6 - Premier jour

199 9 0
                                    

Le lendemain matin, Eleanor se sentait en meilleur forme. Elle avait réussit à dormir suffisamment et le mérite revenait à Hermione. Elle ne manqua pas de la remercier sur le chemin de la Grande Salle. Arrivées à destination, les filles s'installèrent avec leurs amis qui leur avait gardé les places d'en face. N'attendant pas de courrier, le quatuor entama leur porridge en discutant tranquillement de la soirée précédente. Un grand bruit d'ailes les interrompit subitement.

"Errol !" 

Ron avait poussé son exclamation de surprise assez fort pour que Neville Londubat, assis non loin d'eux, montre de l'intérêt pour la suite des évènements. Le hibou, vieux et épuisé, s'effondra sur la table et manqua de détruire le gâteau. Il tenait dans son bec une lettre rouge vif, son propriétaire eut un mouvement de recul en s'en apercevant.

"Oh non...

- Ne t'inquiète pas, il est toujours vivant, le rassura Hermione qui caressait l'oiseau du bout des doigts. 

- Ce n'est pas de ça que je parle... Regarde ! se lamenta t-il en montrant l'enveloppe."

Leurs visages prirent une teinte pâle. Eleanor tenta de calmer l'appréhension qui lui montait à la tête et capta l'air confus de Harry.

"C'est une beuglante, expliqua-t-elle, tu verras sa particularité très bientôt. Pauvre Ron..."

La lettre commençait à fumer de ses quatre bords. 

"Tu ferais mieux de l'ouvrit tout de suite, conseilla timidement Neville. Sinon, ce sera pire. Ma grand-mère m'en a envoyé une un jour, je ne l'ai pas ouverte et... ça été horrible. Ouvre-la. Tout sera terminé dans quelques minutes. 

Le Weasley s'empara de l'objet d'une main tremblante et la petite assemblée se boucha aussitôt les oreilles, imitée par Harry qui en comprit vite la raison. Un rugissement féroce retentit et la poussière tomba du plafond. 

"RONALD WEASLEY, COMMENT AS-TU OSE VOLER CETTE VOITURE ? CA NE M'AURAIT PAS ETONNE QU'ILS TE RENVOIENT ! ATTEND UN PEU QUE JE T'AIE SOUS LA MAIN ! J'IMAGINE QUE TU NE T'ES PAS DEMANDE DANS QUEL ETAT D'INQUIETUDE ON ETAIT, TON PERE ET MOI..."

 Les hurlements de Mme Weasley, cent fois plus puissants que d'habitude, faisaient trembler les assiettes et les cuillères et se répercutaient en échos assourdissants sur les murs de pierre. Tous les élèves s'étaient tournés vers eux pour voir qui avait reçu la beuglante et Ron s'était tellement tassé sur sa chaise qu'on ne voyait plus que son front écarlate dépasser de la table. Eleanor tentait d'agir comme si elle n'entendait pas la voix qui lui perçait les tympans. Un autre hiboux arriva discrètement dans sa direction et parvint à la distraire du bruit insupportable qu'elle avait en partie provoqué. Son cœur rata un battement quand elle reconnu l'écriture de Remus au dos. Aussitôt la lettre délivrée, l'oiseau s'éclipsa après un regard mauvais pour la beuglante.  

"Ma chère Eleanor,

J'ai longtemps hésité à t'envoyer cette lettre. Il faut que tu saches que ce que vous avez fait est mal, mais je pense que tu as largement eu le temps de t'en rendre compte. Evidemment, je suis en colère. Il faut que tu réalises que vos vies sont précieuses et que tu dois toujours penser au plus raisonnable avant de foncer tête baissée. Hélas, c'est un défaut qu'avait ton père. J'espère que tu retiendras la leçon mais j'espère davantage que tu n'as pas été blessé lors de l'atterrissage. Fais-moi savoir comment tu te sens,

Tendrement,

Remus"

La rouquine releva la tête brusquement pour retenir les larmes qui pesaient dangereusement sur ses paupières humides. Elle n'arrêtait pas de le décevoir, elle se détestait pour ça. Son attention se reporta sur la beuglante et elle reçu un autre coup dans l'estomac. 

Killing me softly (HP FANFICTION)Where stories live. Discover now