1- Au commencement

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Eleanor quitta sa soupe des yeux pour les plonger dans ceux de son parrain. Sous la lumière chaleureuse de leur petite cuisine, elle attendit patiemment qu'il remarque son appel silencieux. L'homme s'interrompit enfin dans son repas.

"Il me tarde d'arriver à Poudlard et de retrouver Harry."

Remus lui offrit un sourire attendri.

"Plus que quelques heures, Eleanor. Tu as grandi tellement vite." 


ENVIRON ONZE ANS PLUS TÔT

Devant la maison des Dursley, le professeur McGonagall avait du mal à reprendre sa respiration.

- Lily et James... Je n'arrive pas à y croire... Je ne voulais pas m'admettre... Oh, Albus..."

Dumbledore tendis la main et lui tapota l'épaule.

- Je sais... Je sais...dit-il gravement

- Et ce n'est pas tout, reprit le professeur McGonagall d'une voix tremblante. On dit qu'il a essayé de tuer Harry et Eleanor, les enfants des Potter. Mais il en a été incapable. Il n'a pas réussi à supprimer ces bambins. Personne ne sait pourquoi ni comment, mais tout le monde raconte que lorsqu'il a essayé de tuer Harry et Eleanor Potter sans y parvenir, le pouvoir de Voldemort s'est brisé, pour ainsi dire--et c'est pour ça qu'il a... disparu."

Dumbledore hocha la tête d'un air sombre.

"C'est... c'est vrai ? bredouilla le professeur McGonagall. Après tout ce qu'il a fait... tous les gens qu'il a tués... il n'a pas réussi à tuer deux petits bébés ? C'est stupéfiant... rien d'autre n'avait pu l'arrêter... mais, au nom du ciel, comment se fait-il que Harry et Eleanor est aient pu survivre ?

- On ne peut faire que des suppositions, répondit Dumbledore. On ne saura peut-être jamais."

Le professeur McGonagall sortit un mouchoir en dentelle et s'essuya les yeux sous ses lunettes. Dumbledore inspira longuement en prenant dans sa poche une montre en or qu'il consulta. C'était une montre très étrange. Elle avait douze aiguilles, mais pas de chiffres. A la place, il y avait des petites planètes qui tournaient au bord du cadran. Tout cela devait avoir un sens pour Dumbledore car il remit la montre dans sa poche en disant :

"Hagrid est en retard. Au fait, j'imagine que c'est lui qui vous a dit que je serais ici. 

- Oui, admit le professeur McGonagall, et je suppose que vous n'avez pas l'intention de dire pour quelle raison vous êtes venu dans cet endroit précis ? 

- Je suis venu confier Harry à sa tante et son oncle. C'est la seule famille qui lui reste désormais.

- Vous voulez dire... non, c'est pas possible ! Pas les gens qui habitent dans cette maison ! Pourquoi ne pas le confier à Remus comme vous l'avez fait avec Eleanor ? s'écria le professeur McGonagall en se levant d'un bond, le doigt pointé vers le numéro 4 de la rue. Dumbledore... vous ne pouvez pas faire une chose pareille ! Je les ai observé toute la journée. On ne peut imaginer des gens plus différent de nous. En plus, ils ont un fils... je l'ai vu donner des coups de pied à sa mère tout au long de la rue pour réclamer des bonbons. Harry Potter, venir vivre ici !

- C'est le meilleur endroit pour lui, on ne peut prendre le risque de réunir les enfants maintenant, répliqua Dumbledore d'un ton ferme. Son oncle et sa tante lui expliqueront tout quand il sera plus grand. Je leur ai écrit une lettre.

- Une lettre ? répéta le professeur McGonagall d'une voix éteinte en se rasseyant sur le muret. Dumbledore, vous croyez vraiment qu'il est possible d'expliquer tout cela dans une lettre ? Des gens pareils seront incapables de comprendre ce garçon ! Lui, et sa jumelle, vont devenir célèbre--de véritables légendes vivantes--je ne serais pas étonné que la date d'aujourd'hui devienne dans l'avenir la fête des Potter ! On écrira des livres sur eux. Tous les enfants du monde connaitront ce nom !

- C'est vrai, dit Dumbledore en la regardant d'un air très sérieux par dessus ses lunettes en demi-lune. Il y aurait de quoi faire tourner la tête à n'importe quel enfant. Etre célèbre avant même d'avoir appris à marcher et à parler ! Célèbre pour quelque chose dont il ne sera même pas capable de se souvenir ! Ne comprenez-vous pas qu'il vaut beaucoup mieux pour lui qu'il grandisse à l'écart de tout cela jusqu'à ce qu'il soit prêt à l'assumer ? Eleanor n'a pas cette chance !"

Le professeur McGonagall ouvrit la bouche. Elle parut changer d'avis, avala sa salive et répondit :

"Oui... Oui, bien sûr, vous avez raison. Mais comment l'enfant va t-il arriver jusqu'ici, Dumbledore ?"

- C'est Hagrid qui doit l'amener, dit Dumbledore.

- Et vous croyez qu'il est... sage de confier une tâche importante à Hagrid ?

- Je confierais ma propre vie à Hagrid, assura Dumbledore.

- Je ne dis pas qu'il manque de cœur, répondit le professeur McGonagall avec réticence, mais reconnaissez qu'il est passablement négligent. Il a tendance à... Qu'est-ce que c'est que ça ?"

Le grondement sourd avait brisé le silence dans la nuit. Le bruit augmenta d'intensité tandis qu'ils scrutaient la rue des deux côtés pour essayer d'apercevoir un phare. Le grondement se transforma en pétarade au dessus de leurs têtes. Ils levèrent alors les yeux et virent une énorme moto tomber du ciel et atterrir devant eux sur la chaussée.

DE RETOUR DANS LE PRESENT

Eleanor décida de se coucher tôt après avoir joué aux cartes avec son parrain. Ce dernier la regardait avec d'un air faussement abattu ; elle avait gagné, elle gagnait toujours. La petite fille éclata d'un rire cristallin--si cher aux yeux de Remus--et se dirigea vers lui pour l'embrasser sur la joue. 

"Tu gagneras la prochaine fois.

- Je n'en doute absolument pas, renchérit-il dans un ricanement. Bonne nuit Eleanor, et ne t'inquiètes pas trop

- Je ne m'inquiète pas, bonne nuit Remus."

Les longs cheveux roux disparurent rapidement dans les escaliers et le bruit des pas s'éteignit.

"Bien sur" murmura Lunard pour lui-même.


Killing me softly (HP FANFICTION)Where stories live. Discover now