• Chapitre 36 •

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Adan

— Peux-tu aller plus vite ? m'impatienté-je.
— Je suis désolé monsieur, il semble qu'il y ait des embouteillages.
Je ronge mon frein en tapant du pied, les écritures lumineuses du Jybcoffee parviennent jusqu'à moi mais la rangée de voitures ne semble pas décidée à avancer. Tant pis...
— Chesters, attends-moi là. Je m'y rends à pieds.
Je sors de la voiture, pris d'une impatience inarrêtable et me dirige d'un pas déterminé vers le café. Mon coeur bat la chamade...
Une fois devant, je repère immédiatement le dos de Naomi. Le jeune homme en face d'elle lui sourit de manière explicite. Un sentiment dévastateur naît en moi et mes épaules s'affaissent en même temps que mes poings se resserrent sur eux-mêmes. À quoi tu t'attendais Brown ? T'es qu'un connard insupportable, même la belle Naomi Anderson te fuit. 

De retour dans la voiture, j'abandonne mon regard aux trottoirs truffé de gens, tentant de ne plus repenser à Naomi et cet homme. Je suis jaloux, bien sûr que je le suis, merde !
— Tout va bien monsieur ? me demande Chesters à travers le rétroviseur.
— Oui, le rassuré-je, pourrais-tu apporter le téléphone de Naomi Anderson à son domicile ?
— Avez-vous une heure précise ?
— Non, rends-lui quand tu veux mais, avant demain.
— D'accord monsieur.
Naomi me plaît, ça ne sert à rien de se voiler la face. C'est une évidence mais, j'ai cru que c'était réciproque. Bon Dieu, ça me donne mal au crâne !

Je plonge à travers la surface laquée de l'eau et m'abandonne à la fraîcheur que me procure cette dernière, je ne sais pas ce que je ressens exactement. De la colère, de la déception, de la tristesse ou de la jalousie ?
Je reste quelques secondes sous la limpidité de l'eau et remonte à la surface afin de contempler le ciel, doré par le soleil qui s'écroule derrière l'Empire States Building.

Naomi

Charles a insisté pour me raccompagner malgré mes nombreux refus, c'est gentil de sa part. Je plonge la main dans mon sac, à la recherche de mes clefs lorsque Charles se place face à moi, un sourire aux lèvres.
— C'était vraiment sympa, sourit-il, ça m'a fait plaisir de te revoir, j'espère que l'on pourra refaire ça un de ces soirs.
— Oui, bien sûr.
D'un coup de main maladroit, mes clefs s'échappent de mon sac et s'écrasent sur le béton du trottoir. Je m'abaisse et tends la main mais la galanterie et la rapidité de Charles me dépassent.
Je relève les yeux vers lui et me fige de surprise. Il est vraiment proche, bien trop proche...Ses grands yeux bruns se posent brusquement sur mes lèvres et les pulsations de mon cœur se mettent à remuer dans mes lèvres. Je rêve où il s'approche ? Non, pas ça. 
— Mademoiselle Anderson ? lance une voix dans mon dos.
Je me redresse et bascule vers la gauche, croisant le regard bienveillant de Chesters.
— Oh...Chesters ? Que faites-vous ici ?
Est-ce qu'Adan est là lui aussi ? Pitié faites que non...
— Votre téléphone.
Il secoue le petit objet devant lui avec un léger sourire et j'ouvre la bouche de surprise. Je ne m'en suis même pas rendue compte...Je jette quelques regards paniqués aux vitres de la voiture, espérant que personne n'en sorte.
— Monsieur Brown n'est pas présent.
Me rassure Chesters.
— Oh, je vois. fais-je la mine innocente, merci pour...le téléphone.
— Il n'y a pas de souci, faites attention à vous, bonne soirée.
— Bonne soirée à vous.
Il s'éloigne avec un vague hochement de tête puis retourne à l'intérieur du véhicule. Voulait-il ajouter quelque chose ? 
— Naomi ?
Charles m'arrache de mes pensées.
— E...excuse-moi, c'était une connaissance. dis-je, le souffle court. Hum...merci pour le café, Charles. À bientôt.
Chancelante, je lui lance un bref signe de la main et accours vers la porte, dans le but de rentrer chez-moi le plus vite possible. Charles a voulu m'embrasser...Nous ne nous sommes pas vu pendant des années et il a tenté de m'embrasser. Je ne comprends pas pourquoi...
Un sentiment de culpabilité pointe le bout de son nez en moi et je passe une main dans mes cheveux. Seigneur, ça me prend la tête.

— Merde ! Râlé-je.
Mon super pantalon noir pattes d'ef vient de se déchirer sur toute sa longueur. Je n'ai plus qu'à prier pour que ça n'ait aucune influence sur la journée à venir.
Sur les trottoirs, j'esquive les passants comme je peux et entre dans le grand hall spacieux de la Brown'sEntreprise.
Arrivée à mon étage, je bataille avec la fermeture de ma veste et ne remarque pas la silhouette face à moi. Avec ma maladresse habituelle, je rentre dans son épaule et la bouscule de plein fouet. Les documents qu'elle tenait contre sa poitrine s'étalent sur le sol et je couine de stupeur.
— Oh bon sang, pardonnez-moi ! je m'excuse, gorgée de remords, je ne vous ai pas vue.
Je me penche et remets correctement la pile de feuilles puis lui tends, un sourire navré sur les lèvres.
— Je suis vraiment désolée.
Je fais la moue.
— Ce n'est rien mademoiselle Anderson.
Oh, elle connaît mon nom ? Je n'ai pas le temps de l'interroger qu'elle fonce tête baissée dans l'ascenseur.

Je m'assieds à mon bureau et respire goulûment la bonne odeur qui s'en dégage quand quelqu'un frappe à la porte. Déjà ?
— Oui ?
Adan rentre et mon cœur effectue un looping ainsi que trois saltots arrière. J'affiche un grand sourire à m'en décoller les gencives avant de remarquer son regard glacial.
— Un dossier pour vous.
Il fait demi-tour et pose la main sur la poignée de porte. Attends quoi ?
— Attendez s'il vous plaît ! m'exclamé-je sans trop savoir quoi dire.
Il s'arrête, mais ne se retourne pas.
— Qu'est-ce...est-ce que...bafouillé-je, non, rien laissez tomber.
Il sort sans un mot ni un regard. Est-il mal luné ou ai-je fait quelque chose ? Est-ce que Joyce Sliger y est pour quelque chose ? Je ne comprends pas, je n'arrive pas à comprendre ce changement de comportement soudain ? Une saute d'humeur ? Est-il autant bipolaire ? Ce type me bouleverse tellement !

— Il est peut-être pas de bonne humeur, ça arrive à tout le monde tu sais.
Jenna essaye de me rassurer comme elle peut, mais rien n'y fait.
— Ouais bon, il est jamais de bonne humeur de toute façon. surenchérit Jeffrey.
— Ne sois pas triste pour ça Nao, ça lui passera.
Je l'espère, j'en ai marre d'endurer ses sautes d'humeur. Surtout si je n'y suis pour rien, il ne s'est pas plaint de mon travail, ni d'un quelconque retard alors pourquoi est-il si remonté contre moi ?
— Ce mec a un problème de toute façon.
Je flanche un faible coup de coude dans les côtes de Jeff et le fusille du regard.
— Quand est-ce que tu vas arrêter de me violenter comme ça ? Se plaint-il.
— Lorsque tu apprendras à fermer ta jolie petite bouche.
— Ma jolie petite bouche ?
Ses lèvres se tordent en un sourire charmeur et je roule des yeux. Oh...alors toi...

•••

Cela me fait extrêmement plaisir de continuer à écrire « Haut niveau ». Je tenais à dire que je suis désolée pour les longues pauses que je faites (Syndrome de la page blanche, je te hais).
Oh ! D'ailleurs, je vous souhaite un JOYEUX NOËL (en avance)
Un grand merci à vous et joyeuses fêtes ! ❤️

Haut Niveau - Tome 1 -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant