• Chapitre 55 •

12.2K 645 40
                                    

Naomi

Bon sang, bon sang, bon sang...Pourquoi suis-je ici ? Dans cette tenue, au bras d'un homme emplie d'une robuste assurance qui, par dessus le marché se moque de moi.
— Ne sois pas si stressée Anderson, tu as juste à rester près de moi.
Oh, comme si ça aller me rassurer monsieur J'ai l'Habitude De Tout Ça.
— Rien que le fait qu'ils soient assis devant moi m'angoisse.
Je lisse ma robe pour la millième fois et regarde autour de moi, tel un félin se sentant en terrain ennemi. Adan ricane et relève nos mains entrelacées pour embrasser le bout de mes doigts. Il est une vraie source d'apaisement et de sérénité, je regarde son profil comme une adolescente follement amoureuse et souris. Mes démons ne se manifestent plus ces temps si et j'ose croire qu'Adan n'y est pas pour rien.
— Nous sommes arrivés.
Chesters m'arrache de mes pensées.
Pitié, faites que je ne fasse pas de gaffes...
— Prête ? S'enquiert-il.
— Mhm. 
Adan sort de la Audi avec habilitée et la contourne afin de m'ouvrir la porte, sa galanterie me fait légèrement rosir.
La devanture du restaurant est comme je l'ai vue sur le site de réservation, élégante, glamour et royale. 
L'intérieur est tout aussi beau, de fines moulures d'une blancheur immaculée comblent les angles plafonniers. Mes talons s'enfoncent tendrement dans la moquette noire aux formes géométriques tandis que mes yeux vagabondent dans la pièce.
Un jeune homme vêtu d'un costume trois pièces s'approche de nous, je laisse faire Adan. 
Près des tables rondes et merveilleusement bien dressées se trouvent de grands lampadaires avec six abat jours couleur crème. Une jolie couleur tamisée s'en échappe, nous plongeant dans une ambiance douce et chaleureuse.
Adan pose sa main au bas de mes reins et me pousse à avancer, après avoir montée une large estrade faite de planches de bois clairs, nous arrivons devant un table pour six personnes. 
Trois homme et une femme proche de la cinquantaine. Leurs interprètes je suppose, apparemment Adan ne sait pas parler toutes les langues, me moqué-je intérieurement.
Je pose mon derrière près d'Adan et de la femme sans trop savoir où mettre les mains. 
Le velours bleu ciel de la chaise caresse la peau de mes épaules dénudées, c'est agréable. 
Au cours du repas, l'ambiance s'est détendue. Daniel Reinhardt dont les joues joufflues font contraste à la blancheur de sa peau est un homme droit et respectueux, sa voix dénote une élégance naturelle tandis que Marius Roberts au teint halé et aux cheveux de jais se montre plus relâché. Il commence même à plaisanter avec Adan et son interprète. C'est un repas très agréable...

Marchant le long du trottoir de l'avenue Central Park West, la douce brise fraîche de Manhattan rafraîchie la chaleur présente le long de ma nuque. Mes chaussures à talons rebondissent sur l'épaule d'Adan qui a insisté pour les prendre, heureusement que j'ai embarqué mes sandales, marcher pieds nues sur le sol bétonné des trottoir n'est pas vraiment quelque chose de plaisant.
Je me sens bien, au chaud dans la veste de hautes coutures d'Adan.
Après trois quart d'heure de marche, Adan s'arrête brusquement. Que fait-il ?
Pourquoi t'arrêtes-tu ?
— Nous sommes devant...mon appartement.
Il semble hésitant. 
— Pourrais-tu rester avec moi ce soir ? Je n'ai pas vraiment envie de te laisser partir. Oh...Mais, si tu ne veux pas c'est...
— Non, le coupé-je, bien sûr que je le veux et puis...Je lève les yeux vers lui, moi non plus je n'ai pas envie de te laisser partir.
Il reprend ma main et m'entraîne à l'intérieur, le hall est à couper le souffle. Le sol en marbre noir est étincelant...Wow ! Hurle ma conscience, des étoiles pleins les yeux. 
Dans l'ascenseur je suis surprise de découvrir qu'Adan tape un code sur le panneau d'affichage, un ascenseur privé ? Bordel tout est tellement princier !
La grosse boîte électrique monte, monte et monte encore. A quel étage habite-t-il, je note pour moi-même de ne pas trop me pencher aux fenêtres.
— Viens.
Adan me traîne hors de l'ascenseur, un rafale de vent fait voltiger mes cheveux. Je suis hébétée.
La surface limpide de l'eau reflète les douces couleurs du crépuscule. Il sourit, m'entraînant au bord de l'eau. C'est un sourire de petit garçon que je vois là.
— C'est l'un des endroits que je préfère ici, c'est apaisant.
Il ferme les yeux et prend d'amples inspirations. Ses cheveux s'envolent au vent, il n'a jamais été aussi beau qu'à cet instant. Insouciant, vivant et libre.
Soudain, il retire ses chaussures, ses chaussettes, balance son pantalon et arrache sa chemise. Qu'est-ce qu'il fabrique ? 
— Adan ?
Il s'élance et plonge dans l'eau, m'éclaboussant au passage. Il ressort quelques secondes plus tard et émet un mouvement sec de la tête afin de repousser ses cheveux. Diable ce qu'il est beau...Je pourrais rester là à l'observer toute la nuit si je le pouvais.
— Mais, qu'est-ce que tu fais ?
Je ris de son comportement enfantin.
— Je me rafraîchie, ça ne se voit pas ? Se moque-t-il, rejoins-moi Anderson.
— Quoi ? Mais...
— Ou je viens te chercher moi-même, à toi de voir.
Son air mutin ne me dit rien qui vaille.
— Non, non, c'est bon j'arrive.
Je ne tiens à mouiller mes sandales et encore moins ma robe !
Lentement, je commence à défaire les sangles de mes chaussures. Adan me regarde faire, battant des bras. Compte-t-il me regarder encore longtemps ? Je lui lance une œillade timide et retire la fermeture de ma robe qui tombe au sol, le regard d'Adan s'assombrit, de la même façon qu'un orage s'abattrait sur une ville. 
J'approche et glisse un orteil dans l'eau.
— Elle est gelée...M'exclamé-je.
Il sourit, un sourire machiavélique. Je m'assois sur le carrelage blanc et plonge peu à peu à l'intérieur, brisant la tranquillité de l'eau. Bon sang, ce qu'elle est froide !
— Qu'es-tu entrain de me faire faire ?
Un rire s'échappe de mes lèvres tandis que je nage à lui.
Adan fait de même et attrape ma taille, me maintenant à la surface du liquide. Sentir ses grandes mains sur ma peau, ses longs doigts s'enfoncer dans ma chair, envoie une intense secousse dans mon bas-ventre.
Je rigole encore quelques secondes, regardant mes pieds remuer dans l'eau avant qu'Adan ne prenne mon menton entre ses doigts humides. Ses iris, d'un gris d'acier me sondent, s'infiltrent au plus profond de mon être et cherchent quelque chose. Qu'est-ce qu'il lui prend ? 
— Naomi...Emménage avec moi.
Bordel.

•••


Haut Niveau - Tome 1 -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant