• Chapitre 71 •

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Je claque la porte de mon appartement et m'écroule sur le plancher, pleurant à chaudes larmes.
Personne ne peut m'entendre ici.
Quelque chose d'humide se colle contre mon mollet. Je lève les yeux, encore brouillés de larmes et prends entre mes bras. Ma boule de poils. Quand l'a-t-il fait revenir ici ?
Dans ton dos. Me glisse ma conscience, orgueilleuse.
La douleur au creux de ma poitrine persiste. J'ai l'impression d'étouffer, de sauter d'une falaise sans jamais m'écraser sur ses rochers. Ce lourd sentiment de solitude ne me quitte pas non plus. Je me sens si seule, si impuissante et misérable.
J'ai envie qu'Adan soit là, qu'il me serre contre lui et qu'il me dise que tout va s'arranger mais, non. Il n'est pas là.
Je suis seule, paumée dans ce minuscule appartement.
Pourquoi m'a-t-il lâché comme ça ? Aurais-je réagi de la même façon face à une telle nouvelle ? Non, bien sûr que non. J'aurais essayé de comprendre, je l'aurais conseillé et surtout, je l'aurais écouté...

"— Naomi ! Hurle cette voix si lointaine.
— Madame, restez derrière la bande. S'il vous plaît !
— C'est ma fille, je suis sa mère ! Laissez-moi la voir, je vous en prie !
Des pas s'approchent. Maman ?
Une ombre court et transperce la lumière, on dirait un ange...
On m'écrase, fort et une odeur d'orange vient se nicher dans mon nez.
C'est elle, c'est ma maman.
Ses lèvres s'abattent sur mon front.
— Je suis là...Oh, ma chérie...Mon bébé.
Elle pleure.
— Qu'est-ce qu'il t'a fait, mon bébé...
Pourquoi ? Pourquoi maman pleure ?
— Aria !
Mon papa arrive, il court et tombe au sol. Il a une barbe maintenant.
Je suis un fantôme ?
Il me regarde comme si je n'étais qu'une ombre du passé. Qu'il aurait juste oubliée."

Je traverse le hall. Cachée derrière les mèches brunes de mes cheveux et m'enfonce dans l'ascenseur.
Je tape du pied et scrute les étages qui défilent lentement, trop lentement.
Il faut que je parle à Adan. Il ne faut pas qu'il croie que tout est de sa faute. C'est du passé. Ce sont que des ombres du passé, du passé ! Je les ai déjà battues une fois, pas deux.
J'avance dans le hall, subitement intéressée par mes chaussures. Suzie me suit du regard. Occupe-toi de tes affaires.
— Mademoiselle Anderson ?
Qu'est-ce qu'elle me veut ?
Elle ne voit pas que je n'ai pas envie de faire la causette ?
Je me tourne vers elle, le regard aiguisé.
— Monsieur Brown n'est pas ici, ne vous a-t-il pas prévenue ? Prévenue, ça j'aimerais bien qu'il le fasse de temps en temps.
— Non. Est-il en rendez-vous ?
— Monsieur Brown travaille désormais à son domicile mais ne vous en faites pas. Je vais m'assurer que les documents vous soient fournis par mail.
— À son domicile ?
J'encaisse. Pourquoi ferait-il une chose pareille ?
— Oui, mademoiselle.
Elle me sourit, innocemment.
Pourquoi irait-il travailler chez lui ? Idiote ! Hurle ma conscience. Il m'évite...

Je me fiche de passer pour une petite-amie dégénérée. Je ne compte pas lâcher l'affaire si facilement. C'est ce que font les couples, ils parlent et se comprennent alors pourquoi me fuit-il comme ça ?
— Excusez-moi ?
Une voix m'interpelle et m'immobilise sur place.
— Pouvez-vous me donner votre nom ?
Elle sourit et frappe son stylo rose bonbon contre le comptoir.
— Naomi...Dis-je d'une voix étranglée avant de me reprendre, Naomi Anderson.
Elle baisse la tête, regarde par dessus ses lunettes rectangulaires et consulte sa longue liste écrite à la main.
Après une interminable énumération, elle relève les yeux vers moi.
— Je suis désolée, mademoiselle mais vous n'êtes pas autorisée à pénétrer dans ce bâtiment.
Est-ce une plaisanterie ?
— Il doit y avoir une erreur. J'ai vécu ici pendant plusieurs mois !
Je crie, alarmée.
— Je suis navrée, ce sont les ordres que nous avons reçus.
Les ordres ? J'en connais un qui sait parfaitement les donner...
La jeune femme ferme son calepin et m'ignore comme si, je n'étais qu'un chewing-gum sous sa chaussure.
Pétasse.

•••
Très court ouspi...>~<

Haut Niveau - Tome 1 -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant