• Chapitre 61 •

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Adan

Debout avant que le soleil ne se lève, je couvre ma belle au bois dormant à l'aide d'un drap. Elle dort comme un bébé. Je reconnais que je n'y suis pas allé de mains mortes hier soir.
Il me faut un effort surhumain pour quitter la chambre et ne pas rester au lit avec elle, toute la journée.
Melania arrivera dans une dizaine de minutes pour lui préparer le petit-déjeuner.
Je fais danser mon stylo sur un morceau de papier que je replie et abandonne sur le plan de travail.
"Je t'aime Adan." C'est ce quelle m'a dit, enfin c'est ce que je lui ai ordonné de dire mais, sa sincérité était belle et bien présente. J'aime cette femme, bien plus que je l'aurais cru.
Ce profond sentiment d'être aimé en retour ne m'a pas quitté de la matinée, elle m'aime, moi.
Suis-je à la hauteur ? Saurais-je la combler ? Ces questions me terrifie.
Je contemple les rayons du soleil, filtrés par les grands arbres de Central Park et fouille dans ma poche à la recherche de mon téléphone qui s'agite dans ma poche.
— Allô ?
— C'est Conrad.
Clinton est égal à "informations sur John."
— Mon équipe et moi avons trouvé pas mal de trucs sur le type dont tu nous as parlé.
— Attends une seconde. Dis-je, prenant un calepin, je t'écoute.
— Je sais pas sur qui t'es tombé Adan mais, ce mec trempe dans des affaires louches. J'en étais sûr. Jérémie le petit photographe, a réussi à le prendre en photo avec un gars, dans une rue de Meatpacking District. Selon Jérémie ils s'échangeaient une liasse de dollars.
Bordel de merde.
— Tu peux m'envoyer les photos ?
— Ouais bien sûr. J'ai mis d'autres collègues à moi sur le coup, si ton John Poders traîne dans le narcotrafic je vais avoir besoin de plus de temps.
— Sauf que le temps presse. Râlé-je, merci pour ton aide mais, il faut vraiment faire au plus vite.
— Je sais, et il n'y a pas de quoi, c'est un plaisir de t'aider Adan. Fais attention avec ce mec, il a des sources. Ne le cherche pas trop, le temps qu'on trouve quelque chose pour l'enfoncer.
— Ouais, à plus Conrad.
Je raccroche.
John serait dans le narcotrafic ? C'est une possibilité mais, vaut mieux ne pas s'emballer trop vite. Je savais que ses mains n'étaient pas propres mais, j'étais loin d'imaginer de la drogue...Tour ça pour quoi ? Pour l'argent ? Pour la sécurité ? Pauvre con.
J'arrache la page et la fourre dans la poche de mon veston. Conrad m'a envoyé les photos.
L'angle est bancal, le fameux Jérémie a dû se cacher derrière un mur ou une voiture.
On y voit John, dans un costard de petit Bourge, quelque chose dans les mains qui pourrait fortement s'apparenter à de l'argent.
Ce gars devrait déjà être derrière les barreaux en ce moment. Que foutent les affaires internes ?
Lorsqu'il tombera, j'anéantirai son agence. Elle est trop sale pour que je puisse la racheter.
Des bruits contre la porte me tire de mes pensées.
— Entrez.
Un gamin apparaît.
— Monsieur Brown, mademoiselle Anderson est arrivée. Dois-je la prévenir du banquet qui aura lieu vendredi soir ?
Merde...Le banquet, je l'avais oublié celui-là. Sa présence n'est pas nécessaire mais je la veux à mes côtés.
— Oui, dîtes-lui. Déclaré-je mettant de l'ordre dans mes affaires. Oh, et appelez Maude Nelson et transférez la moi je vous prie.
— Très bien, autre chose ?
— Non, merci.
Si Naomi doit m'accompagner au banquet vendredi, il lui faut une tenue décente et tout sauf ses petites robes bien trop légères et trop courtes. Je n'ai pas envie qu'on la reluque encore moi lui sauter dessus au beau milieu de tout ces gens.

L'endroit est très classe, propre. Visiblement très bien choisi par le propriétaire. Naomi semble nerveuse, la robe qu'elle porte est un véritable délice pour mes yeux, le bleu électrique lui va à ravir. La mauvaise voix dans ma tête me dicte d'aller nous planquer dans une des pièces pour plus de tranquillité. Merde, merde, merde.
J'ai malgré tout envie de lui sauter dessus et de lui arracher cette petite robe.
Nous déambulons l'un à côté de l'autre que une grande allée faire de pierres, éclairée par de petits spots lumineux. Plusieurs éclats de rire parviennent jusqu'à nous.
— Bonjour monsieur, madame. Puis-je vous débarrasser de vos vestes ?
Je guette son badge, il fait parti des employés.
— Oui, merci.
Je débarrasse Naomi de son châle en dentelle et le remet au jeune homme qui nous sourit poliment.
— Le salon se trouve à votre droite, monsieur. Ajoute-t-il, s'éloignant pour accueillir les autres invités.
Je prends Naomi par la hanche et remarque que la surface sa peau est entièrement recouverte de chair de poule. C'est moi qui la fait autant réagir ?
Quelques images du week-end dernier me reviennent en tête. Elle, de dos. Son corps qui m'est totalement offert, la chute de ses reins menant à de magnifiques et longues jambes galbées. Ne penses pas à ça ici Brown !
Je contiens et enchaîne difficilement mes ardeurs et éloigne ma main de son dos nu.
J'ai la folle envie de glisser ma main contre cette partie de son corps.
Cet endroit est grandiose, les propriétaires ont visiblement tout donné pour satisfaire le public. Les hommes qui étaient présents lors de mon discours en tant que directeur sont là, fraîchement vêtu de costards mal taillés.
Leurs conversations sont principalement basées sur l'argent, les femmes et l'immobilier. C'est insupportable.
Je garde ma belle auprès de moi et entame une conversation plus qu'ennuyeuse avec l'un d'eux.
Naomi n'ouvre pas la bouche. Elle sourit aux hommes, s'accrochant à moitié à mon bras.
Moi aussi j'ai envie de rentrer Anderson.
Je bascule la tête à droite sans grand intérêt et remarque avec effroi, la silhouette de John Poders.
Qu'est-ce qu'il fout là ce con ?
Mon estomac se contracte.
Il s'amuse à serrer plusieurs poignes, d'une main virile. Si seulement ces vieux grincheux savaient que ses paumes sont remplies de merde.
Je sens que cette soirée va être enrichissante...

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Haut Niveau - Tome 1 -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant