• Chapitre 85 •

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Naomi

Adan enfonce ses dents dans sa lèvre inférieure durant une nano-seconde qui, ne me laisse évidemment pas indifférente.
— Adan, je voulais vous dire que votre discours était vraiment...brillant.
Il tord ses lèvres en un sourire bourré de sous-entendus. Mais, avant qu'il ne puisse dire quelque chose, Joyce dépose sa main le long de son avant-bras.
Je vais lui faire bouffer ses faux ongles en moins de temps qu'il ne faut pour le dire !
— Ce que dit mademoiselle Anderson est tout à fait vrai. Ton discours était vraiment captivant.
Captivant ? Je ne suis pas sûre qu'on parle de la même chose. Pétasse !
— Eh bien, je vous remercie mesdemoiselles.
Naturellement, il répond d'une voix courtoise et professionnelle.
La garce, le dévore des yeux juste sous mon nez j'y crois pas ! Mes neurones sont en ébullition tant j'ai envie de lui arracher les yeux.
Un homme dans la cinquantaine d'années, s'approche d'Adan et lui chuchote quelque chose à l'oreille dont lui seul a le sens.
— Excusez-moi, une affaire urgente.
Il s'éloigne de nous.
Merci Adan, me voilà seule en présence d'un serpent prêt à me cracher son venin à la figure.
— Je vois que vous êtes enfin revenue faire votre job.
Elle me méprise, c'est si évident.
— Je vous demande pardon ?
— Travaillez chez-soi, montre à quel point ce poste d'assistante ne vous correspond pas.
Le ton condescendant qu'elle emploie est plus qu'insupportable.
— Cela ne vous concerne en aucun cas, mademoiselle Sliger.
Je reste polie même si derrière cette politesse, se cache un sublime majeur. Je n'en laisse rien paraître.
— Au contraire. Si Adan et moi venons à conclure cette collaboration, votre poste d'assistante sera sûrement remis en cause pour des raisons quelques peu évidentes. Balayer les personnes incompétentes ne serait pas plus mal, vous ne trouvez pas ?
Mon sang ne fait qu'un tour. Serait-elle en position pour faire cela ?
La façon dont elle a insisté sur le mot "conclure" me dresse les cheveux.
— Vous ne comprenez définitivement pas ?
La coupé-je courageusement, avec un grand sourire. Adan n'est et ne sera jamais "à" ou "avec" vous, quoi qu'il se passe, il ne s'abaissera pas à une personne avec si peu d'intérêt. Il suffit que je prononce une seule petite parole pour qu'Adan annule cette fameuse collaboration. Alors, je vous conseille d'arrêter votre petit manège ridicule et de faire demi-tour sur vos talons aiguilles avant qu'un malheureux accident viennent broyer votre manucure de sorcière superficielle.
Son visage devient brusquement blême.
Les phrases se répètent en continue dans ma tête.
Avant que je n'aie la possibilité d'ajouter autre chose, une large main se pose dans mon dos.
— Bonsoir, mesdames.
Joyce dévisage Gale, encore secouée avant de lui serrer la main avec cette fois, un sourire impeccable. Wow, c'est un changement radical.
— La soirée se passe bien ?
— Très bien, monsieur.
Chante-t-elle.
— Oui...Très bien.
Je bafouille et mâche mes mots, encore sous le coup de la colère.
— Super, Naomi. Adan a demandé à te parler près du buffet.
— Oh. J'y vais de suite, merci et bonne soirée.
Je m'échappe de cette situation plus que gênante et slalome entre les dames et messieurs qui discutent en sirotant leurs verres de champagne. Je viens de faire une boulette ou une juste correction en bonnet du forme.
J'accède au buffet sans trop de difficulté.
Adan se tient là, en train de m'observer avec un grand sourire tout en avalant une gorgée de sa coupe.
— Alors, passez-vous une bonne soirée mademoiselle ?
— Arrêtez...Euh arrête de te moquer.
Je me reprends, faignant l'indifférence mais cela ne passe pas inaperçu auprès d'Adan.
Il fait un pas en avant et arrive à quelques centimètres de moi. Son index capture ensuite mon menton, me poussant à le regarder droit dans les yeux.
— C'est étrange mais, je hais et j'adore le fait que tu me vouvoies.
Avoue-t-il, un sourire coquin sur les lèvres.
Il se penche et approche sa bouche près de la mienne.
— Nous sommes entourés d'une centaine de personnes, Adan.
J'échappe contre son bouche en baissant la tête. Ses lèvres frôlent mon front.
— Tu es tellement frustrante, Naomi. Ça me rend dingue.
— Je sais.
Je ne peux m'empêcher de sourire.
— As-tu toujours envie de dîner avec moi ? S'enquiert-il, me faisant les yeux doux.
Bien sûr que j'en ai toujours envie mais l'envie de le faire marcher me titille les lèvres.
— Je ne sais pas trop. Laisse-moi un peu de temps pour...Réfléchir.
Je balance ma comédie et me retire de ses bras.
— Naomi, ne me laisse pas comme ça. Je t'en supplie.
— Tu veux dire, comme ça ?
Je jette les mains de part et d'autres de moi, désignant la situation dans laquelle je l'abandonne.
Ses sourcils se creusent et il capture mon poignet afin me coller contre lui. Ses deux mains se logent au bas de mes reins, provoquant une envolé de papillons dans ma poitrine.
— Dis oui...
Ses yeux m'hypnotisent et me tendent comme un arc.
— Non.
— Dis-le. S'obstine-t-il.
— Non. Continué-je sans sourciller.
Il me presse contre son corps avec plus de force. Je jette un coup d'œil inquiet autour de nous.
– Adan, tout le monde va nous voir.
Je souffle, la voix enrouée de désir.
— J'en ai strictement rien à foutre. Accepte de dîner avec moi.
— D'accord. Lancé-je rapidement, presque à bout de souffle.

•••


Haut Niveau - Tome 1 -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant