• Chapitre 49 •

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Naomi

J'humidifie mes lèvres sèches et bloque involontairement ma respiration.
Les lèvres d'Adan viennent brusquement s'écraser sur les miennes, sa langue est brutale, sauvage et avide de moi. Mon coccyx heurte le bord de la grande table en bois massif.
Je me laisse aller contre lui, j'ai besoin de lui, de le sentir...
Ses mains s'enfoncent dans mes cheveux tandis que les miennes tirent sur le tissu épais de son costume hors de prix. Je ne contrôle plus rien, j'ai envie de lui autant qu'il a envie de moi.
Malheureusement, des coups raides contre la porte nous font violemment sursauter, Adan se détache de moi à contre cœur et remet en ordre sa tenue, je l'imite et passe gauchement les doigts dans mes cheveux afin de les ordonner. Qu'est-ce que j'étais en train de faire...? Se faire prendre était plus qu'une évidence.
Après s'être assuré que j'étais prête, il ouvre la porte.
— Monsieur Brown, excusez-moi de vous déranger, je...
La jeune femme se tait immédiatement, me voyant dans le dos d'Adan, essoufflée comme un buffle, les cheveux en désordre, les lèvres rouges et encore gorgées d'envie. Comment suis-je censée réagir ? Faites qu'elle ne remarque rien, faites qu'elle ne remarque rien.
— Que voulez-vous Susie ? dit-il sèchement.
— Eh bien, rougit-elle, le contrat pour le transfert des packs à Cuba que vous m'avez demandé n'est plus en archive. En fait, bafouille-t-elle, il a complètement disparu. Nous avons cherché plusieurs fois dans les archives mais, il est introuvable, tout comme dans les données numériques.
Le contrat pour le transfert des packs à Cuba ? Disparu ?
Adan a l'air en pétard, les muscles de sa mâchoire sont si serrés que l'on pourrait entendre ses molaires s'entrechoquer.
— Qui est entré dans les archives récemment ?
Elle déglutit.
— À part mademoiselle Anderson et l'une de mes collègues, personne d'autre n'est entré.
Serait-elle en train d'insinuer que j'aurais quelque chose à voir dans cette histoire ? Je n'irai jamais faire une telle chose. Ma conscience toise cette jeune femme d'un air consterné.
— Qui est cette autre collègue ?
Son ton est certes calme mais je sais que son sang bouillonne à travers ses veines.
— Paula Garcia.
La pauvre, elle semble se ratatiner un peu plus, de seconde en seconde. Personne n'arrive à garder contenance devant mon beau Monsieur Brown.
— Bien, retournez travailler et rassurez vos collègues, je me charge de tout.
Il se charge de tout ? Comment ça ? Lorsqu'elle s'éloigne dans le couloir, j'ouvre la bouche.
— Que vas-tu faire ?
— Je conserve toujours une seconde version numérique sur un disque dur externe au cas où. Il faut croire que j'ai bien fait sur ce coup là...
— Est-ce que tu penses que ça pourrait être un coup de John ?
— C'est fortement possible, c'était à prévoir, John est du genre à s'infiltrer comme un parasite mais, il n'a pas dû faire ça lui même, il s'est sans doute trouvé un sbire pour faire le sale boulot.
— Paula Garcia ? m'enquiers-je.
Se pourrait-il que ce soit cette secrétaire ? Cet homme a beau être une ordure, il est sacrément malin pour faire des coups de ce genre.
— Je ne sais pas. Râle-t-il.
Je caresse son dos de la main mais, il repousse mon geste avec un regard réprobateur.
— Tu devrais retourner travailler.
— Mais...je pourrais peut-être...
— Non. Me coupe-t-il, Ne te mêles pas de ça et retourne dans ton bureau.
Outch. Je reste là, médusée. La main tendue dans le vide intersidérale qui nous sépare l'un de l'autre. Il vient de me rejeter...
— D'accord.
Je ravale mes émotions et sors de la salle, évitant son regard comme la mort. Pourquoi m'éloigne-t-il de cette façon ? J'ai l'impression d'être une vieille chaussette sur son passage.

— Hé ! Nao, tu nous écoute ?
— Oui oui.
Je réponds, le menton posé au creux de la paume. Pourquoi m'a-t-il parlé sur ce ton si distant ? Je comprends que ça doit être rageant mais, je n'y suis pour rien et mon aide aurait pu lui être utile. Ces foutues pensées ne veulent pas quitter mon esprit, c'est tellement douloureux. Je pourrais retourner le voir pour lui montrer que je suis là mais je ne sais pas si je suis capable de recevoir un autre rejet. Quand arrêtera-t-il d'être une source de tourment pour mon faible esprit...? Je pousse un énième soupir qui interrompt la profonde conversation de mes amis.
— Que se passe-t-il Nao ? Tu n'as jamais rêvassé aussi longtemps ?
Jenna, pose sa main sur la mienne avec une moue inquiète. Merde, il ne manquait plus que ça. Je ne veux pas qu'ils s'inquiètent pour moi.
— Rien, je suis désolée. Je n'ai pas très bien dormi...
Ça ne me plaît pas de leur mentir mais, leur raconter tout ce qu'il s'est passé ne ferait que compliquer les choses. Je dois arrêter de penser, il veut se débrouiller tout seul ? Très bien c'est son choix, je ne me mêlerai pas de ça. Ma conscience relève ses manches et croise les bras, un petit « v » au centre des sourcils parfaitement épilés. Je compte bien le laisser se débrouiller dans ses mystérieuses affaires qui ne me concernent pas !

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Haut Niveau - Tome 1 -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant