• Chapitre 35 •

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Naomi

Cela fait plusieurs jours que je plane sur un petit nuage, son sourire, son corps couvert d'eau et ses mots se répètent en boucle dans ma tête. Je ne peux m'empêcher de croire que je suis sur la bonne voie. La présence de Joyce Sliger me complique durement les choses cependant, elle le drague ouvertement.
Je repasse une couche de gloss sur mes lèvres et attache mes cheveux en une queue de cheval lorsque je sens mon téléphone vibrer contre la commode.
{— Hey, es-tu libre cet après-midi ?}
C'est un message de Charles, je reconnais qu'il n'a pas vraiment changé. Toujours aussi direct, je suppose que je peux me libérer en fin d'après-midi.
{— Salut, je pense pouvoir me libérer pour un café, oui.}
{— Génial ! On se rejoint au Jybcoffee vers 17 heures ?}
Oh, le Jybcoffee il se souvient de ce café.
{— C'est d'accord, va pour 17 heures !}
{— Super, j'ai hâte de te voir :-)}
Mes joues s'empourprent légèrement et j'éteins mon téléphone. Plusieurs questions viennent envahir mes pensées, comment vais-je m'habiller ? Pense-t-il que c'est un rendez-vous ? A-t-il changé ?
Je secoue la tête, replace mes idées et prends la route vers la Brown'sEntreprise. L'emploi du temps d'Adan est complet aujourd'hui, il ne sera pas présent. Cela me chagrine un peu...
En revanche, je ne vais pas être dénué de tâche. Je dois m'occuper de Joyce concernant la finalisation du contrat. Ça ne m'enchante pas.
— Vous n'arrivez pas en avance, ça c'est sûr. peste-t-elle les bras croisés. Excusez-moi, princesse.
Je suppose qu'elle s'est aperçue du manque d'intérêt que lui porte Adan, j'ai subi sa double face pendant presque une semaine alors, je crois que je peux tenir encore quelques temps. Courage Nomi ! M'encourage ma conscience, un drapeau dans la main.
— Excusez-moi mais, il s'agit de mon horaire habituel.
Je réplique, un grand sourire sur le visage.
— C'est curieux, j'arrive bien plus tôt et j'ai toujours une bonne mine.
Touchée...Chouine ma fierté.
J'ignore sa remarque, les lèvres pincées puis ouvre la porte de mon bureau. Je pourrais si facilement la lui claquer au nez...Elle entre à l'intérieur et détaille la pièce de son regard critique.
— Ce bureau est...utilisable. dit-elle, ne prenant même pas la peine de cacher son dégoût. Je rêve, un couteau, vite un couteau !
Je cligne des yeux afin de retenir une réplique cinglante et remets un peu d'ordre dans mes affaires.
— Je me demande comment Adan, a pu vous assigner à un poste aussi important. s'exaspère-t-elle.
J'encaisse et allume mon ordinateur. Et moi je me demande comment je vais bien pouvoir la supporter et ne pas répliquer à ses remarques toute une journée. J'entends ma détermination hurler comme une Pompom-girl au creux de mon esprit mais cela ne m'apporte aucun soutien.
Je retiens de peu un soupir en l'écoutant se plaindre de mon organisation, c'est bientôt fini, c'est bientôt fini, c'est bientôt fini...Je me répète cette phrase comme un mantra pour supporter ses remarques acerbes et jette un coup d'œil à ma montre. Répondre à ses commentaires ne ferait que compliquer les choses alors je tiens bon.
— Bon, dit-elle d'un ton ferme, se relevant de la chaise, je vais songer à tout ça mais, sachez une chose.
Bon sang, quoi encore ?
— J'aurais préféré passer cet entretien avec une personne plus compétente et agréable que vous. lâche-t-elle avant de quitter la pièce.
— Vous savez quoi ? m'énerve-je. Moi aussi, espèce de vipère mal aimable. La porte est fermée, Nomi. Lâche l'affaire !
Je grogne de frustration et regarde brièvement ma montre. 16:54, mince Charles !
J'attrape mes affaires promptement et fonce en dehors du bâtiment, si je me mets à courir maintenant, je peux arriver à l'heure. Je m'accroche à mon sac et commence une marche rapide dans les rues New-yorkaises toujours bondées. Au loin, je reconnais l'angle où Adan et moi nous nous sommes heurtés. En passant devant, j'ai comme l'impression de sentir son parfum. J'ai hâte d'être demain...gloussé-je intérieurement.
Arrivée au Jybcoffee, je pénètre à l'intérieur. La chaleur du café vient s'entrechoquer avec la fraîcheur de mes joues. Je saisis le regard d'un jeune homme au sourire étincelant. Whaou, il n'a pas changé d'un poil.
— Salut. dis-je timidement.
— Salut Naomi, répond-t-il en plongeant ses yeux bruns dans les miens, tu n'as pas changé depuis la fac c'est...marrant.
— Ah...merci, toi non plus.
— J'ai déjà réservé une table par-ici, viens.
Je le suis sans dire un mot. Je me sens intimidée...Toujours aussi canon ! Salive ma vilaine conscience.

Adan

— Je reviens, je vais récupérer un dossier.
— Voulez-vous que je vous accompagne ? me demande-t-il poliment.
— Non, c'est bon.
J'ouvre la portière avant que Chesters ne sorte et, traverse d'un pas rapide le hall principal. J'ai besoin de voir comment Naomi s'en sort avec Joyce. Peut-être que j'aurais dû être présent à ses côtés ?
— Bonjour monsieur Brown, est-ce que vous cherchez mademoiselle Sliger ?
— Bonjour Suzie, non. Je viens pour mademoiselle Anderson.
Je frappe à la porte de son bureau et attends quelques secondes mais aucune réponse se fait entendre. J'ouvre finalement la porte mais, elle n'est pas présente. Elle est sûrement partie il n'y a pas longtemps. Un peu déçu de ne pas l'avoir vue, je m'apprête à refermer la porte, mais un petit bruit de clochette m'interrompe. Son téléphone est posé sur une pile de feuilles.
— Quelle tête en l'air...souris-je, amusé de faire une nouvelle fois face à sa maladresse.
Je prends son téléphone mais celui-ci s'allume et affiche en gras « 17:00, Café avec Charles au Jybcoffee ! » Un café ? Qui est Charles ?
Mon sourire s'efface subitement et je serre les dents, contrarié.

— Puis-je savoir la raison de votre colère et de votre soudaine envie de vous rendre au Jybcoffee ? m'interroge Chesters, inquiet.
— Chesters, juste conduis.
Il se tait immédiatement. Qui est Charles ? Un ami ? Un petit ami ? Dans un café en plus...Bordel mais c'est qui ce mec ? Et pourquoi je réagis aussi excessivement !

•••


Haut Niveau - Tome 1 -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant