Hi ! Ceci est ma réaction à Risque et Réplique, et c'est la vraie Jeanne qui réagit, c'est vraiment moi qui agit.
Donc, s'il vous plaît, juste... Ne jouez pas les stalkers sur les infos, ne soyez pas cruels en commentaires (vous l'êtes pas mais bon... On sait jamais...)
Ah, et y a un spoil du tome 4 de GDCP qui se balade (bah oui... Mes séries préférées...), donc si vous comptez lire bientôt... Evitez ?
A part ça, bonne lecture et commentez bien !
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Une jeune fille sentait la colère pulser dans ses tempes. L'épisode qui venait de terminer sur l'écran de son ordinateur l'enrageait. Elle avait beau tenter de se raisonner, elle avait juste envie d'aller prendre d'assaut la tour de TF1 en espérant y trouver Thomas Astruc et les scénaristes de Miraculous, ou de quoi les joindre. Afin d'obtenir une explication sur ce final infernal.
Respire, Jeanne, respire. Ça va aller...
Non ! Putang ! Félix, je te hais, je te hais, Gabriel est mort là, c'est dead, il est mort, y a plus que Papi-monstre ! Raaaaah !!
Elle inspira profondément, repoussant une mèche de cheveux, ré-ajusta ses lunettes. Du bout des doigts, elle se massa les tempes. Aller hurler sur l'équipe ne servirait à rien, écrire pourrait peut-être la calmer. Enfin, elle pouvait essayer, ce serait déjà quelque chose.
Sauf qu'elle savait bien que ça ne serait pas suffisant. Grimaçant, la jeune fille ouvrît l'application Notes, et commença à taper un texte, où Nathalie craquait enfin. Mais ça n'allait pas, ce n'était pas logique, elle voulait rentrer dans son univers mais ça ne passait pas.
Elle regarda dans le vague, les yeux fixés sur un point quelque part dans l'océan Antarctique sur la carte du monde en face d'elle. Elle devait trouver une idée, un moyen d'évacuer la frustration, sinon elle allait devenir dingue.
Poussant un soupir, elle reposa son téléphone. Elle devait trouver une solution, mais de là à l'imaginer... Et non, écrire la mort de Laure n'allait pas lui faire du bien. Certes, ça ferait souffrir Gabriel, mais il fallait faire souffrir Papi-Monstre, pas Gabriel, la jeune fille appréciait Gabriel, quand il était encore vivant.
Ouvrant une page YouTube, Jeanne ré-enfonça ses écouteurs dans ses oreilles, et lança le mix proposé sur la première ligne. Si la musique ne lui donnait pas d'idée, au moins, cela la calmerait. Enfin, à condition que le site soit coopératif et ne lui envoie pas des dizaines de pubs.
Alors qu'elle écoutait, les yeux fermés, marquant le rythme du bout des doigts en pianotant le rythme sur son bureau, une image commença à danser dans son esprit. Les bracelets magiques des héros étasuniens, et la manière dont il semblait y avoir une infinité de pouvoirs différents. Tout était possible, avec eux. Alors... Certes, elle ne pourrait pas s'offrir un pouvoir, elle n'était qu'une fan dans un monde où la magie étonnante n'existait pas. Mais au moins, se créer son propre bracelet représentatif l'occuperait.
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Trois jours plus tard.
L'apprentie écrivaine regardait avec un sourire les objets qu'elle avait exhumés dans un magasin de fan découvert plus tôt lors de l'une de ses explorations de Paris. Un petit bracelet doré exactement semblable à celui des héros étasuniens, au détail près qu'il n'y avait pas la cocarde américaine, des pinceaux très fins et des couleurs pour peindre le centre.
Au départ, la jeune fille avait planifié de peindre le drapeau français, en écho, puis elle avait changé pour quelque chose de plus personnel. Avec une grande inspiration, elle décapsula le pot de blanc, étala la couleur sur la plaque avec un pinceau, attendit que la première couleur ait séché avant de tracer trois fines rayures horizontales noires. Elle traça ensuite le A sans barre violet, bleu, vert, jaune, orange et rouge, finalisant le drapeau des Alliés LGBTQIA+.
Attendant que la dernière couche de couleur sèche, elle réfléchit sur sa dernière hésitation, puis traça, sur la barre blanche du bas du drapeau, un petit point d'interrogation rose, violet et bleu, et un plus large rayé noir, gris, blanc et violet, pour les deux questions qu'elle se posait encore et toujours sur elle-même.
Jetant un regard à sa montre, elle constata qu'il était déjà deux heures et demie, elle devait aller en cours. Mais elle savait que la nuit ne tomberait pas sans qu'elle ait joué avec son nouveau bijou, qu'elle enfila avant de saisir son sac de cours, et de partir.
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Quatre heures plus tard.
Debout dans l'ascenseur, Jeanne observait avec attention la breloque peinte qu'elle s'était fabriquée. Tout au fond d'elle, elle espérait que le pouvoir auquel elle pensait en peignant existait réellement, mais elle savait que c'était impossible.
Du bout du doigt, elle tourna la breloque. Aussitôt, une puissante lumière bleutée l'entoura, lui faisant fermer les yeux. Quand elle les rouvrît, elle s'aperçût que ses cheveux s'étaient noués en un chignon strict, sa tenue était devenue intégralement blanche, ses doigts portaient de longs gants de soie, blancs avec le haut recouvert d'une broderie bleu ciel, et ses vieilles bottines délavées étaient devenues de longues bottes brillantes de nouveauté. Les branches de ses lunettes étaient devenues extrêmement fines, et gris-argent, disparaissant presque.
La jeune fille était bouche bée. Son rêve était réalisé. Elle se détransforma, puis respira profondément. Bon. En personnalisant le bracelet, elle avait rêvé de pouvoir accéder aux mondes de fiction. Puisqu'elle avait des pouvoirs, puisque la magie s'était activée, il était probable que ce soit celui-ci qui lui ait été accordé.
Poussant la porte, elle salua rapidement sa famille, puis se dirigea vers sa chambre, réfléchissant à un plan pour aller raisonner Gabriel, faisant des noeuds dans la chaîne qu'elle portait. Pour ce soir, c'était mort, tout le monde était là, elle ne pourrait pas « s'évader ». Mais le lendemain, oui. Dans le pire des cas, elle arriverait en retard en cours, mais ça n'était pas un drame.
Un sourire aux lèvres, elle ôta le bracelet, et monta le cacher dans la boîte à bijoux qu'elle gardait sur l'étagère au-dessus de son lit. Là, personne ne risquait de le toucher et de faire n'importe quoi.
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Le lendemain, neuf heures.
Jeanne souriait, son bracelet au poignet. Elle n'avait pas beaucoup de temps, à dix heures et quart elle devait partir, mais elle savait qu'elle y arriverait.
Elle agita la breloque et se transforma, dans un éclair blanc. Fermant les yeux, elle imagina un portail, qui s'ouvrait sur le bureau de Gabriel Agreste, où elle se figurait le styliste. Rouvrant les yeux, elle repéra devant elle une sorte de porte, qu'elle poussa d'instinct. Aussitôt, elle se retrouva dans la grande salle qu'elle avait détaillé tant de fois.
D'instinct, elle se tourna vers le tableau d'Émilie, et lui adressa un regard assassin. Même s'il était probable que la femme de Gabriel aurait désapprouvé tout cela, l'écrivaine ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir un peu.
Elle se retourna, et ferma le portail à l'instant où Gabriel poussait la porte.
« Qui êtes-vous ? Et que faites-vous ici, lança-t-il agressivement.
— Juste une fan qui en a marre. Mais sérieux, c'est quoi l'amalgame, là ? Vous êtes tellement lumineux...
» Désolée Miel, j'crois que je suis pas en état pour le frapper... J'vais juste prendre les Miraculous que je veux, et partir, murmura-t-elle en plissant les yeux.
— Je n'ai pas bien compris... Mais pour votre question, c'est le Lapin, le Cheval et bien sûr le Papillon.
— Fluff ok, c'est blanc, par principe les tenues avec le Lapin sont éblouissantes, mais Kaalki ?! D'accord elle est un peu altière et agaçante, mais elle n'éblouie pas ! Bon on va mettre ça sur le compte de Pégase qu'on a tendance à imaginer blanc, même si c'est probablement grâce à Disney et le pire dessin animé d'adaptation de tous les temps. Bref. Nan, arrêtez. S'il vous plaît. »
Jeanne se massa les tempes. Elle voulait garder les yeux sur son interlocuteur, mais il clignotait insupportablement, elle n'entendait plus, déjà, son champ de vision se floutait.
Assieds-toi !
Elle se sentit à peine tomber sur le sol, elle ne voyait plus rien, elle écarquillait les yeux tout en sachant que c'était inutile, marmonnant indistinctement des jurons, un « je déteste ces trucs, par Asklépios, je hais ça » très confus, elle avait l'impression d'avoir de la pâte dans la bouche, elle n'arrivait pas à articuler, elle se força à respirer profondément, tentant de chasser l'évanouissement pur et simple qu'elle sentait dans le bord de sa conscience.
Elle ne sût pas combien de temps cela dura, mais quand elle retrouva enfin la vue, Gabriel était assis non loin, un air d'inquiétude au visage, et Nathalie se tenait à son côté, un sourire rassurant au visage mais un air de colère dans le regard.
« Monsieur ? Qui est cette fille et que lui avez-vous fait pour qu'elle se retrouve dans cet état ?
— Il n'a rien fait, je vais bien, tout va bien, déclara Jeanne en se relevant.
» C'est juste mon idiote de sensibilité à la lumière, ça arrive parfois. M. Agreste avait amalgamé les Miraculous du Papillon, du Cheval et du Lapin, et son costume était très lumineux, ça m'a fait mal à la tête quand je l'ai vu. Je le lui ai dit et je pense... Il a dû se détransformer, puis essayer de corriger le costume de manière moins lumineuse. Mais ça n'a pas marché, et comme chaque changement s'accompagne d'un flash, le malaise est vite arrivé. Mais il n'est pas responsable.
— Vous êtes certaine que..., commença l'adulte avant d'être interrompue par une quinte de toux.
— C'est pas de sa faute si je suis sensible aux flashs, répondit la jeune fille en haussant les épaules.
» Par contre, je vais récupérer ça, fit-elle en s'approchant de Gabriel et en se mettant sur la pointe des pieds pour lui retirer les lunettes du Cheval, parce que c'est le mien. Et je dois récupérer la Chèvre pour ma meilleure amie, et le Coq parce que c'est cheaté. Pis comme ça, j'ai les deux d'un de mes ships préférés.
— Pardon ?
— Bon, la « Miracle Box » maintenant. On a suggéré que ce soit le cercueil d'Émilie, mais j'y crois pas trop. Je penche plutôt pour un coin secret dans l'observatoire. Doit bien y avoir de quoi, vu le nombre de tiroirs à armes...
— Arrête ! Stop ! Qu'est-ce que tu fais ?!
— Je fais ce que je veux. Je suis juste une fan qui en a marre, qui prie pour que la règle de responsabilité s'applique enfin correctement parce que Nathalie est la seule qui mérite de porter un Miraculous et que ça fait deux saisons que je vois mon personnage préféré crever au ralenti. J'pensais qu'en ne choisissant pas Fu, et dans une série théoriquement pour enfants, j'avais une petite chance de voir mon perso arriver au bout de la série, mais non, manifestement. Fin, dans la mythologie grecque j'avais pris un immortel, et ils ont quand même réussi à le tuer, ces clowns !
» Bref, déclara-t-elle en prenant une profonde inspiration, je dois me calmer, récupérer les Miraculous, éviter de faire un autre malaise et vous faire comprendre que Gabriel Agreste est mort devant le Papillombre, que jouer avec la nature est mal, que quand quelqu'un est mort, il faut l'accepter parce qu'on peut rien y faire, que Ladybug et Chat Noir sont juste deux ados de quatorze ans qui n'ont pas de chance. Vous faire comprendre que vivre comme ça, ce n'est pas vivre, seulement survivre en tuant son identité ! Que vous êtes un crétin fini, encore plus aveugle que votre andouille de fils, que vous n'avez plus de cœur, que vous n'êtes plus que la marionnette de vos pouvoirs ! »
Dans la voix de la jeune fille, on entendait à la fois la colère, une détestation affleurante et brûlante et aussi une étrange forme de déception, une tristesse qui se lisait aussi dans les yeux bruns cachés derrière les lunettes.
« Mademoiselle, intervînt doucement Nathalie, ne lui en voulez pas, il...
— Je sais, oui, je connais ses raisons. Mais... La vie n'est pas toujours gentille, il faut apprendre à se battre avec elle et à s'accrocher, et à garder la tête assez froide pour ne pas être détruit par ses émotions, ou trouver le soutien qui apaisera la blessure. Monsieur Agreste... Je ne suis pas la seule à en connaître presque trop sur les dessous de votre univers. Pour mon monde votre réalité est une fiction mais j'ai réussi à tricher avec la notion de réalité, de vérité. Ça fait des années que je discute avec les autres fans de votre univers, et... Le moins qu'on puisse dire, c'est que vous n'êtes pas très apprécié. Et pas vraiment à cause du Papillon, en fait, je crois, c'est plus votre attitude avec votre entourage, la manière dont vous traitez Adrien, et Nathalie.
» Mais moi, j'ai toujours une forme de... Je ne sais pas comment dire, mais vous êtes un personnage que j'apprécie, à l'origine. En saison trois, j'aimais vraiment beaucoup ce qu'on voyait de vous...
— En saison trois ? Nous sommes une série, chez vous ?
— Oui. La saison un s'étend de la toute première akumatisation au jour du Collectionneur. La saison deux est terminée avec le Jour des Héros, la saison trois est la période d'activité de Mayura, et la quatrième saison commence au moment où vous avez réparé le Miraculous du Paon, et finit avec Risque et Réplique. Le final a été diffusé il y a quatre jours, et j'ai cru que j'allais casser mon ordinateur. Je vous l'ai dit, j'apprécie votre personnage à l'origine, mais depuis le début de la saison quatre vous virez complètement fou, et... J'en suis à espérer que vous vous preniez la règle de responsabilité dans la figure de manière sévère.
» Parce que si vous avez déjà perdu la raison, c'est pas pour autant que vous arrêtez, et à moins que vous tombiez malade à cause des Miraculous, j'vois pas trop comment on pourrait vous arrêter. Mais... La fois où Ladybug a essayé de juste porter tous les Miraculous, elle a manqué s'évanouir donc j'ai bon espoir.
— Qu'est-ce que vous voulez ? Et éloignez-vous de...
— Y a le coffre-fort derrière, mais est-ce qu'il les aurait mis là, alors que Félix l'a ouvert, marmonna-t-elle en fixant le tableau, je ne crois pas, il est fou, mais comme Gisela, trop intelligent pour faire une telle erreur... La seule chose qui l'empêche de gagner, c'est qu'il n'abdique pas complètement pour l'objectif, pour les raisons qu'il se donne, il fait ça pour survivre... Sauf qu'il a survécu, mais il ne l'a pas vu... La magie l'en empêche, et le scénario aussi, il se laisse dévorer par les émotions des autres... Il a besoin de repérer des émotions semblables aux siennes, sinon on sera mort. Bon, ok mais... Ah, enfin !
— Mademoiselle, s'inquiéta Nathalie qu'est-ce que...?
— Mais... Vous avez vraiment peur qu'on vous vole quelque chose, Monsieur Agreste !!
— Pourquoi dis-tu cela, demanda-t-il avec un sourire amusé.
— Parce que tout le monde fait pas deux mètres ! Et qu'j'aime pas me sentir petite. Et là, franchement, c'est rageant, parce que le tableau s'est décalé et j'ai entendu un claquement, donc j'ai trouvé la bonne combinaison, mais j'arrive même pas à voir le casier !!
— Tiens, déclara-t-il en s'approchant et en lui tendant un coffret.
— Vous êtes sérieux ?!?!
— Qui est Gisela ?
— Un personnage de « Gardiens des cités perdues », ma série de livres préférée. Une des antagonistes principales. Et monstrueusement tordue. Et je pense qu'elle est encore plus folle que Papillombre.
— Tu fais la distinction ? Entre les moments où je suis transformé et ceux où je ne le suis pas ?
— Oui. Je la fais même entre Papillon, Papillombre et les amalgames que vous ferez ensuite. Parce que le Papillon n'était pas complètement fou, psychopathe, que c'était juste la cassure qui se révélait. Mais le Papillombre est la cassure qui a pris le pas sur tout le reste, et le « Papi-Monstre », qui est apparu même avant l'akumatisation de Risque, je dirais qu'il était là au moment de Kuro Necko, lui, il ne comprend pas la fêlure et la douleur qu'il ressent, parce qu'il s'est coupé de son histoire et de sa lumière.
» Au fait, pourquoi vous êtes-vous mis à me tutoyer, vous me vouvoyiez au départ...
— J'ai senti que tu préférerais le tutoiement. Tu peux les prendre, tu sais ?
— Tous ?!
— Kaalki, je renonce à toi. Fluff, je renonce à toi. Oui, si tu veux.
— Je ne peux... Pourquoi ?! Qu'est-ce que j'ai fait ?!
— Tu t'es évanouie seulement en me voyant, tu m'as expliqué à quel point je m'étais perdu, tu as montré ta colère mais aussi une déception et... Ce n'est pas souvent que les méchants déçoivent, parce qu'on ne place pas d'espoir sur eux. Et toi, tu en avais, et ta colère, tes protestations sont une marque de déception. Tu n'es pas juste en colère, et tu m'as expliqué pourquoi. Tu m'as dit qui je suis alors que je ne veux pas le savoir depuis longtemps.
— Est-ce que je peux faire quelque chose ? Ça fait longtemps que...
— Vas-y.
— Merci..., murmura-t-elle en pêchant le Miraculous du Cochon dans le coffret, et en le passant à son poignet en faisant bien attention à ne pas l'emmêler avec son propre bracelet magique.
» Daizzi, transforme-moi. Cadeau. »
Jeanne sentit son cœur se serrer en voyant le cadeau qui s'offrait à Gabriel Agreste, à présent. Il était avec Adrien, ils discutaient, le garçon tenait le Miraculous du Papillon et regardait son père avec douceur et compréhension, malgré la colère visible, et les jours passaient pour reconstruire la relation entre le père et le fils.
Elle savait à quel point cette situation serait compliquée à atteindre. Elle fixait le coffret entre ses mains et réalisait que, sans son intervention, le cadeau aurait été différent, et elle voyait que l'adulte en face d'elle savait que c'était impossible, les larmes coulaient derrière les lunettes.
« Détransformation. Ce n'est peut-être pas si fou, Monsieur Agreste, mais ça prendra du temps.
— Comment pourrait-ce arriver, Mademoiselle ? Je suis un monstre, et je n'ai même pas su m'en rendre compte et...
— Vous vous en rendez compte. Et le Papillon même en avait conscience. Oui, vous vous êtes perdu, mais vous pouvez retrouver votre chemin. Je vais vous aider, parce que c'est moi qui ai déclenché l'engrenage. Vous pouvez me faire confiance.
— Tu réussirais à le calmer, tu crois, demanda Nathalie d'un air dubitatif, parce que...
— Il aura besoin de temps, mais je pense pouvoir limiter la catastrophe, oui.
— Va lui parler. Il n'a pas cours, aujourd'hui.
— Parfait ! »
Jeanne renonça au Miraculous du Cochon, le reposa dans le coffret, et déposa avec le Miraculous du Cheval ainsi que celui du Lapin, que Gabriel lui avait remis.
« Une dernière chose... Comment pourrais-je redevenir humain ?
— Suivez la lumière qui vous a fait reconnaître vos crimes la première fois, elle vous guidera sans faille.
— Merci.
— De rien, Monsieur Agreste, c'est normal de vouloir sauver un monde où je perds mon esprit au moindre moment libre !
— Vouloir peut-être, le faire... »
Elle hocha la tête puis sortit, se dirigeant vers la chambre d'Adrien, une boule dans la gorge, réfléchissant à ce qu'elle allait dire.
En arrivant devant la porte, elle déposa le coffret au sol, se détransforma, refit rapidement sa queue de cheval, et inspira profondément. Elle réfléchissait à ce qu'elle allait dire.
D'abord, il allait falloir expliquer d'où elle venait, comment et pourquoi elle était venue là. Puis lui dire qu'elle voulait seulement défoncer le Papillon, à l'origine, mais elle avait fait un malaise et...
Oh, et ne pas donner l'identité du Papillon, aussi, ou Adrien deviendrait fou, c'était sûr.
Elle expira longuement, puis prit sur elle de taper à la porte, priant pour que tout se passe bien et sans se retransformer.
« Oui ? Entrez.
— Bonjour... Excuse-moi de te déranger, déclara-t-elle en poussant la porte, le coffret bloqué sur son bras gauche, je...
— Qui es-tu ?! Et qu'est-ce que tu fais là ?!
— Ne t'inquiètes pas. Je m'appelle Jeanne, et... Je ne viens pas de ce monde-ci, dans mon monde, ta réalité est une fiction, une série télévisée. Donc je connais toutes les identités, mais je ne peux pas te les révéler. Cependant, je peux te donner ça.
— Comment ?!?!
— Ils y sont tous, sauf le Papillon et le Paon. Théoriquement, la magie n'existe pas chez moi, mais elle a fuité, et j'ai pu me fabriquer ce bracelet, qui marche comme ceux des héros américains, et qui m'a permis de venir dans ton monde. Au début, je voulais juste passer mes nerfs, engueuler le Papillon, lui faire comprendre qu'il faisait n'importe quoi et lui souhaiter tout le mal du monde. Sauf qu'il était transformé, en ayant amalgamé le Papillon, le Cheval et le Lapin, et il était tellement lumineux que ça m'a fait mal à la tête. Et, bizarrement, quand je le lui ai dit, il a essayé d'améliorer les choses, en voulant rendre son costume moins lumineux, mais il a échoué, je n'ai pas supporté les flashs de transformation, et j'ai fait un malaise.
» Et à partir de là, ça a dérapé. Je n'avais pas vraiment eu le temps de m'énerver avant de me sentir mal, et quand je suis revenue à moi, je lui ai expliqué, à la fois avec toute ma colère et aussi la déception, parce que j'espérais, j'ai toujours espéré qu'il puisse se rendre compte de son erreur, parce que son personnage est beaucoup plus complexe que ce que vous savez, et quand il a perçu ça, quand il m'a vue en train de chercher, de trouver l'endroit où il cachait les Miraculous, il a changé, il est redevenu celui qu'il est sans le masque et il me les a donnés.
— Et pourquoi me les donnes-tu, toi ? Pourquoi ne les gardes-tu pas ?
— Je ne peux pas les garder ! D'abord parce que ça créerait une faille inter-dimensionnelle, ensuite... Je m'évanouis quand la lumière joue, tu imagines avec des Miraculous ? Puis... Ce monde a besoin de ses bijoux.
— Pourquoi pas à Ladybug ?
— Parce que Chat Noir a été assez délaissé comme ça ? Parce que je veux que tu puisses jouer ton rôle, parce que j'estime qu'il est important que les Miraculous passent dans les mains d'Adrien Agreste. Il y a encore des tas de raisons, mais je ne les ai pas toutes en tête, et le temps que je te fasse la liste, je serai en retard en cours !
— Tu sèches pour venir faire ce que tu veux dans mon monde ? Mais...
— Je ne sèche pas, mon seul cours n'a pas encore commencé, mais comme je dois repasser à la maison et que je ne peux pas me téléporter, si je reste trop longtemps, je risque d'être en retard.
— Oh, je vois... C'est moi ou tes horaires sont étranges ?
— J'suis à la fac, mon emploi du temps n'a aucun sens. Acceptes-tu les Miraculous ?
— Il les a vraiment rendus volontairement ?
— Oui. Il m'a dit de les prendre, et il m'a demandé comment redevenir pleinement humain, je lui ai donné un conseil. Et j'ai vu dans ses yeux que je pouvais faire ce que je voulais des bijoux.
— Il est différent de ce que nous pensons ?
— Oui, Chat Noir. Tu peux me croire, les apparences sont menteuses. Ne juge pas sans savoir.
— Je te fais confiance. Merci de... De me les avoir apportés. Merci d'être venue, de l'avoir convaincu de changer, de me faire confiance. Merci d'espérer en notre monde.
— De rien. Bon, peut-être à une autre fois ?
— Au revoir ! »
Adrien regarda Jeanne fermer les yeux, agiter son bracelet, se transformer, ouvrir un portail, et le refermer.
Il sentait que cette fille avait beaucoup de rêves dans la tête, mais qu'elle préférait veiller sur ceux des autres, pour l'instant du moins...
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3916 Mots + Note de début.
Oui, bah... Comme je le dis à Adrien, ça a dérapé.
Originellement, c'était juste création du bracelet + engueuler Gabby + voler les Miraculous du Coq, de la Chèvre et du Cheval + rentrer chez moi.
J'étais pas censée faire un malaise, non plus, mais je sais pas, j'ai trouvé que ça serait fun d'en faire un.
(Oui, je suis vraiment capable de faire des malaises comme ça. Tout ce qui me concerne est authentique... Fin, pas le bracelet, mais le reste oui...)
Mais j'aime beaucoup, beaucoup, beaucoup le résultat. A un moment j'ai pensé à ajouter du Papyura mais le cocktail flemme + envie de terminer le texte sur lequel je suis depuis dimanche + longueur du texte m'en a dissuadée.
Oh, dans ma tête le costume que j'ai est classe, je sais pas si j'ai réussi à le rendre, mais je crois que ça passe ?
Et vous, vous en avez pensé quoi ? C'était bien ? Vous avez apprécié ? Dites-moi tout !
Bises,
Jeanne.
(18/03/2022, 00h06)