• Chapitre 1 •

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Hey ! Je vous glisse juste une petite parenthèse, la nouvelle bande annonce est enfin là juste au dessus en média. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez.
Bonne lecture ! ;-P
•••
Naomi

Ce n'est pas possible, non non non ! Comment ai-je fait pour ne pas entendre ce fichu réveil à la noix ? Okay, très bien. Ce n'est rien Nomi, tu inspires et tu expires.
— Non, je m'écrie, où est passé mon téléphone !
Bon, pour le calme on repassera...Rouspète ma conscience. Je n'arrive vraiment pas à croire que je suis en retard pour la réunion la plus importante de ma carrière. Quelle nouille, je me déteste...
Jeffrey va me faire une scène, c'est sûr et je ne suis pas sûre d'être prête à en assumer les terribles conséquences.
Jeffrey, mon binôme avec qui je passe la plupart de mes pauses, m'avait pratiquement ordonné de ne pas arriver en retard et comme une imbécile. J'ai répondu "Bien sûr, Jeff !" mais, bien sûr que non ! Les démons de mon sommeil m'ont prise de court. Ils étaient bien plus effrayants que les mois et années précédentes.
Je me suis levée en un bond après avoir entendu la deuxième alarme de mon radio-réveil. Celle-ci m'indique avec précision, le retard qui me pend au nez.
La douche a sûrement été le moment le plus épouvantable de cette matinée. Mes bras, ainsi que mes membres inférieurs ont été massés à l'aveuglette. Et l'impression d'avoir encore de la mousse sous les aisselles est fortement déplaisante.
Je me suis ensuite jetée dans un jean et dans un chemisier couleur crème à manches ballon, sans prendre en compte que je vais être entourée de femmes et d'hommes habillés dans des tenues bien plus élégantes et sophistiquées que la mienne.
Ma coiffure, faite à la va-vite laisse imaginer l'état dans lequel j'étais en courant à travers mon appartement. Et, pour finir je n'ai même pas pu avaler quelque chose. Si je m'évanouis au beau milieu d'un couloir, il ne faudra pas s'en étonner.
J'agrippe mon sac, ma veste et fais demi-tour pour prendre mon téléphone. Je passe la porte tel un éléphant dans un magasin de porcelaine et verrouille derrière moi avec attention.
C'est dans ce genre de moment que la malchance me joue de mauvais tours.
Je dévale les marches quatre par quatre, manquant de me ramasser devant mon voisin qui passait sa tranquille mâtinée, à lire le courrier dans ses pantoufles brunes très distinguées.
Je remercie mon for intérieur d'avoir choisi un appartement près de mon lieu de travail. Avec un peu de chance, j'arriverai lorsqu'ils seront dans le hall. Avec un peu de chance, ricane ma conscience.
J'esquive les passants et enfile ma veste tout en jetant un coup d'œil à ma montre mais, dans un angle mort que je n'avais pas aperçu, je percute violemment quelqu'un.
Tellement violemment que nous tombons tous les deux, au sol. Je cligne des yeux plusieurs fois et masse mes fesses endolories. Outch...ça réveille.
Du coin de l'œil, je distingue que la personne vient de se relever. Le menton en l'air, je croise le regard métallique d'un...très bel homme. Malheureusement pour moi, il fronce les sourcils et me toise de toute sa hauteur.
— Faites un peu attention et regardez où vous marchez ! M'aboie-t-il dessus.
C'est lui qui me fonce dessus et c'est moi qui devrais faire attention. Non mais quel mufle.
Sans prendre la main qu'il m'a tendue, je fronce le nez et m'aide du sol afin de me remettre sur pied.
Suite à mon geste insolent, il la laisse tomber le long de son corps, me regardant avec plus de véhémence.
— Vous aussi...Idiot, regardez où vous marchez !
Je réplique, sur le même ton que cet inconnu aux manières de petit con. J'ai malgré tout hésité avant de l'insulter mais, je suis déjà suffisamment en retard pour perdre mon temps avec un sale type prétentieux.
Je tourne les talons pour continuer ma route mais, à cause de cette chute "accidentelle". J'ai vachement mal aux fesses. Merci !
J'essaye de courir comme je le peux mais, elles me font bien mal ces satanées fesses !
Mais alors que j'avançais en boitant comme une pirate à la jambe faite de bois. Je perçois des pas rapides dans mon dos.
Je jette un coup d'œil et remarque l'inconnu, penché sur son téléphone en train de pianoter un message. Soudain, il relève les yeux vers moi. Je détourne immédiatement le regard, me maudissant de l'intérieur...
Peut-être qu'il n'a pas apprécié la façon dont je lui ai parlé et maintenant il veut se venger en m'agressant ?
Arrête un peu tes conneries, Nomi...Maugrée ma conscience, levant les yeux au ciel à travers ses lunettes de soleil.
Je fais une sorte de marche rapide, mélangée à du trottinement et de la course. Très mauvais mélange pour mes fesses douloureuses...
Je parviens malgré tout à arriver saine et sauve devant les grandes portes vitrées de la Brown'sEntreprise.
Une fois à l'intérieur, je fonce vers les ascenseurs. Lorsque les deux portes en acier se referment, je remarque au dernier moment que l'homme qui me suivait il y a quelques minutes, vient tout juste d'entrer dans le hall. Est-il vraiment là pour se venger de moi ?
Je passe la main sur mon front, brûlant et couvert de sueur à cause de ma course matinale. Il faut vraiment que je me remette au sport, ça ne va plus...
L'ascenseur m'emmène au treizième étage qui est tout simplement un long et vaste couloir sophistiqué où de nombreuses portes mènent à de géantes salles remplies de chaises avec pour centre, des tables boisées venant des pays exotiques.
Je suis toujours impressionnée voire même désorientée lorsque je pénètre dans l'une de ces salles. J'ai l'impression d'être un petit poisson dans un large océan peuplé de requins en costumes cintrés, c'est carrément flippant...
À force de courir à travers les interminables couloirs, je me rends compte que mes cheveux se sont collés sur mes joues. Super, en plus d'être en retard je vais ressembler à une décérébrée devant mon patron.
Récemment, Gale Brown a pris sa retraite et a légué la célèbre entreprise Brown à un successeur, apparemment très populaire dans le coin. Aujourd'hui, une décision fatale va être prise par ce successeur. 
Pour commencer, il devra choisir un ou une assistante qui bénéficiera d'un salaire, d'un poste bien plus élevé et d'un bureau au sommet de cette tour de verre. Chaque directeur de chaque département devra présenter un binôme qui pourrait être repéré afin de recevoir une prime pour le travail qu'il a effectué pour monsieur Brown.
Rick, mon patron nous a choisi pour représenter notre département. C'est affreusement stressant de savoir qu'une chose comme celle-là repose sur nos épaules.
Jeff veut absolument recevoir cette prime, il est ambitieux ça c'est sûr. Moi...Eh bien, je me fiche un peu de cela. Ce n'est pas comme si ça allait vraiment changer grand-chose à ma vie, à part l'argent de toute évidence.
Je ne pense pas réellement évoluer au sein de cette entreprise. Je suis beaucoup trop empotée et anxieuse pour obtenir un poste plus important ici.
Pour l'instant, je suis bien derrière mes deux mètres carrés de travail et puis là tout de suite, ce n'est pas vraiment la chose la plus urgente qui soit. Je suis à présent face à la vitre qui me sépare de mes nombreux collègues, Jeff scrute sa montre et tape du pied.
Je m'empresse de sortir mon téléphone pour lui envoyer un message.
{— Je suis là !}
Il regarde vers le bas de son pantalon et s'empare de son téléphone. Après plusieurs clics, il regarde autour de lui et s'arrête à moi. Jeff écarquille ses grands yeux bruns et agite discrètement la main pour me faire signe d'entrer, ce que je fais dans la seconde qui suit.
Je pousse la porte dans une lenteur calculée et me faufile dans le tas avant d'arriver près de Jeff qui me regarde sévèrement. Oups...
— Je suis désolée...J'ai raté ma sonnerie de téléphone.
Je chuchote en baissant les yeux, comme une enfant face aux reproches de son géniteur.
— C'est bon t'as rien loupé. murmure-t-il, à son tour.
Je le dévisage, stupéfaite et hausse les sourcils par automatisme.
— Comment ça se fait ? J'ai plus de dix minutes de retard !
— Il manque quelqu'un. Apparemment il n'y pas que toi qui rate son réveil.
Prise d'un époustouflant soulagement. Je souffle, laisse tomber mon front contre mes paumes et masse mes tempes sous le regard inquiet de Jeffrey.
— T'as encore passé la nuit debout ?
— Mhm...je n'ai presque pas dormi. grogné-je, en sentant poindre le mal de tête.
— Je t'ai dit d'aller voir un spécialiste. Des psychologues sauront quoi faire pour ça.
— Écoute Jeff, je n'ai franchement pas envie de subir leurs interrogatoires à la con. J'ai déjà essayé de régler mon problème mais, rien n'y fait. Je suis destinée à vivre la nuit et dormir le jour, quoique le style vampire ça pourrait m'aller ?
Je tente de faire de l'humour mais, mon crâne semble se fissurer en deux, me procurant une forte douleur derrière l'oreille droite. Je sens que ça va être une bonne journée...
— Je ne plaisante pas Naomi. Tu risques de perdre ton boulot si tu ne dors pas assez.
Il murmure, tracassé.
Je sais que Jeff veut m'aider mais là tout de suite ce n'est pas quelque chose de préoccupant.
— Oui, mais aujourd'hui je suis là donc tout va bien.
— Rick n'a pas arrêté de faire des allers-retours en soufflant comme un buffle. Il te cherchait mais maintenant que t'es là. Prépare-toi à la confrontation.
Ne me dites pas que c'est un sourire que je vois aux coins de ses lèvres, cet imbécile se moque bien de ce qu'il peut m'arriver avec Rick...
— Vous n'êtes qu'un sale traître, Jeffrey Williams.
— Excuse-moi mais, je t'avais bien dit de ne pas arriver en retard. Oui bon ça va, pas la peine d'en faire tout un plat. On se rapproche un peu ?
— Si tu veux.
Il me prend la main et m'entraîne vers l'avant. Je m'excuse plusieurs fois auprès des hommes et femmes que je bouscule par inadvertance. À quelques pas de nous, se trouve Rick. Prise de panique, je me cache derrière les fortes épaules de mes collègues en priant pour ma peau.
— Bien le bonjour chers collègues, commence un homme au crâne dégarni. Comme vous l'aurez remarqué. Aujourd'hui est un jour de changement pour cette entreprise, je tiens à remercier Gale pour toutes les choses qu'il a effectuées aux quatre coins du monde, sans rien attendre en retour. Cette bienveillance qui émane de lui ne fait qu'enrichir notre alliance de jour en jour alors, un grand merci pour cet homme ! conclut-il avec un large sourire.
Les gens se mettent à applaudir gaiement, je les imite et offre un fin sourire à Jeff qui semble excité comme une puce.
Lors d'un moment de silence, nous entendons une porte grincer, s'ouvrir puis se fermer.
Dû aux géantes tailles de mes collèges, je n'aperçois qu'une touffe de cheveux bruns charbonneux. Est-ce ce fameux successeur ?
Les autres n'y font pas vraiment attention, c'est certainement un petit retard dataire qui a passé sa nuit à faire la fête avec ses amis, rien de plus.
— Désormais, je voudrais laisser la parole à Gale.
L'homme descend les quelques marches, laissant Gale Brown se placer face à nous. Malgré son âge, il est très séduisant. Sa barbe blanche bien taillée se marie à la couleur claire de ses cheveux, plaqués sur le côté. La couleur électrique de sa cravate s'associe divinement bien à ses yeux teintés de bleu azur. Il n'y a pas à dire, cet homme incarne l'élégance avec perfection.
Il se place derrière le pupitre et nous alloue d'un grand sourire. La blancheur de ses dents me semble irréelle. Il pourrait jouer dans une pub de dentifrice. Bon sang, je jalouse...
— Merci beaucoup Marcus. Il est vrai que la générosité bénéficie d'une grande place ici mais, tu me donnes bien trop d'importance, plaisante-t-il d'une voix chaleureuse. C'est en partie grâce à vous tous que la Brown'sEntreprise a tenu bon alors, un grand merci à vous !
De nouveaux applaudissements retentissent avant que Gale ne reprenne la parole.
— Comme l'a dit Marcus. Aujourd'hui est un jour de changement. C'est pourquoi j'offre cette générosité, cette détermination mais surtout cette confiance à mon cher et tendre fils, Adan.
Cette fois, les acclamations se font bien plus fortes.
J'observe la scène qui se présente sous mes yeux, sans grand intérêt avant d'en faire tomber la mâchoire.
Ce regard inexpressif, cette colère camouflée derrière de beaux traits, cette noirceur sous ce costume sombre bien taillé...C'est pas vrai.

•••
Voici le premier chapitre réécrit et publié !


Haut Niveau - Tome 1 -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant