• Chapitre 45 •

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Naomi

Il semble parfaitement serein, est-ce censé me rassurer ? Je le suppose.
— Alors, il n'y a rien de grave, ni de dangereux ?
Je suis hésitante.
— Non. me rassure-t-il.
J'acquiesce, très peu convaincue et Adan remarque immédiatement mon anxiété. Il lâche un tendre gloussement et cela a pour conséquence de me couper du monde.
— Hé...souffle-t-il, qu'est-ce qu'il ne va pas ?
Il attrape brusquement ma nuque et me pousse dans ses bras. Ma joue heurte sa poitrine et mon corps se fige, droit comme un piquet de glace. Depuis quand fait-il ce genre de chose ? Quelqu'un pourrait nous surprendre ! s'alerte ma bonne conscience.
— Vous êtes trop...
Je pose mes mains à plat contre son torse et cherche à la repousser. Cependant, la masse musculaire de ses biceps est inévitablement supérieure à la mienne.
— Arrête de gigoter. m'ordonne-t-il.
Tiens tiens, ça fait un moment qu'on ne l'avait pas vu celui-là !
— Nous sommes au bureau, il y a beaucoup de monde. dis-je d'un ton gavé de reproches.
— Il n'y a que nous dans ce bureau.
Je le sens sourire contre moi. Il s'éloigne de quelques centimètres afin de capturer entre ses doigts, mon menton et ses iris argentés dévorent mes lèvres. Est-ce qu'il va m'embrasser ? Instinctivement, je ferme les yeux et me délecte de son souffle chaud contre ma bouche.
— Rappelle-toi, on est au travail Anderson...susurre-t-il subitement, au creux de mon oreille.
Mon cœur rate un battement et mon sang se met à bourdonner contre mes tympans. Je n'ai jamais ressenti une telle attraction et une telle frustration à la fois.
— Crétin...sifflé-je à deux doigts de m'évanouir ou de le gifler.
Il ricane en s'asseyant derrière son grand bureau d'angle en bois et sort tout à coup :
— Penses-tu terminer avant vingt et une heures ?
Le roi du changement de sujet...
— Euh...eh bien, oui je suppose. je barbouille, les joues encore chaudement rosées.
— Ne rentre pas chez-toi et attends-moi.
Quoi, l'attendre pour quoi faire ?
— Pourquoi devrais-je faire ça ? répliqué-je, irritée et un brin insolente.
— Parce que je suis ton patron, souligne-t-il, ne me désobéis pas Anderson.
Bouh j'ai peur...se moque ma mauvaise conscience, une moue arrogante sur le visage.
Je me retiens de lever les yeux au ciel et sors de la pièce, un sourire aux lèvres. Loin des regards, je caresse du bout du doigt, ma lèvre inférieure et glousse comme une gamine. Quel con, mais quel homme...

Il est vingt-et-une heures quinze, je suis en partie à l'heure...La lumière jaunâtre s'étend sous la porte du bureau d'Adan. Il est toujours là.
— Entre. dit-il la voix pressée après m'avoir entendue toquer.
Je passe la tête à travers l'ouverture et l'observe. Contrairement à ce que j'aurais cru, il n'a pas le nez plongé sur l'écran de son ordinateur mais, il est plutôt debout en train d'enfiler sa veste de costume.
— Vous vouliez que je vous attende pour quoi ? m'enquiers-je, d'une petite voix.
— Suis-moi.
Il ignore ma question et attrape ma main dans la sienne.
— Quoi ? Où ça et pourquoi ?
— Ne pose pas de questions mais, je te rassure. Je ne kidnappe jamais les femmes sur mon lieu de travail. plaisante-t-il, me poussant dans l'ascenseur.
Où diable veut-il m'emmener ! Chez lui ? Je pourrais lui demander, mais mon manque d'audace écrase nettement ma curiosité. Tant pis, Adan a l'air enjoué. Il ressemble à un enfant prêt à me montrer un super cadeau.
Amusée, je me contente alors de le regarder du coin de l'œil.
— Qu'est-ce qu'il y a ? me surprend-t-il, tu veux que je t'embrasse ?
— Quoi ? m'étranglé-je, pas du tout !
Malgré le regard noir et furieux que je lui lance, il ne semble pas affecté. Il n'est pas comme d'habitude, ça me rend tellement confuse.

— Est-ce que Chesters vient nous chercher ?
— Je lui ai donné sa soirée, ce soir c'est moi au volant. sourît-il. Quelle fougue !
Mes talons résonnent bruyamment dans le parking souterrain, je ne suis jamais venue ici auparavant. À vrai dire, j'ai bien trop peur...
Adan appuie sur un petit boîtier noir et les fards d'une voiture nous illuminent un court instant. Lorsque la lumière s'apaise, j'écarquille les yeux, profondément surprise. Wow...
— C'est vôtre voiture ?
Je suis complètement abasourdie.
— Oui. répond-t-il, avec nonchalance.
— Oh mon Dieu...soufflé-je détaillant le véhicule, c'est une...?
Il se tourne vers moi la mine étonnée. N'ai-je pas le droit de m'intéresser aux belles voitures monsieur Brown ?
— Aston Martin db11, ne prend pas cet air si surpris. glousse-t-il.
— Comment devrais-je réagir ? Cette voiture doit coûter mon appartement entier...
— Peut-être un peu plus.
Je pivote vers lui et remarque son sourire en coin. Il se moque de moi...
— Elle est superbe. conclus-je pour moi-même tout en caressant du bout des doigts le capot d'une couleur si argentée. La même couleur que ses yeux...
Il m'ouvre la portière et tend la main tel un majordome des années 1800.
— Mademoiselle...
J'hésite un instant puis pose mon derrière sur le siège passager, mon dos s'enfonce dans le cuir moelleux du siège. J'ai l'impression d'être dans un nuage de barbe à papa...
Adan s'installe à mes côtés et boucle sa ceinture.
— Prête ?
J'hoche la tête et me cale un peu plus loin dans le siège. Une fois la clef tournée, les vibrations du moteur bourdonnent à mes oreilles. Comme c'est sensationnel !
Il ne perd pas de temps et démarre la voiture qui émet un puissant rugissement. Je couine de surprise et pousse un léger ricanement. Nous sortons du parking avec délicatesse jusqu'au moment où nous déboulons sur les rues new-yorkaises. Adan me lance un regard puis appuie sur l'accélérateur, je m'agrippe à la portière et rigole à gorgée déployée.
Adan s'amuse comme un petit fou. Face à mes multiples rires, il ne peut s'empêcher de rire à son tour.
C'est une véritable moment de légèreté et de bonheur. Nous passons la 16th Rue à l'Est et arrivons devant l'Union Square, illuminé par de grands lampadaires orangées.
— Whaou...

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Haut Niveau - Tome 1 -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant