[TOME 1]La Fille du Temps (Pe...

By trenchaholic

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"C'est fou ce qu'on peut détester ceux qu'on aime..." Je devrais raconter mon histoire. Je ne voudrais pas qu... More

Wattys 2017
Avant-propos
Prologue✅
Chapitre 1✅
Chapitre 2✅
Chapitre 3✅
Chapitre 4✅
Chapitre 5✅
Chapitre 6✅
Chapitre 7✅
Chapitre 8✅
Chapitre 9✅
Chapitre 10✅
Chapitre 11✅
Chapitre 12✅
Chapitre 13✅
Chapitre 14✅
Chapitre 15✅
Chapitre 16✅
Chapitre 17✅
Chapitre 18✅
Chapitre 19✅
Chapitre 20✅
Chapitre 21✅
Chapitre 22✅
Chapitre 23✅
Chapitre 24✅
Chapitre 25✅
Chapitre 26✅
Chapitre 27✅
Chapitre 28✅
Chapitre 29✅
Chapitre 30✅
Chapitre 31✅
Chapitre 32✅
Chapitre 33✔
Chapitre 34✔
Chapitre 35✔
Chapitre 36✔
Chapitre 37✔
Chapitre 38✔
Chapitre 39✔
Chapitre 40✔
Chapitre 41✔
Chapitre 42✔
Chapitre 43✔
Chapitre 44✔
Chapitre 45(ok)
Chapitre 46(ok)
Chapitre 47(ok)
Chapitre 48(ok)
Chapitre 49(ok)
Chapitre 51(ok)
Chapitre 52(ok)
Chapitre 53(ok)
Chapitre 54(ok)
Chapitre 55(ok)
Chapitre 56(ok)
Chapitre 57(ok)
Chapitre 58(ok)
Chapitre 59(ok)
Chapitre 60(ok)
Chapitre 61(ok)
Chapitre 62(ok)
Chapitre 63(ok)
Chapitre 64(ok)
Chapitre 65(ok)
Chapitre 66(ok)
Chapitre 67(ok)
Chapitre 68(ok)
Chapitre 69(ok)
Chapitre 70(ok)
Chapitre 71(ok)
Chapitre 72(ok)
Chapitre 73(ok)
Chapitre 74(ok)
Chapitre 75(ok)
Chapitre 76(ok)
Chapitre 77(ok)
Chapitre 78(ok)
Chapitre 79(ok)
Chapitre 80(ok)
Chapitre 81(ok)
Chapitre 82(ok)
Chapitre 83(ok)
Chapitre 84(ok)
Chapitre 85(ok)
Chapitre 86(ok)
Epilogue
Fin!
oh.my.gods
((()))
Cover

Chapitre 50(ok)

730 60 2
By trenchaholic

On s'est posés sur la base de Crissy Field après la tombée de la nuit.

Dès que le professeur Chase est sorti de son biplan Camel, Annabeth a couru vers lui et lui a sauté au cou. 

Ils ont un peu discuté avec Percy.

-Annabeth, Percy, a interrompu Thalia d'une voix pressante.

Nous étions agenouillées auprès de Zoé avec Artémis et nous pansions les plaies de laChasseresse.

Ils ont accouru, mais nous étions tous démunis. Aucun de nous n'avait ni ambroisie ni nectar. Et aucun soin de médecine mortelle ne pouvait guérir Zoë. Il avait beau faire nuit, je voyais qu'elle avait mauvaise mine. Elle frissonnait et le léger halo lumineux dont elle était toujours entourées'estompait.

- Ne pouvez-vous pas la soigner par magie ? a demandé Percy à Artémis. Je veux dire... vous êtes une déesse.

Elle paraissait troublée.

-La vie est une chose fragile, Percy. Si les Parques ont décidé que le fil serait tranché, je ne peux pas y faire grand-chose. Mais je peux essayer. Elle a tendu la main pour la poser sur le flanc de Zoé, mais celle-ci lui a attrapé le poignet. Elle a regardé la déesse dans les yeux et un échange tacite s'est fait entre elles.

- T'ai-je bien servie ? a murmuré Zoé.

-Avec honneur, a dit doucement Artémis. Tu es la plus remarquable de mes lieutenantes.

Le visage de Zoé s'est détendu.

- Le repos. Enfin.

-Je peux essayer de guérir le poison, ma vaillante Chasseresse.

-L'un de nous devait mourir de la main d'un parent,murmurai-je. Je pensais... Non,j'espérais que ce soit moi. Je suis désolée.

Zoë a secoué la tête. Elle a vu Thalia et lui a pris la main.

-Je regrette qu'on se soit disputées. On aurait pu être sœurs.

- C'est ma faute, a dit Thalia, qui clignait très fort des yeux. Tu avais raison pour Luke, pour les héros, les hommes... raison sur toute la ligne.

- Peut-être pas tous les hommes, a murmuré Zoé. Tu as toujours l'épée, Percy?

Il a sorti Turbulence et l'a mise dans la main de Zoé. Elle l'a serrée avec satisfaction.

- Tu as dit la vérité, Percy Jackson. Tu n'es pas du tout comme... comme Héraclès. Je suis honorée que cette épée soit ton arme de combat.

Un violent frisson l'a parcourue.
- Les étoiles... Je vois les étoiles de nouveau, ma reine.

Une larme a coulé sur la joue d'Artémis.

- Oui, ma vaillante. Elles sont très belles, ce soir.

- Les étoiles... a répété Zoë.

Elle a rivé les yeux sur le ciel nocturne. Et elle n'a plus bougé.

Les larmes ont coulé sur mes joues. Thalia a baissé la tête. Annabeth a ravalé un sanglot et son père a posé les mains sur ses épaules. J'ai observé Artémis : la déesse a placé la main au-dessus de la bouche de Zoé puis dit quelques paroles en grec ancien. Une volute de fumée argentée s'est échappée des lèvres de Zoé et Artémis l'a recueillie dans le creux de sa paume.

Alors, dans un ultime scintillement, le corps de Zoé a disparu. Artémis s'est levée, a prononcé une sorte de bénédiction, soufflé dans le creux de sa main et envoyé voler la poussière d'argent dans le ciel. Elle a étincelé en s'élevant dans l'air, puis s'est dissipée.

Les étoiles brillaient d'un éclat plus vif qu'avant. Elles formaient un dessin que je n'avais jamais vu : une constellation étincelante qui ressemblait beaucoup à une silhouette de fille,une fille qui courait dans le ciel, armée d'un arc.

- Que le monde t'honore, ma Chasseresse, a dit Artémis. Vis à jamais dans les étoiles.

Les au revoir ont été difficiles. Le tonnerre et la foudre faisaient toujours rage au-dessus du mont Tamalpais, vers le nord. Artémis était tellement bouleversée qu'elle crépitait d'étincelles argentées. Ce qui m'inquiétait car, si elle perdait le contrôle brusquement et apparaissait sous sa forme pleinement divine, nous serions désintégrés du simple fait de l'avoir vue. Et j'avais plus que jamais envie de combattre Cronos.

-Je dois me rendre à l'Olympe immédiatement, a dit la déesse. Je ne peux pas vous emmener mais je vais vous envoyer de l'aide.

Artémis a posé la main sur l'épaule d'Annabeth.

-Tu es d'un courage incommensurable, ma fille. Ta décision sera la bonne.

Ensuite elle a posé un regard perplexe sur Thalia, comme si elle ne savait pas trop quoi penser de cette fille cadette de Zeus. Thalia semblait réticente à lever les yeux, pourtant quelque chose a fini par l'y pousser et elle a soutenu le regard de la déesse. J'ignore ce qui est passé entre elles, mais l'expression d'Artémis s'est adoucie et teintée de compassion. Pour finir, elle s'esttournée vers Percy.

- Tu as bien agi, m'a-t-elle dit. Pour un homme.

Puis elle m'a regardée.

-Tu es plus forte que ce que nous croyions. Il reste à savoir si c'est une bonne chose.

Elle est montée à bord de son chariot, qui s'est mis à luire. Nous avons tous détourné les yeux. Un éclair argenté a brièvement illuminé la nuit, et la déesse a disparu.

- Eh bien, a soupiré le professeur Chase. Elle est impressionnante, mais je dois dire que je préfère Athéna.

- Papa, a dit Annabeth en se tournant vers lui. Je... je suis désolée que...

- Tt-tt-tt. (Il l'a serrée dans ses bras.) Fais ce que tu dois faire, ma chérie. Je sais que ce n'est pas facile pour toi.

Sa voix tremblait un peu, mais il a souri courageusement à Annabeth.

Alors j'ai entendu un bruissement d'ailes. Trois pégases descendaient en fendant le brouillard : deux chevaux ailés blancs et un noir comme jais.

- Blackjack ! a appelé Percy.
Percy s'est engagé dans une discussion avec Blackjack. Il était question de qui ferait le voyage ou pas.

- Fascinant ! a dit le père d'Annabeth. Quelle maniabilité ! Je me demande comment l'envergure des ailes compense le poids du corps du cheval ?
Blackjack a penché la tête de côté.

- Vous vous rendez compte, si les Britanniques avaient eu ces pégases dans leur cavalerie sur le front de Crimée, a repris le professeur Chase, la charge de la brigade légère...

- Papa !

Il a cligné des yeux, a regardé sa fille et s'est forcé à sourire.

- Excuse-moi, ma chérie. Je sais que tu dois partir.

Il l'a serrée une dernière fois dans ses bras, avec affection et maladresse. Quand elle a tourné le dos pour rejoindre Blackjack avec Percy, le professeur Chase lui a lancé :

- Annabeth ! Je sais que San Francisco est un endroit dangereux pour toi. Mais s'il te plaît, n'oublie pas que tu seras toujours chez toi à la maison. Nous veillerons à ce qu'il ne t'arrive rien.

Annabeth n'a pas répondu, mais elle avait les yeux rouges. Son père a failli ajouter autre chose, mais il a semblé se raviser. Il a levé la main et l'a agitée tristement, puis il s'est éloigné à pas lourds sur la piste plongée dans l'obscurité. Thalia, Annabeth,Percy et moi avons grimpé sur nos pégases. Ensemble, nous sommes montés en flèche au-dessus de la baie et nous avons volé vers les collines de l'est.

Bientôt, San Francisco s'est réduit à un croissant de lumière derrière nous, coiffé de temps à autre d'un éclair vers le nord. Thalia était tellement épuisée qu'elle s'est endormie sur le dos de Porky.

Annabeth et Percy discutaient. Je pensais à Luke. Je ne pouvais pas me résigner au fait qu'il soit mort. Quelque chose me disait qu'il ne l'était pas. Mon instinct.

Les villes et bourgades défilaient toujours plus vite, formant des îlots de lumières de plus en plus rapprochés, jusqu'à ce que tout le paysage, en dessous de nous, soit un tapis scintillant. L'aube approchait. À l'est, le ciel virait au gris. Et plus loin devant nous, un immense halo blanc-jaune se déployait : les lumières de New York.

.-Voilà,a dit Thalia C'est commencé.

- Qu'est-ce qui est commencé ? a demandé Percy.

Haut dans le ciel, suspendu au-dessus de l'Empire State Building, l'Olympe formait son propre îlot de lumières,montagne flottante illuminée par des flambeaux et des braseros, dont les palais de marbre blanc scintillaient au petit jour.

- Le solstice d'hiver, a dit Thalia. Le Conseil des dieux.

-Magnifique,soufflai-je.

Nous avons survolé le centre de Manhattan, décrivant un tour complet autour du mont Olympe. Je n'y étais jamais allée. L'Olympe m'a émerveillée. Dans la pénombre du petit matin, les flambeaux et les feux des braseros teintaient les palais accrochés aux flancs de lamontagne de vingt couleurs différentes, qui allaient du rouge sang au bleu indigo.

Les rues sinueuses grouillaient de demi-dieux, d'esprits de la nature et de divinités mineures qui se déplaçaient dans des chariots ou des chaises portées par des Cyclopes. C'était à croire que l'hiver n'existait pas, ici. J'ai senti les parfums des jardins en fleurs, effluves de jasmin, de roses et d'autres senteurs que je ne savais pas identifier. De la musique s'échappait de nombreuses fenêtres, les sons mélodieux des lyres et des flûtes de Pan.

Juché sur le sommet du mont se dressait le plus grand de tous les palais, étincelant de blancheur : le palais des dieux. Nos pégases nous ont déposés dans la cour extérieure, devant un immense portail d'argent. Avant que je n'aie le temps de penser à frapper, les grilles se sont ouvertes toutes seules.
Blackjack et ses amis sont repartis en nous laissant seuls, Thalia, Percy,Annabeth et moi. Nous sommes restés une minute plantés devant le palais à le regarder, comme nous l'avions fait devant Westover Hall, il y avait de cela, nous semblait-il, un million d'années. Et puis, côte à côte, nous sommes entrés dans la salle du trône.

Douze gigantesques trônes formaient un U autour d'un foyer central, selon la même disposition que les bungalows à la colonie. Les constellations scintillaient au plafond;au grand complet, y compris la plus récente, Zoë la Chasseresse, qui parcourait les cieux armée de son arc.

Les sièges étaient tous occupés. Les dieux et déesses faisaient tous dans les cinq mètres et je n'avais jamais rien vu d'aussi impressionnant.

- Soyez les bienvenus, héros, a dit Artémis.

- Meuh !

C'est alors que j'ai remarqué l'Ophiotaurus et Grover.

Une sphère d'eau flottait au centre de la pièce, à côté du foyer. Bessie y nageait allègrement en agitant sa queue de serpent, pointant la tête par les côtés et le fond de la sphère. Nager dans une bulle magique était une nouveauté qu'il semblait découvrir avec bonheur. Grover était agenouillé devant le trône de Zeus, comme s'il venait de faire un rapport, mais quand il nous a vus, il a crié :

- Vous y êtes arrivés !

Il s'est précipité vers nous, puis il s'est rappelé qu'il tournait le dos à Zeus, alors il a pilé net et fait volte-face, pour demander la permission.

- Vas-y, a dit Zeus.

Mais il ne faisait pas vraiment attention à Grover. Le Seigneur du Ciel avait les yeux rivés sur Thalia. Grover nous a rejoints au petit trot. Aucun dieu ne parlait et ses sabots de satyre résonnaient sur le sol de marbre. Bessie clapotait dans sa bulle d'eau. Le feu crépitait dans l'âtre.

J'ai ardé la tête baissée. Je ne savais pas si les dieux avaient une bonne opinion de moi...

Grover a sauté à nos cous avant d'attraper Percy par les bras.

- Percy, on y est arrivés, Bessie et moi ! Mais il faut que tu les dissuades ! Ils ne peuvent pas faire ça !

- Quoi ?

- Héros, a appelé Artémis.

La déesse a glissé au pied de son trône et pris taille humaine : une adolescente aux cheveux auburn, parfaitement à l'aise parmi les géants de l'Olympe.

Elle s'est dirigée vers nous, scintillante dans sa robe argentée. Son visage ne trahissait aucune émotion. On aurait dit qu'elle marchait dans une colonne de lumière.

- Les dieux ont été informés de vos hauts faits, nous a dit Artémis. Ils savent que le mont Othrys se reforme à l'ouest. Ils sont au courant de la tentative d'évasion d'Atlas et des armées que lève Cronos. Nous avons décidé par vote de passer à l'action.

Il y a eu une vague de brouhaha parmi les dieux, comme s'ils n'étaient pas tous enthousiasmés par ce plan, mais personne n'a protesté.

- Sur l'ordre de notre seigneur Zeus, a poursuivi Artémis, mon frère Apollon et moi allons chasser les monstres les plus puissants et essayer de les abattre avant qu'ils puissent joindre les rangs des Titans. Dame Athéna surveillera personnellement les autres Titans pour les empêcher de s'évader des différentes prisons où ils sont captifs. Le seigneur Poséidon a été autorisé à déchaîner toutes ses forces contre le Princesse Andromède et à le couler au fond de l'océan. Quant à vous, mes héros...

Artémis s'est tournée vers les autres immortels.

- Ces sang-mêlé ont rendu un grand service à l'Olympe. Y a-t-il quelqu'un pour le contester ?

Elle a lentement balayé des yeux l'assemblée des dieux en arrêtant le regard sur chacun, tour à tour. Zeus, impeccable dans son costume sombre à fines rayures, barbe noire parfaitement taillée, les yeux pétillants d'énergie.

Assise à côté de lui se trouvait une femme d'une grande beauté, aux cheveux argentés rassemblés en une tresse sur l'épaule, vêtue d'une robe chatoyante aux couleurs des plumes de paon : dame Héra.

À la droite de Zeus, Poséidon. À côté de lui un homme massif, une jambe prise dans un appareil orthopédique en acier, la tête difforme, la barbe en bataille, une moustache brune crépitant d'étincelles : Héphaïstos, dieu des forges.

Hermès  était en costume, aujourd'hui, et consultait son téléphone portable.

Apollon, lui, était confortablement calé dans son trône d'or, des lunettes de soleil sur le nez. Il avait les écouteurs de son iPod dans les oreilles, de sorte que je n'étais même pas sûr qu'il écoute.

Dionysos tortillait une vrille de vigne entre les doigts, l'air de s'ennuyer,ce qui était sans doute le cas.


Quant à Arès, assis dans son trône cuir et chrome, il aiguisait un couteau.

Du côté des dames, une déesse brune en robe verte était assise à côté d'Héra, sur un trône fait de branches de pommier tressées. C'était Déméter, déesse des moissons.

À côté d'elle se trouvait une ravissante femme aux yeux gris, vêtue d'une élégante robe blanche. Il ne pouvait s'agir que de la mère d'Annabeth, Athéna.

Puis venait Aphrodite, avec son sourire enjôleur.

C'est Apollon qui a brisé le silence :

-Je dois dire que ces mômes ont assuré. (Il s'est éclairci la gorge et a entamé :) Les héros gagnent des lauriers...

- Euh, oui, ils ont été vraiment top, a interrompu Hermès, comme s'il voulait échapper aux vers d'Apollon. Ceux pour ne pas les désintégrer ?

Quelques mains hésitantes se sont levées : Déméter, Aphrodite.

- Une seconde, a grogné Arès, qui a pointé du doigt Thalia et Percy. Ces deux-là sont dangereux. Ce serait bien plus sûr, maintenant qu'on les a sous la main...

- Arès, a interrompu Poséidon, ce sont des héros valeureux. Nous ne réduirons pas mon fils en miettes.

- Ni ma fille, a grommelé Zeus. Elle s'est montrée brave.

Thalia a rougi et rivé les yeux sur le sol.

La déesse Athéna s'est éclairci la gorge et avancée sur son siège.

-Je suis fière de ma fille, moi aussi. Mais en ce qui concerne les deux autres,et même la fille de Cronos, il y a un facteur de risque.

J'ai encore plus baissé la tête,si c'était possible, et je me suis faite plus petite. Déjà que je n'étais pas grande...

- Maman ! s'est écriée Annabeth. Comment peux-tu...

Athéna l'a fait taire d'un regard calme mais ferme.

- Il est regrettable que mon père, Zeus, et mon oncle, Poséidon, aient brisé leur promesse de ne plus avoir d'enfants. Seul Hadès a tenu parole, ce qui n'est pas dénué d'ironie, je trouve. Comme nous le dit la Grande Prophétie, les enfants des trois aînés des dieux... tels que Percy et Thalia... sont dangereux. Il a beau être bête, Arès a raison sur ce point.

- Exactement ! s'est exclamé Arès. Hé, une seconde. Qui tu traites de...

Il se levait déjà mais une vrille de vigne s'est enroulée autour de sa taille comme une ceinture de sécurité et l'a maintenu sur son siège.

- Oh, je t'en prie, Arès, a soupiré Dionysos. Garde les bagarres pour plus tard.

Arès a arraché la vrille en jurant entre ses dents.

-T'es bien placé pour parler, vieil ivrogne, a-t-il ajouté. Sérieusement, tu veux protéger ces sales mômes ?

Dionysos nous a toisés d'un regard las.

-Je ne les aime pas spécialement. Athéna, penses-tu vraiment qu'il soit plus sûr de les supprimer ?

-Je n'exprime pas de jugement, a répondu la déesse. Je ne fais que pointer le risque. C'est au Conseil de décider ce que nous ferons.

-Je m'oppose à ce qu'ils soient punis, a dit Artémis. J'entends les récompenser. Si nous tuons les héros qui nous rendent de grands services, nous ne valons pas mieux que les Titans. Et si c'est ça, la justice olympienne, je ne veux rien avoir à y faire.

- Calme-toi, sœurette, a dit Apollon. Bon sang, il faudrait que tu décompresses un peu !

- Ne m'appelle pas « sœurette » ! J'entends les récompenser.

- Bon, a grogné Zeus. Peut-être. Mais le monstre doit être supprimé, lui au moins. Sommes-nous tous d'accord là-dessus ?

De nombreux hochements de tête.

- Bessie ? Vous voulez supprimer Bessie ?a demandé Percy.

- Meuhhhh ! a protesté Bessie.

Poséïdon a froncé les sourcils.

- Tu as appelé l'Ophiotauros « Bessie » ?

- Papa, a-t-il dit, c'est juste une créature marine. Une créature marine vraiment gentille. Vous ne pouvez pas le supprimer.

Poséidon a remué sur son trône, mal à l'aise.

- Percy, ce monstre a un pouvoir considérable. Si jamais les Titans s'emparaient de lui, ou si...

-Vous ne pouvez pas faire ça, a-t-il insisté. On n'arrive jamais à contrôler les prophéties. N'est-ce pas vrai ? En plus, Bess... l'Ophiotauros est innocent. C'est mal, de tuer une créature aussi innocente. Aussi mal que...que Cronos dévorant ses enfants à cause d'une chose qu'ils étaient seulement susceptibles de faire. C'est mal !

Zeus a semblé réfléchir. Ses yeux sont allés se poser sur sa fille, Thalia.

- Et le risque ? Cronos sait parfaitement bien que si l'un de vous sacrifiait les entrailles de la bête, il aurait le pouvoir de nous éliminer. Croyez-vous que nous puissions maintenir cette possibilité? Toi, ma fille, tu auras seize ans demain, exactement comme dit la prophétie.

- Il faut leur faire confiance, a dit alors Annabeth. Seigneur, vous devez leur faire confiance.

Zeus a grimacé.

- Faire confiance à des héros ?

-Annabeth a raison, a dit Artémis. Et c'est pourquoi nous devons d'abord accorder une récompense. Ma fidèle compagne, Zoë Nightshade, a rejoint les étoiles. Il me faut une nouvelle lieutenante et je compte en choisir une. Mais d'abord, Zeus, mon père, j'aimerais te parler en privé.

Zeus a fait signe à Artémis d'approcher. Il s'est penché et elle s'est mise à lui parler à l'oreille.
Artémis s'est finalement retournée.

- Je vais prendre une nouvelle lieutenante, a-t-elle annoncé. Si elle accepte. Thalia, a dit Artémis. Fille de Zeus. Veux-tu te joindre à la Chasse ?

Un silence de stupéfaction s'est abattu sur la salle. J'ai dévisagé Thalia, sans parvenir à en croire mes oreilles. Annabeth souriait. Elle a serré fort la main de Thalia, puis l'a lâchée, comme si elle s'y attendait depuis le début.

- Oui, a répondu Thalia d'une voix ferme.

Zeus s'est levé, le regard chargé d'inquiétude.

- Ma fille, réfléchis bien...

- Père, je n'aurai pas seize ans demain. Je n'aurai jamais seize ans. Je ne laisserai pas cette prophétie devenir la mienne. Je me tiens aux côtés de ma sœur Artémis. Cronos ne me tentera plus jamais.

Elle s'est agenouillée devant la déesse et a prêté serment.

-Je prête allégeance à la déesse Artémis. Je renonce à la compagnie des hommes..

Ensuite, Thalia a fait quelque chose qui m'a surprise presque plus que sa prestation de serment. Elle est venue vers Percy, lui a souri et, devant tout le monde, l'a embrassé.

Lorsqu'elle a desserré son étreinte et mis les mains sur ses épaules, il lui ai dit :

- Euh... t'es pas censée arrêter de faire de genre de chose ?Embrasser les garçons, je veux dire ?

-Je rends hommage à un ami, a-t-elle rectifié. Il faut que je me joigne à la Chasse, Percy. Je n'ai pas connu la paix depuis la colline des Sang-Mêlé. Là,j'ai enfin le sentiment d'avoir un foyer. Mais tu es un héros. Tu seras celui de la prophétie.

- Super, a-t-il marmonné.

-Je suis fière d'être ton amie.

Elle a embrassé Annabeth, qui faisait un gros effort pour ne pas pleurer. Et elle a même embrassé Grover, qui a paru sur le point de défaillir, comme si on venait de lui offrir un bon pour enchiladas à volonté. Je sais qu'il adorait les enchiladas plus que tout au monde. Ensuite,elle m'a fait enlacé, et je lui ai rendu son étreinte.

Puis Thalia est allée se placer à côté d'Artémis.

- Et maintenant parlons de l'Ophiotauros, a dit Artémis.

- Ce garçon est toujours dangereux, a prévenu Dionysos. Le monstre représente une immense tentation de pouvoir. Même si nous épargnons le garçon...

- Non. S'il vous plaît. Gardez l'Ophiotauros en lieu sûr. Mon père peut le cacher quelque part sous la mer ou le garder dans un aquarium ici, à l'Olympe. Mais vous devez le protéger.

- Et pourquoi devrions-nous te faire confiance ? a grondé Héphaïstos.

-Je n'ai que quatorze ans. Si cette prophétie me concerne, ça laisse encore deux ans.

- Ça laisse deux ans à Cronos pour te tromper, a dit Athéna. Beaucoup de choses peuvent changer en deux ans, jeune héros.

- Mère ! s'est écriée Annabeth, exaspérée.

- Ce n'est que la vérité, mon enfant. C'est une mauvaise stratégie de maintenir l'animal en vie. Et le garçon.

Poséïdon s'est levé.

-Je ne laisserai pas massacrer une créature marine, si je peux l'empêcher. Et je le peux.

Il a tendu le bras et un trident est apparu dans sa main : une hampe de bronze longue de six mètres, terminée par trois pointes scintillantes de lumière marine bleutée.

-Je me porterai garant du garçon et de la sécurité de l'Ophiotauros.

- Tu ne l'emmèneras pas sous la mer ! (Zeus s'est levé brusquement.) Je ne veux pas que tu aies un tel argument de négociation en ta possession.

- Mon frère, s'il te plaît, a soupiré Poséidon.

L'éclair de foudre de Zeus est apparu dans sa main, vibrant d'électricité, et il a empli la salle d'une odeur d'ozone.

- Entendu, a concédé Poséidon. Je construirai un aquarium ici pour la bête. Héphaïstos pourra m'aider. La créature sera en sécurité. Nous la protégerons avec tous nos pouvoirs réunis. Le garçon ne nous trahira pas. Je m'en porte garant sur mon honneur.

Zeus a réfléchi, puis il a dit :

- Qui est pour ?

Beaucoup de mains se sont levées. Dionysos s'est abstenu. Arès et Athéna aussi. Mais tous les autres...

-Nous avons la majorité, a décrété Zeus. Il nous reste maintenant à décider de ton sort, Annabella Davis,fille de Cronos.

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