Vengeance

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Merci à sheryrina pour cette histoire! :)

Septembre 1856. Coralie eut seize ans durant cet été là. Fille de riches personnalités politiques de l'époque, elle avait tout pour elle. Tout pour plaire. Pour preuve elle avait déjà essuyé une vingtaine de demande en mariage. Malheureusement pour ces pauvres hommes, l'Amour n'était pas sa priorité. Coralie visait haut même plus haut que ses parents. C'était une fille aussi ambitieuse qu' insensible.
Enfin c'est ce qu'elle pensait jusqu'au jour où sa mère, ne supportant plus ses refus plus que fréquents lui imposa un homme. Elle devait le rencontrer la même journée dans l'après midi. On l'obligea à vêtir l'une de ces lourdes robes encombrantes qui faisaient crouler ses armoires sous leur poids.
En arrivant dans la salle de réception de la maison elle le découvrit assis. Les jambes élégamment croisées avec un sourire délicat. Il se leva et vint d'une démarche assurée vers elle et lui tendit la main:
- je suis André de la Roche ravis de vous rencontrer très chère...?
Après quelques secondes de silence, Coralie reprit ses esprits et lui tendit précipitamment la main. Elle balbutia des excuses en se présentant toute rougissante. Il avait de fins cheveux de couleur miel lui atteignant le creux des épaules où ils étaient noués d'un ruban bleu assorti à ses vêtements. Ses yeux étaient d'un vert émeraude rappelant les profondeurs de l'océan. Si nous devions citer tous ses caractères physiques qui le rendait attirant nous n'en finirions pas. Mère nature l'avait chérit sur ce point là.

Il lui proposa d'aller faire un tour dans les allées du jardin pour y discuter ce qu'elle accepta directement sans broncher.
Contrairement à ce à quoi on pouvait s'attendre il était, en plus, sage d'esprit; pas une once d'arrogance n'est ressortie de tout leur après midi passé ensemble. Après midi qui devint de plus en plus agréable aux yeux de Coralie.
De retour chez elle, sa mère, la talonnant, voulut savoir comment, son entrevue s'était déroulée . Elle ne lui en toucha pas un mot et alla directement dans sa chambre. Elle s'adossa à l'un des murs et se laissa glisser le long de ce dernier en soupirant. Elle l'aimait déjà elle en était sûre. Elle qui se croyait insensible! Elle s'était pourtant rendue à cet entretient pour en finir. Alors pourquoi ...?

Quelques temps après leur première rencontre, André se décida à parler de sa personne à Coralie. Il n'avait pas de famille. Enfin, il n'en avait plus. Issu d'une famille plus que modeste, lui et se ses parents vivaient dans l'ombre jusqu'à ce qu'un jour des gens visiblement aisés, proposèrent à ses parents du travail dans leur demeure avec de quoi vivre convenablement. Son père réussit à convaincre sa mère, ayant un mauvais pressentiment, d'accepter. Le jour même, il quittèrent leur minable demeure pour l'aisance. Enfin, croyaient-ils car après un toast porté en faveur de leur alliance, ils perdirent connaissance et se réveillèrent dans une des cellules d'une salle peuplée de cadavres et de personnes à moitié mortes suspendues par les bras au plafond. Ses parents se furent torturés puis tués par les mêmes personnes les ayant promis une vie meilleure. Il épargna les nombreux détails à Coralie mais précis a qu'il avait plus s'enfuir un autre jour en entendant les cris de douleur puis d'agonie de sa mère essayant de retenir les assaillants de son fils.
De retour en ville il n'avait acquis sa richesse actuelle que par de longs efforts et des coups de chances inimaginables.

Coralie, émue le pris dans ses bras tout en lui avouant son amour et en lui jurant fidélité tout en sanglotant. Il répondit à son étreinte. Mais, elle ne put pas voir le sourire qui se dessina sur le visage de son 《amour》.

Septembre 1856. Le temps passa, un mariage à la clé.
André vint chez elle la veille de leur mariage en souhaitant lui révéler une dernière chose sur lui avant leur union.
Il l'emmena dans 《 l'un des souterrains de son territoire》 avait-il dit. Ils entamèrent une longue marche dans un couloir sombre et humide durant laquelle Coralie, d'abord confiante, remarqua que André avait un sourire qui devenait de plus en plus étrange.
Ils arrivèrent devant une grande porte rouillée dont la peinture s'écaillait. Il prit la plus grande clé d'un lourd trousseau qu'il tira de sa poche. Son sourire était maintenant un rictus assez indéfinissable mais on pouvait y lire la satisfaction. Il ouvrit la porte en grand.
Coralie resta interdite: ses yeux écarquillés d'horreur plut énormément à André. Elle avait en effet la salle de torture des parents de son fiancé reconstituée avec de véritables personnes dont sa marraine à qui il manquait une jambe. André se plaça tout doucement derrière elle et posa ses mains sur ses épaules. Une voix sensuelle chuchota alors à l'oreille gauche de Coralie:
- Tu te rappelles de ce qui est arrivé à mes parents? Tu t'en rappelle n'est ce pas? Évidemment que tu t'en rappelles je te l'ai dit. Il chuchota ensuite à l'oreille droite: Alors...? Cela te plairait d'être à leur place? De connaitre leur souffrance? Je pense que ça ne te dérange pas parce que tu m'appartiens n'est ce pas? Tu m'as dit que tu me seras fidèle pas vrai? Tu m'as aussi dit que tu m'aimes. Moi aussi c'est pour ça que je t'ai choisie.
-...n-on...
Il la poussa un peu vers l'intérieur puis essuya de son pouce les larmes qui ruisselaient sur les joues de sa dulcinée.
-Tout va bien se passer... aussi bien que pour mes parents ne t'inquiète pas

-Non non non non non...!
Il la prit dans ses bras comme un enfant et l'emmenait à la machine la plus proche en riant aux éclats quand la porte se refermait dans un insupportable grincement mêlé aux rires des uns et aux cris déchirants des autres.

***

De retour dans son manoir, tous sourires, il était installé dans son fauteuil préféré avec une tasse de thé qu'on venait de lui servir. Il avait pris plaisir à voir le visage agonisant de Coralie jusqu'à la fin. Les personnes de la maison ne pouvaient pas la rater vu qu'il avait laissé les restes de sa dulcinée dans leur plus grands jardin, au beau milieu de la fontaine.

Mais il se désolait du fait de ne pas pouvoir voir le visage décomposé de ses parents devant ce qui restait de leur fille. Il les haïssait à un point inimaginable à un tel point que leur souffrance était un pur bonheur pour lui...

En fait, il avait oublié de préciser la raison pour laquelle Coralie avait subit cela. Car après tout il était loin d'être fou. La raison était l'identité des bourreaux de ses parents, ceux qui l'avait condamné à revivre chaque nuit la mort de ses parents en rêves; les meurtriers de ses parents n'étaient autre que les parents de Coralie.

Don't Read at Night | Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant