10 - La Chambre des secrets

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Quelque chose brillait sur le mur en face d'eux. Ils s'approchèrent lentement, scrutant la pénombre. Tracée en grosses lettres entre deux fenêtres, une inscription scintillait dans la lueur des torches qui éclairaient le passage :

LA CHAMBRE DES SECRETS A ÉTÉ OUVERTE. ENNEMIS DE L'HÉRITIER, PRENEZ GARDE.

"Qu'est-ce que c'est que ça, là, en dessous ? s'enquit Ron d'une voix tremblante."

Lorsqu'ils s'approchèrent un peu plus, Harry faillit tomber en glissant dans une flaque d'eau, mais Eleanor et Hermione le rattrapèrent de justesse. Ils se penchèrent alors sur une forme noire qui se dessinait sous le message et tous quatre firent aussitôt un bond en arrière, les pieds en plein dans la flaque. Miss Teigne, la chatte du concierge, était pendue par la queue à une torchère. Elle était raide comme une planche, les yeux grands ouverts. Pendant quelques instants, ils restèrent figés de terreur.

"Filons d'ici, dit enfin Ron. 

- On devrait peut-être essayer de... suggéra maladroitement Harry. 

- Fais-moi confiance, il ne faut surtout pas qu'on nous trouve ici, répliqua Ron."

Mais il était trop tard. Un grondement semblable à un lointain coup de tonnerre, leur indiqua que le festin venait de se terminer. De chaque extrémité du couloir leur parvenaient les conversations joyeuses des élèves repus et le bruit de centaines de pieds qui montaient les escaliers. Un instant plus tard, un flot d'élèves se déversait dans le couloir. Les conversations et les bruits de pas s'évanouirent peu à peu lorsque les premiers arrivants aperçurent la chatte pendue au mur. Eleanor, Harry, Ron et Hermione étaient seuls au milieu du couloir dans le silence qui régnait à présent. Autour d'eux, la foule se pressait pour contempler le sinistre spectacle. D'une voix forte, quelqu'un rompit alors le silence. 

"Ennemis de l'héritier, prenez garde ! Bientôt, ce sera le tour des Sang-de-Bourbe !"

 C'était Drago Malefoy, qui s'était faufilé jusqu'au premier rang. Ses yeux froids flamboyaient et son visage habituellement pâle s'était empourpré. Avec un grand sourire, il regarda longuement la chatte immobile, pendue au mur.

"Qu'est-ce qui se passe, ici ?"

Attiré par les cris de Malefoy, Argus Rusard se fraya un chemin dans la foule des élèves. Lorsqu'il vit Miss Teigne, il recula, horrifié, en se couvrant le visage de ses mains.

"Ma chatte ! Ma chatte ! Qu'est-ce qui est arrivé à ma chatte ? hurla-t-il."

 Ses yeux exorbités se posèrent alors sur Harry.

"Vous ! cria-t-il d'une voix stridente. C'est vous qui avez assassiné ma chatte ! Vous l'avez tuée ! Et maintenant, c'est moi qui vais vous tuer ! Je vais...

- Argus !"

Dumbledore venait d'arriver dans le couloir, suivi de plusieurs professeurs. Un instant plus tard, il avait détaché Miss Teigne de la torchère.

"Venez avec moi, Argus, dit-il à Rusard. Vous aussi, M et Miss Potter, M Weasley et Miss Granger."

Lockhart s'avança d'un air empressé.

"Mon bureau est juste à côté. Monsieur le Directeur. Si vous souhaitez l'utiliser...

- Merci Gilderoy, dit Dumbledore."

Les élèves silencieux s'écartèrent pour les laisser passer. Lockhart emboîta le pas de Dumbledore, suivi par les professeurs McGonagall et Rogue. Lorsqu'ils furent entrés dans le bureau de Lockhart, Dumbledore étendit Miss Teigne sur la table et commença à l'examiner. Le quatuor échangea des regards inquiets et se laissa tomber sur des chaises, dans un coin sombre de la pièce. Le directeur ausculta soigneusement la chatte sous le regard attentif du professeur McGonagall. La silhouette de Rogue se dessinait derrière eux dans la pénombre, avec une expression bizarre sur son visage, comme s'il s'efforçait de ne pas sourire. Lockhart, lui, papillonnait autour d'eux en faisant toutes sortes de commentaires ponctués par les sanglots de Rusard. Affalé sur une chaise, le visage dans les mains, le concierge n'avait pas le courage de regarder Miss Teigne. Dumbledore se mit à marmonner d'étranges paroles en donnant sur le corps de la chatte de petits coups de sa baguette magique. Mais rien ne se produisit : on aurait dit qu'elle était empaillée. Enfin, il se redressa.

Killing me softly (HP FANFICTION)Where stories live. Discover now