• Chapitre 68 •

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Adan

Je m'extirpe de l'eau en m'appuyant sur les rebords faits de marbre. L'eau s'écoule de mes épaules et roule le long de mon échine, les frissons que me procure cette fraîcheur n'est pas si désagréable.
Je secoue les cheveux et passe une serviette propre autour de ma nuque. Épongeant l'eau au maximum. 
De retour dans le salon, je passe devant Naomi, qui a le nez plongé sur son écran d'ordinateur et dégage lentement la serviette de mon cou. Je ne détourne pas le regard, priant pour qu'elle me reluque.
Allez Anderson, regarde-moi.
À mon plus grand plaisir, elle lève les yeux vers moi, mais à peine une seconde plus tard, elle se reconcentre sur son écran, la mine innocente. Qu'essaies-tu de faire Naomi ?
Insatisfait, je fais demi-tour et lui retire son ordinateur des mains.
— J'étais en train de terminer quelque chose d'important, monsieur Brown. fait-elle, la moue mutine.
Je hausse les sourcils, surpris, amusé et excité. Si elle savait comme ses « monsieur » tout droit sorti de sa bouche me font vibrer.
— Vous avez tout le temps pour le terminer, mademoiselle Anderson.
Tu veux jouer, on va jouer.
Je me courbe afin de capturer ses belles lèvres cependant, elle m'esquive et se redresse, s'enfuyant avec une sublime habilité. Je souris comme un gamin et me tourne vers elle.
De dos, elle roule délibérément des hanches dans son mini short en coton, la vision de ses fesses joignant ses longues jambes galbées envoie une décharge électrique dans mon entre-jambe.
Je grimace.
Naomi secoue son téléphone et lance d'une voix enjouée.
— Un peu de musique, monsieur Brown ?
De la musique ?
La charmante voix de Frankie Valli s'échappe des enceintes murales, Naomi s'avance vers moi, chantant les paroles à tue-tête.
— I love you, baby !
Je ris, complètement mordu par cette femme.
— Oh pretty, baby...enchaine-t-elle, sautillant à travers l'appartement.
J'agrippe sa taille et essaye de la serrer contre moi mais, elle m'échappe des doigts avec un rire enfantin. 
— À quoi tu joues, Naomi ?
Je râle, frustré de ne pas la sentir contre moi.
— Je me défends comme il se doit, monsieur.
— Et je peux savoir pourquoi tu aurais besoin de te défendre ? Toi et moi savons que tu meurs d'envie que je te prenne maintenant et...
— Chut. me coupe-t-elle, plaquant son index contre mes lèvres. Aujourd'hui c'est à mon tour de jouer...
Elle ricane et s'apprête à s'échapper une seconde fois mais, j'attrape son poignet et mordille son index. Elle couine de surprise et bondit loin de moi.
— C'est en augmentant ma frustration que tu comptes jouer ? la questionné-je, amusé. 
Elle hausse les épaules et monte le son de la chanson suivante. « You don't own me », le fait-elle exprès ? La forte voix de Lesley Gore plonge l'appartement dans un vacarme assourdissant. Heureusement que les voisins sont absents nom de Dieu.
Je lève les yeux au ciel, reluquant Naomi qui s'amuse à miauler les paroles. Oh si si, tu m'appartiens. Je fais un pas vers elle.
— Le son est trop fort, Naomi. Je crie, espérant être entendu.
Ses lèvres miment un « Je ne t'entends pas » coquet. Je m'approche un peu plus d'elle et tends la main afin de lui enlever son appareil mais, elle l'éloigne à l'opposé de ma main tendue.
— Baisse le son. dicté-je, plus fort.
Elle secoue la tête et m'échappe une troisième fois. Ce petit jeu commence à être intéressant...
Profitant qu'elle soit dos à moi, je me rue sur elle et essaye de lui voler son portable mais elle se débat, emmêle ses jambes aux miennes et nous fait basculer sur le canapé, son corps atterrit sauvagement sur moi.
Assise à califourchon sur mon bassin, elle pousse un cri stupéfait. Putain.
Finalement, suite au choc contre le canapé, son téléphone s'éteint, mettant fin à la musique.
— Bravo, tu as cassé l'ambiance, Adan.
proteste-t-elle, les sourcils froncés.
Elle tend le bras afin de récupérer le téléphone à plusieurs centimètre au dessus de mon crâne. Je m'empresse de l'imiter mais, sa main s'empare de mon poignet et le cloue contre le canapé...
Je la contemple, surpris par son audace mais tout aussi enflammé de la voir être aussi entreprenante. De ma main libre, je pousse sa nuque et la colle à moi, ses lèvres atterrissent contre les miennes et j'y glisse fougueusement ma langue. 
Naomi pose sa main contre mon torse et me repousse. Rah...
— Ne profite pas de la situation !
Gronde-t-elle.
— Sinon quoi ? dis-je, le regard brûlant. Dis-le moi Anderson, sinon quoi ?
Je la renverse sur le côté et l'immobilise de mon poids. Elle frémit...Sinon quoi ?
Je plonge ma main dans son minuscule short en coton et l'embrasse comme si ma vie en dépendait. Avant d'assouvir mes envies perverses, un cri sidéré nous interrompt. Et merde !
Je me redresse plus vite que mon ombre et cache Naomi dans mon dos.
Dios mío*, je suis tellement désolée monsieur, je ne voulais pas vous déranger...
Ma gouvernante baisse les yeux sur ses chaussures usées.
— Ce n'est pas grave, Melania.
Elle s'enfuit dans le couloir, la mine tout aussi choquée et je soupire, abattu par cette soudaine irruption. À mon plus grand étonnement, Naomi pouffe et explose en un grand éclat de rire. On n'en a pas fini, toi et moi...

Une fois Melania partie, je n'ai pas laissé une seule seconde de répit à Naomi. Nous sommes désormais l'un contre l'autre, le souffle court, le corps brûlant et trempé de sueur. 
Mon téléphone vibre sur le bois de la table de nuit, je me penche sur le côté et l'attrape d'une main. Qui me fait chier à une heure pareille ?
— Qui est-ce ?
Naomi se redresse sur les coudes, ses cheveux bruns tombent en cascade le long de ses épaules nues. Qu'est-ce qu'elle est belle...
Devoir mettre fin à notre moment de sérénité à cause de Flora me fait suer alors ça attendra.
— C'était ma sœur. soufflé-je, éteignant l'écran.
— Pourquoi tu ne réponds pas ?
— Elle veut m'inviter à dîner chez elle avec son mec, je n'ai pas envie.
— Pourquoi ?
Bon sang...Pourquoi ça l'intéresse autant ?
— Ça n'a pas d'importance. tranché-je.
— Adan...
Je m'extirpe du lit, écartant Naomi et enfile mon boxer qui traînait sur le parquet.
— Est-ce que le fait de me parler est aussi pénible pour toi ?
La déception dans le creux de sa voix me fait tiquer.
— Ce n'est pas ça, Naomi. Parler de cela n'amènera à rien.
— Au contraire.
Elle persiste et me dévisage, les yeux au bord du supplice. Ce n'est pas possible...
— Très bien. grogné-je, je n'ai aucune envie d'y aller car, je verrai qu'elle a toujours la peau sur les os, je verrai que son congélo est bourré de trucs amincissants et surtout je verrai la sale gueule de son putain de petit copain. C'est bon ? Ça te va ? conclus-je, enfilant mon jogging d'un mouvement rageur.
— Pourquoi ne pas l'inviter ici ?
L'inviter ici ? Dans mon appartement ? Est-elle folle ? En quoi cela changerait quelque chose ?
— Adan, s'il te plaît...cesse de te torturer l'esprit avec ça, si tu ne veux pas aller chez elle, invite-la ici et prépare lui un bon repas. Quoique le repas...ajoute-t-elle, un léger rictus aux coins des lèvres. Mieux vaut laisser Melania s'en occuper.
Sa moquerie m'arrache un sourire. 
Je pousse un soupir résigné et pose un genou sur le matelas afin de me rapprocher du son visage parfait..
— Te parler n'est pas si mal en fin de compte. Plaisanté-je, à mon tour.
Elle lève les yeux au ciel et s'empare de ma nuque pour me faire basculer sur elle.
— Parle-moi plus souvent, Adan. J'aime te parler...
— Moi aussi, j'aime te parler.
Surtout lorsque les solutions se présentes aussi rapidement. Je l'embrasse du bout des lèvres, savourant son goût tout bonnement divin et décide de finalement me recoucher dans les draps, puis dans ses bras.

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Haut Niveau - Tome 1 -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant