OS Miraculous

Oleh jeannefostergoriot

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Bonjour à tous! Ceci est un recueil d'OS, des histoires en 1 chapitre sur Miraculous. Parfois, il y a des Two... Lebih Banyak

Avant-propos (le lire me ferait plaisir)
Révolution
Cauchemar ou rêve ?
Étrange visite au manoir (spécial Halloween)
Absence
Nathalie démissionne et j'arrache les paupières de Gabriel Agreste
Chat Noir applique la méthode Foster (et j'enchaîne sur du Papyura, jpp)
Chat Noir applique la méthode Foster (version sans Papyura)
Nathalie...(du Papyura, what else ?)
Père...(la réaction d'Adrien)
EMILIE !!!
Jalousie (Marichat / Ladynoir)
Pardonne-moi (Pluie de révélations, partie 1/3)
Je suis là pour toi (Pluie de révélation, partie 2/3)
Explique-moi (Pluie de révélations, partie 3/3)
Jusqu'à ta mort que j'avais prédite
Guérison
Amour (OS Saint-Valentin spécial kwamis)
Akumatisée !
Doivent-elles toutes mourir ?
Trahison
Si j'osais (OS Musical)
Une mélodie à la pointe de l'épée
Je ne peux pas
Ne me dévoilez pas
Dominos
Résurrection
Revenez !
Comme un rêve
Vous lui êtes nécessaire
Quel est ton plus grand secret ?
Ce que je sais
Ce que vous dites
Deuil impossible ?
Pourquoi ne nous voient-ils pas ?
Sans défense
Relations en évolution
Dialogues
Tu as raison
Joli bal
Un défi particulier
C'est juste un ami
Sauvetage à la dérive
Dangereuse alliance
Rémissions
Soutien
Les clés
Ré-unions
Peurs
Kaléidoscope
Bloqués !
Concurrence
Arcade (OS Musical)
Ecoutez-moi
Happier (OS Musical. ATTENTION A LA DÉPRIME!!!)
Inversement
Artistes
In Real Life ?
Comment on aime ?
Ne faites pas ça !
Demons (OS Musical)
Bad Liar (OS Musical Partie 2)
Jacques a dit (OS Musical)
Revenants (Spécial Halloween 2021)
Une dernière chance ?
Surprises !
Monologue
Ensemble
Sentis
En parallèle
En parallèle (et perpendiculaires)
Admiration
Dragonnes
Aveux
Fearless (OS Musical--> Média)
Pétition
Under pressure
Taquineries
Sauvetage in extremis
Idéal (OS de Nouvelle Année)
Anniversaire
Pillow of winds
Le retour de Mayura
Similitudes
You Stupid Bitch (OS Musical)
Ecoute
Plan's (Spécial Saint-Val 2022)
Découverte et blessures
Démasqués
Brèche
Risqué
Réaction explosive
Crise
Combat
Départ
Problème
Théories
Echappatoire
Je te donne (OS Musical)
Réparer
Union extraordinaire (Numéro 100 !!!)
Echange
Je t'aime en silence (OS Musical)
Heaven (OS Musical)
The nights
Amour Censure (OS Musical)
1 step forward, 3 steps back (OS Musical)
Jealousy, jealousy
Nobody's home (OS Musical)
Trouver sa place
Pointless (OS Musical)
I'll be good (OS Musical) (attention, très triste)
Yellow (OS Musical)
Head above water (OS Musical)
Allez là (OS Musical)
Never been in love
Les gens ont peur de ce qu'ils ne comprennent pas (spécial Halloween 2022)
Discussion
Lavender Haze (OS Musical)
Maroon (OS Musical)
Anti-Hero (OS Musical)
Snow on the Beach (OS Musical)
You're On Your Own, Kid (OS Musical)
Bejeweled (OS Musical)
Labyrinth (OS Musical)
Karma (OS Musical)
Sweet Nothing
Mastermind
The Great War
Bigger Than The Whole Sky (1ère version)
Bigger Than The Whole Sky (2ème version)
Paris (OS Musical)
Glitch (OS Musical)
Dear Reader (OS Musical)
S'apprendre
Trouvaille
Jour de Neige Partie 1: Défaire (Spécial Noël 2022)
Jour de neige partie 2: Recréer (Spécial Nouvel An 2023)
Ecouter et soigner
seven (OS Musical)
S'ouvrir et guérir (Partie 2 de "Ecouter et Soigner")
Pas toi (OS Musical)
Fuite
A travers le temps (Spécial Saint-Val 2023)
Like I'm Gonna Lose You
Apprendre et guérir
Question
Echapper
The Alcott (OS Musical)
Be Kind (OS Musical)
Je vais vous sauver
Folie
Falling For The Villain (OS Musical)
Rolling In the Deep
Another Love (attention aux LARMES)
Sans eux
Traffic lights (OS Musical)
No matter the season
Chosen Last
Under covers
Le jeu de la bouteille
Te libérer
Mine (OS Musical)
Se rencontrer
Reviens-moi (Halloween 2023)
Say Don't Go
Putting Up With Me
Espérer
T'accueillir
Last Christmas (OS Musical) (Spécial Noël 2023)
Dénouement (Spécial Nouvel An 2024)
T'intégrer
Réécrire
Lueur (Spécial Saint-Val 2024)
Oldest (OS Musical)
Se construire (Partie 1)
Se construire (Partie 2)
august (OS Musical)
betty
cardigan

Semblables

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Oleh jeannefostergoriot

29 octobre 2016.

Kagami ouvrit la fenêtre avec un soupir. Depuis trois jours, elle n'était pas sortie. Sa chambre était fermée à clé.

Mais comme si elle était responsable.

Ce n'était quand même pas sa faute si le fou de cousin d'Adrien s'était incrusté au bal des diamants et avait commencé à faire disparaître tout le monde, si ? Elle n'avait même pas compris la moitié de ce que Félix leur avait raconté. Mais elle était quand même punie, avec son souvenir dans la tête, la manière dont il lui avait glissé qu'elle pouvait se rebeller, qu'elle n'avait pas à être un pantin dans les mains de sa mère, son regard confiant quand il leur avait promis la liberté, malgré la colère avec laquelle l'escrimeuse l'avait confronté, l'étrange tendresse avec laquelle le garçon se comportait, la douleur dans ses yeux...

Félix Fathom Graham de Family.

Il y avait une certaine sauvagerie qui émanait de lui, et une grande crainte, une solitude sans nom.

Après encore une minute d'hésitation, elle envoya à Adrien le message qui attendait dans son téléphone depuis des heures.

« Hey, Adrien, ça va ? Je me demandais si tu pouvais me donner le numéro de ton cousin, j'aimerais bien lui parler. »

Deux minutes après, l'appareil vibrait de la réponse. Son ami était enfermé comme elle, mais il n'avait pas arrêté de discuter avec Marinette et ses amis, ça rendait la captivité moins pesante. Et, dans un second message, il avait partagé le numéro de Félix, informant que le Londonien était prévenu de la transmission. La bleutée hocha la tête, répondit qu'elle s'ennuyait à mourir dans sa chambre, mais Marinette l'avait appelée deux ou trois fois, et certains de leurs amis s'ingéniaient à la distraire.

La réponse d'Adrien la fit sourire, presque malgré elle.

« Ils peuvent pas nous garder enfermés pour toujours, va. On trouvera bien une solution, on est tous ensemble.

— Oui, t'as raison. »

Elle lui souhaita une bonne nuit, inspira profondément et envoya un message à Félix, nerveuse, un simple « Hi, it's Kagami. I have a few questions. »

Puis elle reposa le téléphone sur la table à côté de sa fenêtre et sortit sur le balcon. Ça au moins, elle y avait toujours accès. Par réflexe, elle passa un doigt sur son cou, là où aurait été son Miraculous. Elle savait qu'avec Longg, elle se serait enfuie, elle aurait été se promener dans la ville, ne revenant que le soir. Sa mère aurait sans doute été folle de rage, c'était peut-être une bonne chose qu'elle n'ait pas ses pouvoirs. L'air frais du soir apaisait ses idées, l'obscurité la laissait se calmer. Là, dans ce petit bout d'extérieur auquel elle avait encore droit, ses pensées cessaient de tourner en rond. Elle restait là, à fredonner une chanson entendue quelques jours auparavant, attendant une réponse.

De toute façon, elle n'avait rien de mieux à faire qu'attendre. Tous les livres sur ses étagères avaient été lus. Elle avait déjà fini un carnet de croquis, et elle essayait de les économiser. Alors elle se racontait des histoires, elle essayait de respirer et de se détendre alors que la pièce devenait oppressante, elle visualisait ce que ses amis pouvaient être en train de faire. Eux, au moins, ils étaient libres. Ils se retrouvaient peut-être au parc, ils discutaient, jouaient ensemble, se lançaient des défis. Par instants elle était jalouse, mais ça ne durait qu'un instant. Au fond, l'idée qu'ils soient heureux, qu'ils pensent à elle de temps à autres la consolait. Leur liberté et leurs messages lui donnaient un aperçu d'une vie à peu près normale. Sans objectif absurdement impossible de perfection permanente.

Soudain, le téléphone vibra bruyamment sur la table, ramenant son attention au moment présent. Là, sur l'écran, il y avait un message du Londonien, une réponse simple en deux mots. « Ask away. »

Un sourire vint éclairer le visage de l'escrimeuse, qui saisît l'appareil et tapa rapidement, demandant pourquoi il avait fait ça. Le soupir poussé par son interlocuteur fut presque perceptible alors qu'il répondait qu'il n'avait pas correctement réfléchi, il avait estimé que la vie de son cousin et de la jeune fille serait mieux sans leurs parents, sans les adultes.

« Mais, et nos amis ?? »

Il n'y eu pas de réponse pendant trois longues minutes avant qu'il réponde qu'il n'avait pas su prendre la notion en compte, il n'avait pas d'ami, ni même de vrai camarade, alors il n'avait pas réussi à y penser.

Kagami fronça les sourcils. La manière dont Félix le disait la faisait penser à sa solitude avant le premier cours d'escrime à Françoise Dupont, avant la fête de l'amitié et son après-midi avec Marinette. Le garçon était vraiment seul, sans doute plus encore qu'elle et Adrien, et peut-être tout aussi prisonnier que la jeune fille...

Elle serait son amie. C'était une promesse, elle lui apprendrait à apprécier la présence d'autres personnes, et elle lui transmettrait tout ce qu'elle savait des relations sociales. Ce n'était pas grand-chose, mais ce serait sans doute un progrès.

En plus, il avait l'air sacrément intelligent et intéressant, elle avait l'impression de le comprendre à demi-mots.

Alors elle ne cessa pas la discussion jusqu'au moment d'aller se coucher, se sentant plus légère d'avoir trouvé un nouvel ami.

************

Février 2017.

Assise en tailleur sur son balcon, Kagami respirait l'air froid avec plaisir. Les yeux levés vers la Lune, un croquis ouvert sur les genoux, elle mordillait le bout de son crayon avec nervosité. Dessiner Félix était compliqué, elle ne l'avait pas vu tant que ça, et jamais très longtemps.

Depuis octobre, ils avaient énormément parlé, étaient devenus très proches, ils discutaient de tout et de rien, ils se comprenaient comme personne au monde ne le pouvait.

Au fil des discussions, le garçon avait disséminé des informations sur la vérité, sa partie de l'histoire des Miraculous, laissant son amie retracer les liens. Ça s'était fait progressivement, difficilement. Il lui avait d'abord avoué le rôle de Flaimidable dans l'apparition de Monarque, l'origine d'Argos, et l'avait laissée prendre son temps avec l'information, sans lui parler, sans solliciter de réponse pendant deux jours. L'impact avait été sismique, elle avait remis en question tout ce qu'elle croyait, mais au bout de deux jours, le manque avait été trop important. Il la comprenait, et il était en train de lui donner les clés pour le comprendre aussi, il était une boîte à mystère dotée d'innombrables verrous. Elle était passée par-dessus, se convainquant qu'il devait y avoir une raison, il n'était pas diabolique comme ça.

Et la tapisserie s'était dévoilée, étape par étape, le lien entre Tomoe, les jumelles et leurs maris, la réalité de l'histoire des Miraculous, leur véritable nature à tous les trois. En espaçant les révélations, il avait réussi à la préparer, à lui permettre d'accepter les choses, à lui laisser tirer elle-même certaines conclusions. Personne ne lui avait jamais fait confiance ainsi, et elle mentirait si elle prétendait ne pas avoir été touchée, si elle affirmait que ses visites, une ou deux fois par mois, ne l'emmenaient pas au paradis.

Félix était extrêmement intelligent, courtois, avec un tact extraordinaire, une attention très particulière au monde, à ceux qui l'entouraient, il détectait toujours quand elle mentait en disant que sa journée s'était très bien passée, même si c'était par message, il savait toujours comment la faire sourire, son inventivité, son habilité manuelle dont il lui faisait des vidéos ou des tours quand il venait, des origamis complexes réalisés en moins d'une minute, des objets sur une table qu'il faisait disparaître. Une fois, en décembre, quand il était venu la voir, il lui avait pris sa bague et l'avait cachée derrière son oreille, attachée à une mèche de cheveux un peu plus longue, sans même qu'elle le sente. En récupérant la bague, elle avait aussi trouvé un petit bracelet doré, décoré d'étoiles bleu nuit. Elle le portait presque en permanence, caché sous sa veste, faisant bien attention à ne pas le faire cliqueter pour que sa mère ne pose pas de question.

Elle aussi, elle voulait lui faire un cadeau, mais à part se battre et dessiner, elle ne savait rien faire. Alors elle essayait de coucher son visage sur le papier, le moindre détail revenant à son esprit. Il occupait la quasi-totalité de ses pensées, son sourire en coin hantant son regard. Une fois, Adrien lui avait fait remarquer que le sourire maladroit qu'elle affichait d'habitude était devenu plus sincère, et avait adopté la même asymétrie. L'escrimeuse en était restée bouche bée, ne s'étant pas attendue à ce que ses sentiments soient ainsi visibles.

Soudain, son téléphone vibra d'un appel entrant, et en voyant qui appelait, elle répondit en une seconde, un immense sourire aux lèvres.

« Salut, trésor. Comment ça va ?

— Je t'ai déjà dit d'arrêter avec ce surnom, répondit-elle en se mordant la lèvre pour ne pas sourire.

— Tu le mérites, pourtant.

— Je ne suis pas un trésor.

— Bien sûr que si.

— Je ne te crois pas.

—... One day I'll show you. I promise.

— C'était un sanglot dans ta voix ??? Félix, est-ce que ça va ??

— Je n'ai pas sangloté.

— Tss. Ne mens pas.

— C'est juste que... ça me rend extrêmement triste de voir à quel point tu ne vois pas que tu es merveilleuse.

— Félix, sérieusement, je ne suis pas...

— Tu veux que je fasses la liste de toutes tes qualités ?

— Seulement si tu m'autorises à faire la liste des tiennes.

— Erm... Tu me laisses un peu de temps pour m'y préparer ?

— Tu as jusqu'à demain.

— Oh. C'est court. Mais d'accord.

— Ça fait depuis Noël que tu te prépares ! Ça fait suffisamment longtemps, non ?

— À peine un mois et demi...

— Rooh. Je t'ai déjà vu être plus courageux.

— Tu parles de la fois où j'ai fait le clown en défiant mon oncle ? De Lune Rouge ? De l'idée absurde de mettre en rogne tous les potes d'Adrien au point que y en ai trois d'akumatisées avec une dent contre moi ?

— Des trucs dans ce genre, oui. Mais même en moins spectaculaire, avoir démonté la serrure de la maison, m'avoir emmenée en balade au milieu de la nuit alors que Mère était réveillée, lui avoir laissé un origami de paon, fait avec son foulard préféré. Au fait, elle l'a trouvé, elle a compris que c'était de ta part et elle a essayé pendant trois jours de me faire avouer pourquoi tu avais mis ça là. Mais c'était juste un défi, non ?

— Absolument. Juste lui dire que je pouvais venir et repartir sans même qu'elle s'en aperçoive. Au fait, pourquoi... Pourquoi demain ?

— Je sais pas. J'aimerais bien que tu viennes, à vrai dire. Mais je sais que c'est difficile. C'est juste que Mère s'est encore énervée pour rien - apparemment je ne travaille pas assez mon escrime - et je suis encore privée de sortie. Enfin de toute manière, ils seront tous ensemble dès la sortie des cours, chacun en couple. Et je sais que ça va être solitaire. Si tu étais là, ça changerait tellement les choses. Je sais que c'est compliqué pour toi, que tu ne peux pas juste te téléporter, et que prendre des billets du jour au lendemain est quasi impossible, c'est juste... J'y pensais.

— Tu veux... »

Félix ne finit pas sa phrase. Son cœur battait bruyamment dans ses tempes. Est-ce que Kagami était vraiment en train de l'inviter à venir le lendemain ? Le quatorze ? Comment... Il ne comprenait pas. Elle était si merveilleuse, avec son sourire, sa détermination, sa générosité, sa timidité, sa manière de rouler les yeux quand les autres faisaient les idiots, sa gratitude, sa volonté d'apprendre, sa miséricorde. Et lui, il n'était jamais qu'une boule de nerfs chaotique, sans aucun code moral autre que la survie.

Il entendait sa voix le rassurer au bout de la ligne, et il ne pouvait s'empêcher de sourire. Elle était la personne la plus merveilleuse de l'univers.

« Oui, je voudrais que tu viennes me voir. Si tu es d'accord et si tu peux, bien sûr.

— Je... Je viendrai, Kagami. Je te le promets. Je serai là.

— Merci Félix !!

— Ce n'est rien, trésor.

— Arrête, j'ai dit !

— Oh, j'arrêterai pas. Je suis aussi heureux de t'avoir rencontrée qu'un pirate en trouvant un véritable trésor. Tu es mon trésor, Kagami, ma seule véritable amie, la seule qui arrive à me soutenir malgré tout. Je..., il se mordit la lèvre, si tu veux vraiment, je t'obéirai, mais je sais que ça te plaît.

— Tu me connais trop bien.

— Tu es facile à connaître, tu ne te caches pas. Et puis, avec le Miraculous, je peux deviner tes sourires.

— C'est vrai ? Comment tu fais ?? On est assez loin, pourtant !

— Je ne sais pas. Ça ne marche pas par SMS. J'imagine que le téléphone agit comme une espèce de loupe ? Peut-être que ta mère a des idées, c'est elle la plus renseignée je crois. Ou Nathalie.

— Je demanderai à Nathalie. Ma mère, c'est dernier recours. Vraiment.

— Je sais bien... 

— Ça va ?

— Toujours en parlant avec toi. J'aimerais bien pouvoir me faire des amis... Mais j'ai déjà mes diplômes, donc pas d'école et...

— Trouve-toi un club d'échecs. Tu adores ça, et tu peux encore progresser. Ce serait un bon point de départ.

— T'es géniale, Kagami.

— Mm, non. Je réfléchis en permanence c'est tout.

— Dis, Kagami, j'ai une question.

— Ask away.

— Est-ce que tu crois que le monde pourrait nous séparer ?

— Jamais. Quoi qu'il arrive, on aura toujours l'autre. Même si Mère me l'ordonnait je ne t'abandonnerais pas. Parce qu'avec toi, l'air s'emplit de magie, les journées ressemblent à un conte de fées, le temps ralentit et cesse sa course inquiétante. Rien ne pourrait changer ça. Rien ne pourrait nous séparer. Même la distance ne nous a pas empêchés de devenir les amis les plus proches. Si notre amitié finit, c'est que nous l'aurons décidé. Et je te promets de ne pas y mettre fin si tu n'es pas d'accord.

— On est sûrs que c'est moi qui ai un Miraculous de lecture des émotions ? Tu trouves toujours exactement les bons mots pour me rassurer !

— C'est juste qu'on se rassemble... Je réussis à trouver les mots parce que je comprends comment tu te sens. Je connais cette peur de tout faire rater. D'être abandonné. De ne pas être à la hauteur. Et je sais aussi que c'est les mots que je voudrais entendre si j'étais à ta place. Tu ne me perdras pas, je te le promets.

— Merci...

» Je dois y aller, Mummy m'appelle pour le dîner. À demain Princesse.

— À demain... »

Félix raccrocha, un sourire aux lèvres. Il avait décidément trouvé une perle. Il l'aimait tellement, et il n'était pas certain d'être capable de faire semblant. Il ne savait pas comment communiquer, comment s'exprimer, mais même cinq petites minutes de discussion avec elle l'aidaient à apprécier la vie, à se connaître, à se détendre. Il n'était plus l'enfant doré et parfait, il n'était plus le génie merveilleux ayant passé son diplôme de fin d'études à quatorze ans, il n'était plus le soutien émotionnel, il pouvait simplement être lui. Ses parents ne s'étaient probablement jamais aperçus de la pression mise sur ses épaules en secret, ils connaissaient seulement les douleurs clairement imposées...

« Félix, angel, are you ok?

— Yes, of course! Kagami is just so wonderful it amazes me every time I talk with her. She asked if I could go see her tomorrow, are you ok with it?

— Yes my dear. I'm not keeping you away from the girl you love, sweetheart.

— Thanks Mummy! But... are my feelings so clear...?

— You don't have to hide them. I hear how she's talking to you. She loves you back.

— How do you know all this?

— I may never had the freedom to experience love, but I know what il looks like, and I notice how you smile when you talk about her, how dreamy you become whenever she's brought up, how you learn things just to make her smile. I hear her voice, I see the sparks in her eyes when you video-call, and... She asked you to come see her on Valentine's Day, didn't she ?

— Yes... Yes, you're right...

— I love that look of hope on your face. It's better than when you are all serious and refrain from showing anything. You know it's going to be hard, right?

— Why?

— Not so much for your feelings. You two will probably have no problem handling the distance, you're doing it very well. But cause of Tomoe. She will probably never let that slide.

— She can't keep us apart.

— I know you can fight. But don't forget, she may not be as free.

— She is. She wears her amok. I'm practically sure about this.

— But her mother has authority on her. As Colt did over you. Please. Be ready.

— I will, Mummy. We will fight.

— You're a good boy, Felix, I'm sure you'll be amazing for her, sourit Amélie en passant la main dans les cheveux de son fils, I hope you'll be fine.

— Thanks... »

Une fois le repas fini, l'adolescent partit se coucher, un sourire rêveur aux lèvres. Demain, il verrait Kagami ! Il s'était écoulé à peine trois semaines depuis sa dernière visite, mais chaque jour était long. Peut-être qu'un jour, ils auraient la liberté d'être proches, enfin.

En fermant les yeux, il imagina son sourire quand elle l'accueillerait le lendemain, les paillettes de joie dans son regard.

Elle était merveilleuse.

************

Le lendemain soir.

Argos se posa sur le balcon de Kagami, un sourire aux lèvres, un bouquet de roses rouges et blanches cachées derrière le dos alors qu'il toquait à la vitre, attirant l'attention de la jeune fille dessinant dans la chambre, éclairée par le soleil couchant.

« Félix ! Je suis tellement contente de te voir, s'exclama-t-elle en ouvrant la fenêtre et le serrant dans ses bras.

— Moi aussi, trésor. Moi aussi, murmura le garçon en lui rendant son étreinte, les fleurs effleurant les cheveux bleutés, se détransformant d'un murmure inaudible.

— Viens, sourit-elle en le trainant dans la chambre, je t'ai fait un cadeau... Laisse-moi le retrouver... »

Alors qu'elle farfouillait au milieu de ses carnets de dessins, il déposa le bouquet sur la commode, un sourire flottant sur ses lèvres. Il réfléchissait à tous les mots qui battaient dans son cœur, qui le faisaient respirer, tous ces mots qu'il ne savait pas dire, mais aujourd'hui était le jour parfait pour ça.

« Trésor ». Elle n'avait pas volé son surnom, enfermée, cachée par sa mère hors de vue, sans savoir sa force, changeant la vie des personnes qui savaient la retrouver.

« Tiens, voilà ! »

Un sourire immense rayonnait sur ses lèvres alors qu'elle lui tendait une feuille de papier, un dessin d'eux, de profil, sur le balcon, main dans la main au milieu d'une lumière rose et or. Les traits étaient extrêmement précis, on reconnaissait chaque bâtiment, chaque trait sur leurs visages se retrouvait reproduit à la perfection, les couleurs entourant leurs portraits étaient saisissantes d'éclat et de vie, et leur présence en noir et blanc ne tranchait étonnamment pas.

Félix resta bouche bée, fasciné par l'œuvre devant lui pendant de longues secondes, étudiant le moindre détail avant d'oser prendre le papier, admiratif. L'idée qu'elle avait fait ça, juste pour lui, le touchait au cœur.

« Kagami... C'est magnifique..., murmura-t-il.

— Merci, répondit la jeune fille avec un sourire léger, je suis contente que ça te plaise...

— Dis, pourquoi est-ce qu'on a pas de couleurs ?

— Je... Tu vas trouver ça ridicule.

— Non, répondit le garçon en posant sa main sur la joue de son amie, ses yeux d'émeraude plongés dans le ciel de son interlocutrice, non, je te le promets. Quoi que tu fasses, quelles que soient tes raisons, je sais que c'est toujours sensé. Qu'il y a toujours une réalité profonde, un sens.

— Félix..., soupira Kagami en reculant d'un pas, je t'ai déjà dit que...

— Chut. Je sais. Tu vas dire que j'ai tort, que je vois des qualités qui ne sont pas là, que je me trompe, que je ne vois pas la réalité. Tu te caches, Kagami, tu essaies de montrer la perfection, on ne t'as jamais dit que c'était un mythe. Et tu refuses de comprendre que tu es merveilleuse, qu'on peut te choisir, te vouloir. Tu es attentive, attentionnée, décidée, résiliente, forte. Tu es fière à juste titre de tes accomplissements, tu es excitée des bonnes choses que la vie te donne, tu es bienveillante pour tous malgré les bêtises, tu es incroyablement perfectionniste, ce qui te permet de créer des chefs-d'œuvre extraordinaires. Tu es honnête, tu ne mens pas. Tu as un cœur d'or, chevillé d'un code moral puissant. Tu sais comment plaisanter, comment détendre l'atmosphère, même si tu ne le montres pas.

» S'il te plaît, Kagami, soupira le blond en secouant la tête et en s'asseyant sur le lit, s'il te plaît, arrête de te déprécier ainsi. Ton cerveau cherche toujours des preuves pour ce que tu lui dis. Et si tu lui affirmes que tu ne vaux rien, il trouvera ses preuves. Écoute ton cœur. Je sais ce qu'il crie, mais il faut que tu le formules.

— Je suis libre. Je peux me choisir. J'ai le droit de m'apprécier, de faire ce qui me plaît. Et je peux aimer comme je veux. Ce sont des choses... »

Elle soupira, s'assit à côté de son partenaire, ferma les yeux, prit une profonde inspiration, essayant de formuler tout ce qui se passait dans sa tête.

« Ce sont des choses que je sais, tout au fond de moi, mais j'ai peur. Parce que si je les admets, je ne me verrai plus jamais pareil, et j'ai été éduquée en pensant que quoi qu'il arrive, j'étais inférieure au poids de mes ancêtres, je ne vaudrais jamais ce que ma famille valait, à moins d'être absolument parfaite. Admettre que je suis libre, que je peux choisir, que j'ai le droit profond de m'apprécier, d'aimer ce que je veux et qui je veux, c'est rejeter cela. C'est dire que je suis assez. Que rien qu'en étant, en choisissant de me battre pour ce que je désire, je rends déjà beaucoup de mes ancêtres fiers. Et ça fait peur. C'est terrifiant, même.

» Mais tu sais quoi, interrogea-t-elle sur un ton joueur en se tournant pour croiser son regard, ça fait beaucoup moins peur quand t'es là. C'est pour ça que je nous ai pas colorés. Toutes ces nuances, c'est celles du bonheur, celles que je vois avec toi. Mais je ne sais pas si tu les vois aussi. Si tu accepteras qu'elles viennent déposer leurs pigments sur nous. Je t'aime Félix, parce que tu es une personne extraordinaire, un garçon attentif, joueur, créatif, lumineux, parce que je n'ai jamais vu le monde aussi beau avant de te rencontrer. Je t'aime. Et j'espère que tu voudras bien accepter le simple présent de mon cœur...

— Oui. »

Un seul mot, qui résonna entre eux pour les noyer de joie.

Un simple mot, qui vint calmement les libérer de leurs angoisses.

Un unique mot, qui éclaira leurs sourires comme un serment.

Leurs lèvres s'unirent doucement, naturellement, comme si elles avaient été créées pour cela.

La lumière du couchant brillaient sur eux, les faisant rayonner.

Ils s'aimaient.

Et quelles que soient les obstacles que la vie leur ferait traverser, ils étaient décidés à écrire eux-mêmes leur histoire d'amour, avec des cadeaux, des échanges, des sourires.

************

3885 Mots.

En une semaine, c'est pas mal. (C'est même carrément énorme).

Au départ, je voulais aller plus loin. Mais honnêtement ? Je crois pas que ce soit la peine. On a tout. Et surtout, ils s'aiment depuis un moment, même s'ils ont refusé de le voir avant. Donc en vrai, ça ne changera pas grand-chose à leur relation, à part que chacun sera plus confiant, et qu'ils vont probablement commencer et finir chaque discussion avec des « je t'aime ».

Ils sont compliqués, je vais pas vous mentir. Surtout Félix, d'où la limitation de son point de vue. Mais je les aime bien.

Aussi, je suis certaine à 200% qu'ils passent leur temps à se filer des cadeaux, plus ou moins gros. Et Kagami dessine Félix en permanence.

Le jeu sur les couleurs dans le dessin,  c'était très fun. Je savais pas trop comment amener à la déclaration, et ça s'est fait tout seul.

Aussi, maintenant, je peux écrire des musicaux sur eux !!! Et je peux écrire ma chanson préférée de tous les temps, parce qu'elle leur correspond parfaitement.

Enfin vous verrez ;-)

Bises,

Jeanne

(08/04/2024, 01h17)

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