Archives 24

18 0 0
                                    

Je me souviens de la première fois que je chevauchai le vent.

J'étais encore jeune mais je n'en étais pas à mon premier voyage. Je me trouvais alors dans une contrée plutôt désertique, et je recherchais un abri pour la nuit.

Le vent se leva progressivement, puis gonfla, de plus en plus. Je ne pouvais plus avancer. Le vent s'amplifia encore et je tombai. Comme je me sentais presque emporté par sa force, je m'accrochai à une racine que ma main trouva en tâtonnant. Puis, un éclair zébra le ciel. L'orage éclatait. Un nouvel éclair frappa le sol non loin de moi. Je me sentais en grand danger. Avec ferveur, en silence, je priai alors le ciel et le vent de se calmer. Mais au lieu de répondre à mes prières, les forces de la nature se déchaînèrent encore plus. Je n'avais jamais vu une telle tempête! J'eus à ce moment là véritablement peur de mourir. Mais je refusais cette idée. J'avais encore trop de choses à apprendre ! Je ne désirais sur cet instant qu'un abri accueillant. Disant cela, je me figurai une grotte où l'on m'inviterait chaleureusement à partager un repas et où l'on me proposerait un coin pour dormir, car je devais l'avouer, après la marche de la journée, cette tempête m'avait épuisé. Cependant, j'avais conscience que mes chances de trouver un tel abri dans ce coin désertique, étaient plus que minces.

J'avais fermé les yeux depuis un bon moment afin que la terre et le sable portés par le vent ne viennent dans mes yeux.

En désespoir de cause, je continuais de prier. J'eus l'impression au bout d'un moment que le vent m'emportait. Je n'ouvris pas les yeux car je continuais de sentir sa force, et craignais toujours pour mes yeux.

Il me lâcha brutalement et j'ouvris enfin les yeux lors de ma chute. Mon atterrissage fut douloureux, mais cela me sembla sans importance, tant j'étais heureux d'être encore en vie. En regardant autour de moi, je m'aperçus que je me trouvais près d'une grotte. En m'approchant, je distinguai la lueur d'un feu. J'entrai et fus accueilli comme je l'avais tant souhaité quelques instants auparavant, mais le plus curieux fut que le lendemain j'appris que je me trouvais à plusieurs jours de marche du désert où le vent m'avait enlevé.

J'en déduisis que c'était là une nouvelle magie de la nature qui nous entourait, et qu'il fallait que j'apprenne à maitriser ce qui pouvait se révéler comme un mode de déplacement bien pratique.


Mémoires

Wen Le Grand

Editions du Castel

Terre de Sorciers- Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant