son mec et ses amies n'arrêtent pas de piailler comme des dindes sur les hommes "trop canons de cette boîte."
Le pauvre, semble abattu.
— Pourquoi ne vas-tu pas danser ?
— Danser ? Moi ?
Je ris, de sa tête rebutée.
— Tu veux quelque chose à boire ? Me propose-t-il, se levant de la banquette.
— Apporte-moi une boisson sans alcool s'il te plaît.
Il s'arrête et m'examine d'un œil offusqué. Quoi ?
— T'es pas enceinte si ?
— Crétin. Craché-je.
Il se marre et s'éloigne parmi les centaines de personnes qui se trémoussent. Je préfère ne pas boire d'alcool, ma bourde de la dernière fois me reste encore en travers de la gorge. Pas question de refaire la même erreur !
Je m'affale contre le cuir de la banquette et balaye la salle d'un regard lasse.
Un homme, assis non loin de là, me fixe.
Je l'ignore, me concentrant sur mon ami qui revient, les mains pleines.
Néanmoins, je me sens terriblement mal à l'aise. Pourquoi me fixe-t-il comme ça ?

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Haut Niveau - Tome 1 -जहाँ कहानियाँ रहती हैं। अभी खोजें