• Chapitre 39 •

13.2K 702 5
                                    

Naomi

Il prend mon visage en coupe et plaque ses lèvres contre les miennes, une horde de papillons se déploie dans les abîmes de mes entrailles. Mes mains se positionnent avec timidité sur la chute de ses reins et sa langue insiste contre mes lèvres.
Je lui ouvre le passage en un gémissement rauque et profond et m'accroche un peu plus à son haut. Je le veux...tellement.
Ses mains glissent le long de ma taille et viennent coller mon bassin contre le sien, j'ai un léger sursaut en sentant sa dureté contre ma cuisse. Quelque chose s'alarme en moi, le besoin d'en avoir plus, bien plus.
L'idée que nous sommes au travail, dans son bureau, risquant d'être attrapés à tout moment me passe au dessus de la tête. Je n'ai qu'une envie, le sentir tout contre moi.
Je retire sa cravate qui s'écrase sans un bruit au sol et il se recule d'un pas pour enlever sa veste de costume qui ne tarde pas à rejoindre sa jolie cravate sombre. Ses doigts, brûlants et impatients se jettent autour des boutons de mon chemisier, il l'ouvre et dévore avec gourmandise, ma gorge désormais offerte à ses lèvres.
Tandis qu'il embrasse et câline mon cou, mes mains s'affairent sur sa chemise. Peu à peu, je défais les boutons et caresse les courbes alléchantes de ses abdominaux. Diable ce qu'il est beau...lentement et habilement, je remonte le long de son ventre, caressant son abdomen qui se soulève au rythme de sa respiration saccadée. La chair de poule s'installe sur la surface lisse de sa peau, c'est excitant.
L'une de ses mains descend vers le sud afin de  soulever ma jambe droite qui se blottit contre sa hanche, je le ressens, bien plus intensément. Il recule la tête, plongeant ses yeux gorgés de désir et d'amour dans les miens.
— Anderson, siffle-t-il, je...
D'un seul coup, la bruyante sonnerie d'un téléphone nous sort de notre bulle. Qui appelle à cette heure-là ? À ma plus grande joie, Adan râle et raccroche mais, cette fichue sonnerie lui donne du fil à retordre en s'agitant plusieurs fois.
— Putain, crache-t-il avant de répondre d'un ton furieusement irrité, Chesters peux-tu me laisser tranquille ce soir ?
Adan se tait un moment.
— C'est à cause de lui que tu m'appelles ? ...Bien...Okay....Laisse-moi juste une minute.
Il coupe le son du téléphone et lève les yeux vers moi, il me paraît si contrarié, est-ce qu'il regrette ce qu'il vient de faire ?
— Je suis désolé...souffle-t-il, c'est à propos de Poders, peux-tu rester ici ? Le temps que je termine cette contrariante affaire ?
Je ne peux résister avec ces yeux-là, j'acquiesce et détache ma jambe qui s'était enroulée autour de lui, je le vois vaguement sourire. Il reprend son téléphone et donne suite à l'appel, le ton dur et professionnel.
Je rabats comme je peux, mon chemisier sur ma poitrine découverte et pose mes fesses sur la chaise face à son bureau.
Ses sourcils se froncent plusieurs fois, cette conversation ne semble pas lui plaire. Tout en écoutant ce que Chesters a à lui dire, il me dévore des yeux, sa chemise est toujours ouverte et elle me permet d'admirer son corps, magnifique. Que va-t-il se passer après cet appel ? Mon bas-ventre se contracte à cette pensée...
Une soudaine vibration régulière dans mon sac à main retient mon attention. Mon téléphone est-il sérieusement en train de sonner ? C'est mon tour désormais...
— Allô ? Dis-je d'une voix agacée.
Adan termine son appel et penche la tête sur le côté.
— N...Naomi ? Sanglote-t-elle.
— Jenna ? Est-ce que ça va ? Que se passe-t-il ? Pourquoi est-ce que tu pleures ?
Je panique. Adan, fronce les sourcils et referme sa chemise.
— Non ça ne va pas, Jeff a eu un...accident, il est à l'hôpital. Naomi, il faut que tu viennes je t'en prie...
Trois mots, juste trois mots me paralysent sur place. Jeff, accident, hôpital, prise d'un gigantesque tremblement, mon téléphone retombe sur mes genoux.
— Naomi ? S'alarme Adan. Que se passe-t-il ?
Il s'agenouille devant moi et attrape mes mains pour en caresser le dos. J'ai peur...
— Jeff...Jeff est à l'hôpital, il...il faut que...
Je m'emmêle les pinceaux et me redresse, renversant tout le contenu de mon sac au sol, pourquoi est-ce toujours comme ça ? Le bonheur me surprend puis s'évapore entre mes doigts à l'instant même, pourquoi est-ce que ce foutu bonheur me fuit comme la peste ?
— Naomi, calme-toi.
Je suis calme, parfaitement calme. Je fourre mes affaires dans mon sac avec précipitation et quitte le bureau, vitesse grand V mais, Adan attrape mon poignet.
— Laisse-moi t'accompagner. Me demande-t-il la mine suppliante.
— N...non, vous devez vous occuper de tout...ça et...
— Ce n'était toujours pas une question. Conclut-il.
Il attrape son téléphone et me prend la main.

J'arrive à l'hôpital, accompagnée d'Adan qui a refusé de me laisser y aller seule. J'ai beau dire, sa présence me rassure, m'apaise et me soulage.
Je l'ai laissé s'occuper des renseignements auprès de la réceptionniste, ma voix tremble beaucoup trop pour que je puisse aligner ne serait-ce que deux mots.
Arrivés à l'étage précédemment indiqué par la réceptionniste, nous retrouvons Jenna qui fait les cents pas en se rongeant les ongles à sang. Elle s'arrête immédiatement après m'avoir aperçue au loin et court se jeter dans mes bras. Ses larmes noircies par le maquillage, coulent abondamment le long de ses joues pâles. Ses yeux sont rouges et gonflés à cause des pleurs.
— Que fait-il ici ?
De qui parle-t-elle ? Adan, nunuche ! Pleurniche ma conscience, un mouchoir à la main.
— Il a insisté pour m'accompagner. Il est inquiet...ajouté-je.
Elle se détache de mes bras et affiche un faible sourire. J'essaye d'oublier la douleur aiguë qui me serre le ventre pour l'interroger.
— Comment as-tu su ?
— Ils ont dit que j'étais le seul contact à avoir répondu à leurs appels.
Elle renifle. Je sens les larmes me monter violemment aux yeux, j'aurais pu répondre, j'aurais répondre.
Jeff ne m'a parlé que brièvement de sa famille, ils ne sont pas très proches alors, ça ne m'étonne pas qu'ils n'aient pas pas décroché aux appels de l'hôpital.
— On devrait s'asseoir, pour attendre. Envisagé-je.
— Oui, tu as raison. Ça me rassure que tu sois là, avec moi.
J'hoche la tête et masse délicatement son dos.
Au bout d'un moment à être assis sur les inconfortables chaises métalliques de l'hôpital, Jenna a fini par s'endormir. Je sens que je vais moi aussi, bientôt flancher.
Adan est resté adossé au mur, ses yeux sont clos et sa poitrine se soulève doucement. S'est-il endormi lui aussi ? Pourquoi est-il encore ici ? À quoi penses-tu Adan ?

•••

Haut Niveau - Tome 1 -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant