• Chapitre 7 •

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Naomi

J'essaye de rétorquer quelque chose mais, les mots me manquent. Le regard perdu de Rick m'interroge, pourquoi ne fait-il rien ? Il n'ose pas s'opposer à lui, c'est une évidence.
— Je ne suis pas capable d'entretenir ce poste e...Et je suis sûre qu'il y a un bon nombre de personnes bien plus compétentes que moi qui sauront vous satisfaire.
Je déclare, avec la ferme conviction de ne pas me plier aux ordres de ce type.
— Monsieur Bills, puis-je parler seul à seule avec mademoiselle Anderson ? Merde, merde, merde !
— Oui, sans problème. Je dois expliquer la situation à monsieur Williams et sa nouvelle collègue.
C'est cuit, Rick ne me portera pas secours. Lorsqu'il quitte la pièce, je deviens tout à coup mal à l'aise. Mes mains deviennent moites et je sens que mes jambes se mettent à flageoler.
Adan fait un pas vers moi, me dominant de toute sa hauteur. Il ne faut pas qu'il sache qu'il me trouble, Il ne faut pas qu'il sache qu'il me trouble !
— Pourquoi ?
Je demande, feignant l'indifférence.
Il ne répond rien et se contente de me dévisager froidement.
— Répondez ! M'agacé-je.
Une ligne se creuse au centre de ses sourcils. Me sentant en position de faiblesse et impressionnée par l'autorité qui émane de lui, je fais un pas en arrière. Merde. Je me laisse complètement dominer.
— Ne me donnez pas d'ordre. Me répond-il d'un ton meurtrier.
Je déglutis et serre les poings si fort que ma peau devient blanche. J'aimerais le rembarrer mais, je ne dois pas non plus oublier notre différence de statue. Un mot de trop et je suis virée.
Il me jette un second regard mauvais et se place de nouveau face à la baie vitrée tout en enfonçant ses mains dans les poches de son pantalon.
— Au cours des dernières années à travailler pour Gale Brown, vous avez développé de nombreuses aptitudes qui me sont nécessaires.
— Je ne veux pas travailler avec vous. Osé-je, fixant son dos, la trachée brûlante.
Il ricane et bascule la tête en arrière afin de me cracher avec mépris :
— Vous n'avez pas le choix.
Sur ce, il quitte le bureau. Laissant derrière lui une effluve de shampoing et d'eau de Cologne. Je porte une main sur ma poitrine et ordonne à mon cœur de se calmer. Wow...Quel homme...Quel con, tu veux dire ! Ajoute ma conscience, vexée.
En sortant du bureau, j'ai comme l'impression de m'être évanouie. Je me dirige d'un pas mécanique et chancelant vers Rick.
— Hum...Rick ?
Il se retourne.
— Ça a été ?
Si on omet ses regards glacials, ses paroles brusques, ses ordres incongrus, les battements de mon cœur, la température élevée de ma peau. Je dois dire que oui, ça a été.
— Oui, je...Je vais aller dans mon...Bureau et comprendre la suite des...Événements.
— Je suis désolé Naomi, j'aurais parié qu'il aurait choisi Jeff pour ce poste et qu'il t'aurait offert la promotion mais ça a été l'inverse.
Il se gratte la nuque, mal à l'aise.
— Jeff a eu la promotion ?
— Oui il l'a eue.
J'oublie quelques secondes le reste et souris à mon ami qui se passe la main dans les cheveux.
— Je suis désolé Nao, je sais que...
— Tais-toi, idiot ! Je suis contente pour toi.
Je ne veux pas qu'il soit désolé pour moi. Après tout, ce n'est pas de sa faute si Adan Brown trouve que mes aptitudes sont à son goût.
Après avoir lancer un dernier regard à mes deux mètres carrés de travail, je monte aux étages supérieurs. C'est à ce moment précis que je me rends compte de la hauteur impressionnante à laquelle se trouve mon nouvel étage. Lors de mon premier passage, je n'ai pas vraiment fait attention aux alentours.
C'est très beau.
Mes bottines à talons résonnent à travers les grands murs. Je m'approche d'une porte et pose la main sur la poignée mais un doute me submerge. Est-ce la bonne porte ?
Cinq ou six portes de la même forme, même taille et même couleur. Nous voilà bien !
— Il ne manquait plus que ça...
Je grommelle.
Je pourrais très bien ouvrir toutes les portes jusqu'à tomber sur mon bureau mais l'hypothèse de me tromper et de finir directement dans le bureau d'Adan Brown, me déplaît totalement.
Je lâche la poignée et tourne sur moi-même afin d'éclaircir mon angle de vue. Droite ou gauche ?
J'opte pour la droite, inspire un coup et pousse lentement la poignée vers le bas, la porte s'entrouvre. Personne.
C'est une grande pièce, plus grande que mon bureau avec au centre, un bureau en bois ébène. Il en impose...Aucun doute sur le fait que ce bureau soit à Brown. Zut !
Je vais pour refermer la porte mais quelqu'un arrive dans mon dos.
— Que voulez-vous ?
Trouver mon bureau mais ça. Je ne peux pas vous le dire, de peur de me retrouver comme une idiote, la bouche ouverte.
— Euh...Rien en particulier. Je voulais juste vous parler.
Quelle médiocre diversion ! Piaille ma conscience, moqueuse.
— Eh bien, entrez.
Il tend la main vers la pièce. Je la regarde quelques secondes avant de me glisser à l'intérieur. Une tension immédiate naît dans mon estomac, la présence de ce type c'est pire qu'une mauvaise gastro !
Je me sens minuscule, intimidée et inférieure à lui. Il ferme la porte et prend appui sur la tranche de son bureau. Dans mon dos, je triture mes doigts, à la recherche de quelque chose pour combler ce silence pesant.
— Alors ? S'impatiente-t-il.
— J'accepte de devenir votre assistante.
S'il ne me dévisagerait pas, je me serais fichue une gifle.
— Comme je vous l'ai dit, ce n'était pas une option à laquelle vous auriez pu vous opposer.
Oh ! Un remerciement ou une touche de sympathie lui écorcherait-il la gorge ?
— Arrêtez de réagir comme ça. Pensez un peu aux personnes qui vous entourent.
Je me tais. J'en ai trop dit...
— Je me fiche de ce que pensent les autres, si vous pensez sans cesse aux gens qui vous entrouvrent. Ils vous écraseront.
Son ton est dur.
Mon pouls s'accélère et j'ai l'impression de perdre de plus en plus de souffle. Il faut que je sorte d'ici.
— Je ferai de mon mieux pour être à la hauteur de vos attentes.
Je baisse les yeux et passe près de lui afin de quitter la tension qui étreint la pièce.
Sa main m'arrête et entreprend de s'enrouler autour de mon poignet. Il se penche à mon oreille et susurre d'une voix rauque.
— La porte à gauche.
Son souffle brûlant adule mon lobe, je frémis et lâche entre mes dents serrées :
— Merci.
Barricadée dans mon bureau, je prends de grosses bouffées d'air.
Lorsqu'il est là, j'ai l'impression d'entrer en apnée ou de sauter en parachute au dessus de l'océan. Ressentir ces émotions, c'est épuisant.
Je reste adossée à la porte plusieurs minutes.
Me voilà devenue la greluche d'Adan Brown...

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De : trainte
« Y a pas d'âge pour les céréales 🤤🤤 »
*C'est bien vrai ! »

Haut Niveau - Tome 1 -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant