OS Miraculous

By jeannefostergoriot

55.7K 2.6K 18.1K

Bonjour à tous! Ceci est un recueil d'OS, des histoires en 1 chapitre sur Miraculous. Parfois, il y a des Two... More

Avant-propos (le lire me ferait plaisir)
Révolution
Cauchemar ou rêve ?
Étrange visite au manoir (spécial Halloween)
Absence
Nathalie démissionne et j'arrache les paupières de Gabriel Agreste
Chat Noir applique la méthode Foster (et j'enchaîne sur du Papyura, jpp)
Chat Noir applique la méthode Foster (version sans Papyura)
Nathalie...(du Papyura, what else ?)
Père...(la réaction d'Adrien)
EMILIE !!!
Jalousie (Marichat / Ladynoir)
Pardonne-moi (Pluie de révélations, partie 1/3)
Je suis là pour toi (Pluie de révélation, partie 2/3)
Explique-moi (Pluie de révélations, partie 3/3)
Jusqu'à ta mort que j'avais prédite
Guérison
Amour (OS Saint-Valentin spécial kwamis)
Akumatisée !
Doivent-elles toutes mourir ?
Trahison
Si j'osais (OS Musical)
Une mélodie à la pointe de l'épée
Je ne peux pas
Ne me dévoilez pas
Dominos
Résurrection
Revenez !
Comme un rêve
Vous lui êtes nécessaire
Quel est ton plus grand secret ?
Ce que je sais
Ce que vous dites
Deuil impossible ?
Pourquoi ne nous voient-ils pas ?
Sans défense
Relations en évolution
Dialogues
Tu as raison
Joli bal
Un défi particulier
C'est juste un ami
Sauvetage à la dérive
Dangereuse alliance
Rémissions
Soutien
Les clés
Ré-unions
Peurs
Kaléidoscope
Bloqués !
Concurrence
Arcade (OS Musical)
Ecoutez-moi
Happier (OS Musical. ATTENTION A LA DÉPRIME!!!)
Inversement
Artistes
In Real Life ?
Comment on aime ?
Ne faites pas ça !
Demons (OS Musical)
Bad Liar (OS Musical Partie 2)
Jacques a dit (OS Musical)
Revenants (Spécial Halloween 2021)
Une dernière chance ?
Surprises !
Monologue
Ensemble
Sentis
En parallèle
En parallèle (et perpendiculaires)
Admiration
Dragonnes
Aveux
Fearless (OS Musical--> Média)
Pétition
Under pressure
Taquineries
Sauvetage in extremis
Idéal (OS de Nouvelle Année)
Anniversaire
Pillow of winds
Le retour de Mayura
Similitudes
You Stupid Bitch (OS Musical)
Ecoute
Plan's (Spécial Saint-Val 2022)
Découverte et blessures
Démasqués
Risqué
Réaction explosive
Crise
Combat
Départ
Problème
Théories
Echappatoire
Je te donne (OS Musical)
Réparer
Union extraordinaire (Numéro 100 !!!)
Echange
Je t'aime en silence (OS Musical)
Heaven (OS Musical)
The nights
Amour Censure (OS Musical)
1 step forward, 3 steps back (OS Musical)
Jealousy, jealousy
Nobody's home (OS Musical)
Trouver sa place
Pointless (OS Musical)
I'll be good (OS Musical) (attention, très triste)
Yellow (OS Musical)
Head above water (OS Musical)
Allez là (OS Musical)
Never been in love
Les gens ont peur de ce qu'ils ne comprennent pas (spécial Halloween 2022)
Discussion
Lavender Haze (OS Musical)
Maroon (OS Musical)
Anti-Hero (OS Musical)
Snow on the Beach (OS Musical)
You're On Your Own, Kid (OS Musical)
Bejeweled (OS Musical)
Labyrinth (OS Musical)
Karma (OS Musical)
Sweet Nothing
Mastermind
The Great War
Bigger Than The Whole Sky (1ère version)
Bigger Than The Whole Sky (2ème version)
Paris (OS Musical)
Glitch (OS Musical)
Dear Reader (OS Musical)
S'apprendre
Trouvaille
Jour de Neige Partie 1: Défaire (Spécial Noël 2022)
Jour de neige partie 2: Recréer (Spécial Nouvel An 2023)
Ecouter et soigner
seven (OS Musical)
S'ouvrir et guérir (Partie 2 de "Ecouter et Soigner")
Pas toi (OS Musical)
Fuite
A travers le temps (Spécial Saint-Val 2023)
Like I'm Gonna Lose You
Apprendre et guérir
Question
Echapper
The Alcott (OS Musical)
Be Kind (OS Musical)
Je vais vous sauver
Folie
Falling For The Villain (OS Musical)
Rolling In the Deep
Another Love (attention aux LARMES)
Sans eux
Traffic lights (OS Musical)
No matter the season
Chosen Last
Under covers
Le jeu de la bouteille
Te libérer
Mine (OS Musical)
Se rencontrer
Reviens-moi (Halloween 2023)
Say Don't Go
Putting Up With Me
Espérer
T'accueillir
Last Christmas (OS Musical) (Spécial Noël 2023)
Dénouement (Spécial Nouvel An 2024)
T'intégrer
Réécrire
Lueur (Spécial Saint-Val 2024)
Oldest (OS Musical)
Se construire (Partie 1)
Se construire (Partie 2)
august (OS Musical)
betty
cardigan
Semblables
Cauchemars (Partie 1)
Cauchemars (Partie 2)
Hits Different (OS Musical)

Brèche

351 17 224
By jeannefostergoriot

Nathalie fronça les sourcils. Le Gorille se tenait debout devant la porte du manoir, les sourcils froncés. Manifestement, sortir prendre l'air allait demander de faire appel à ses talents d'argumentation.

Elle s'approcha, et demanda poliment au garde du corps s'il pouvait la laisser passer.

Il secoua la tête, fermement.

« Pourquoi ? »

Il haussa les épaules puis signa rapidement que le patron lui avait demandé.

« Il me garde prisonnière, alors ? »

Il s'inquiète pour vous. Il ne veut pas qu'il vous arrive un problème.

« Et je ne peux même pas aller prendre l'air ? »

Il m'a demandé de vous en dissuader.

Nathalie poussa un soupir. Elle aurait dû s'y attendre après tout. Gabriel l'avait enfermée plusieurs mois dans sa chambre pour qu'elle se remette et maintenant qu'elle pouvait à nouveau marcher, aidée par son exosquelette, il était clair qu'il continuerait de vouloir la garder dans un périmètre de sécurité où il pourrait intervenir rapidement.

Elle ne s'aperçût qu'à-demi que ses mains posaient une question, et s'étonna encore plus de la réponse.

Elle avait, à-demi inconsciemment, demandé « Et si je voulais partir ? ». Et le Gorille avait simplement haussé un sourcil, puis signé qu'elle devrait demander, il doutait que Gabriel l'en empêche. Si elle voulait vraiment s'en aller.

« Pourquoi est-ce que vous ne parlez pas, Dario ? »

Le passé m'en empêche, j'ai enterré ma voix avec une vie dont je ne voulais plus.

« Je... Je vois. Vous croyez vraiment qu'il me laissera partir ? »

Oui.

Nathalie était perplexe. Au départ, elle voulait juste sortir, mais Dario l'en avait empêché et son inconscient lui avait soufflé l'idée de partir. Partir vraiment. Et, si elle ne savait pas vraiment d'où cette idée venait, elle sentait que s'absenter, au moins quelques jours, peut-être une ou deux semaines... Cela pourrait lui faire du bien.

Elle hocha la tête, remercia le garde du corps et tourna les talons vers le bureau de Gabriel, décidée à lui demander. A lui présenter une démission dont elle savait qu'elle ne serait jamais complète.

Quand il lui ouvrit la porte de la salle, elle aperçut une lueur d'inquiétude dans son regard, doublée de quelque chose d'autre, qu'elle n'arrivait pas à définir...

« Bonjour Nathalie. Comment allez-vous ?

— Bien, merci. Et vous ?

— Je vais bien. Vous voulez me dire quelque chose, devina-t-il en croisant son regard.

— Pourquoi ne puis-je pas aller prendre l'air ?

— Parce que je suis un idiot, murmura-t-il, vous auriez dû insister...

— Je ne veux pas avoir besoin de convaincre pour me promener, je ne veux pas avoir à demander pour me déplacer, je ne peux plus dépendre ainsi. Je veux être libre. Je veux partir. Pas forcément cesser de travailler avec vous, mais je ne veux plus habiter au manoir. »

Elle avait déclaré cela d'un ton neutre, le regard rivé à un point droit devant elle.

Gabriel en l'entendant, hocha la tête. Il avait blêmi imperceptiblement, et il tentait de ne pas remarquer le ralentissement des battements de son cœur, gelé par la demande. Il comprenait. Quelque part, il s'y attendait. Et il savait qu'il ne pouvait pas l'en empêcher.

« Je comprends, Nathalie. Vous êtes sûre de vous ?

— Certaine.

— Alors... Je ne peux pas vous retenir. Simplement...

» Duusu, je renonce à toi, déclara-t-il en ôtant la broche du Paon.

» Prenez-la. Je ne voudrais pas qu'il vous arrive quelque chose et que vous n'ayez aucun moyen de vous défendre...

— Je n'ai pas besoin d'un Miraculous pour cela, Monsieur, mais merci.

— De rien. Aussi... Si jamais vous voulez revenir, n'hésitez pas.

— C'est noté. »

Nathalie le remercia encore, puis tourna les talons et partit préparer les affaires qu'elle emporterait.

Gabriel la regarda s'en aller, et resta encore un long moment à fixer la porte, le regard perdu. Au bout d'un temps infini, il murmura :

« Je l'ai laissée partir.

— Oui, répondit Nooroo, oui. Pourquoi avez-vous fait cela, maître ?

— Parce que... Parce que je l'aime. Je ne pouvais pas la garder prisonnière. Pas alors qu'elle voulait partir. Ça me détruit, l'idée qu'elle s'éloigne de moi, même si ce n'est pas... Même si elle a dit qu'elle continuerait à venir travailler... J'ai mal, mais je ne pouvais pas la retenir.

— C'est louable à vous. »

Gabriel sourît, remercia son kwami, et se replongea dans son travail, tentant d'ignorer le vide abyssal qui se creusait en lui.

************

Deux semaines plus tard.

Nathalie regardait la télévision de la chambre d'hôtel qu'elle occupait depuis deux semaines. Le combat qui se déroulait sur l'esplanade du Trocadéro, entre le Musée de l'Homme et la Dame de Fer, l'horrifiait.

Et elle avait l'impression d'en être responsable. Six jours auparavant, la rupture avait été consommée. Gabriel et elle avaient eu un différend, dont les mots lui déchiraient encore l'esprit. Depuis cette désastreuse séance de travail, ils ne s'étaient plus revus.

Durant les six jours qui avaient suivi, il y avait eu sans cesse des alertes akuma, et chaque fois elle avait été surprise de la force potentielle des akumatisés, qui n'était pourtant jamais exploitée.

Et aujourd'hui, il y avait eu une immense attaque, les akumas semblaient se multiplier, mais Nathalie savait que ce n'était qu'une impression, il aurait eu besoin de Catalyste pour akumatiser plus d'une personne, il avait seulement accru leur vélocité, leur capacité à échapper au yo-yo de Ladybug. C'était tout. Ça ne pouvait pas être autre chose.

Mais surtout, au-delà de ces super-akumas, il était sorti. Et il avait affronté les héros avec la force du désespoir, se battant, prenant et rendant les coups. Et les trois adversaires se tenaient l'un en face de l'autre, dans une attitude étonnante. Les héros étaient agressifs, mais Gabriel restait seulement sur la défensive, il semblait épuisé, il ne se battait pas avec sa force habituelle.

« Qu'est-ce que vous voulez, Papillon, s'exclama Chat Noir avec colère, pourquoi nous harcelez-vous ainsi depuis une semaine ?

— Je... Je ne sais pas, je crois que j'espérais que vous me battiez, je voulais m'épuiser...

— Mais pourquoi, s'étonna Ladybug, pourquoi vous battez-vous ?

— Je ne sais pas, je ne sais plus, je..., sa voix se brisa pitoyablement, je ne sais pas pourquoi je fais tout ça... Je ne sais plus...

— Qu'est-ce que vous avez fait à Mayura ?

— Chat...

— La liste est trop longue, murmura le Papillon, beaucoup trop longue...

— Où est-elle ?

— Si seulement je savais... Elle est partie. Nous nous sommes disputés et elle est partie, et ça fait six jours que je n'ai plus de nouvelles, et je l'ai laissée partir, et... »

Il se mordit la lèvre jusqu'au sang, le regard flou, et se détourna. Nathalie sentit son cœur se serrer à le voir ainsi, affaibli, épuisé, blessé. D'un geste inconscient, elle tendit la main vers l'écran, comme pour lui caresser le visage.

« Oh, Gabriel... Si j'avais su l'effet que ça te ferait, jamais je ne serais partie comme ça... Je ne veux pas te blesser...

— Vous avez l'air d'être très affecté par ce départ, Papillon, murmura l'héroïne avec douceur.

— Je ne pensais pas que ça ferait si mal. C'est tout. Je savais que j'en souffrirais, j'avais déjà mal quand elle m'a demandé de partir, mais je ne pensais pas que ce serait à ce point.

— Pourquoi l'avez-vous laissée partir, s'étonna Chat Noir, si vous saviez que vous en souffririez ?

— Chat Noir ? Obligerais-tu Ladybug à te choisir comme partenaire, si elle voulait en changer ?

— Non... Je serais extrêmement blessé, mais je ne la retiendrais pas. C'est son choix... Et je ne peux pas la forcer à me choisir, à m'apprécier... Je l'aime et je ferai tout ce qu'elle voudra.

— Exactement.

» Mayura, ajouta-t-il en regardant vers les caméras, je ne sais pas si tu m'entends, si tu entendras jamais ces mots mais... Je suis désolé. Je n'aurais jamais dû te forcer à faire tout ce que tu as fait et à faire de tels sacrifices. J'ai abusé de ta loyauté et je t'ai poussée à faire des choses que tu n'aurais jamais faites. Je me suis servi de toi. J'espère qu'un jour tu sauras me pardonner. Je t'aime... Et je ne mérite pas le retour.

» Nooroo, détrans-

— Non ! Attendez ! Vous ne pouvez pas renoncer ici ! Pas devant tout le monde ! Ils vont...

— Je mérite leur haine, vous ne croyez pas, Ladybug ?

— Je... Non. Je ne sais pas ce que vous avez traversé, mais on voit que vous avez une âme noble au fond. Et puis... Pensez à votre famille. Enfin, je ne sais pas si vous en avez une, mais... Si c'est le cas, ils recevront autant que vous la volonté de vengeance des Parisiens...

— Je n'ai plus que mon fils. Et il se vengera avec les autres. Nooroo, je renonce à toi.

— Gabriel, non ! »

Nathalie avait quasiment crié dans sa chambre d'hôtel. Sur l'écran, le Papillon disparut, laissant place au styliste brisé qu'elle avait appris à connaître. Elle s'effondra sur le sol de sa chambre, n'arrivant pas à penser à autre chose qu'au fait que c'était sa faute, si elle n'était pas partie, si elle ne s'était pas énervée, si...

Les larmes coulaient sur son visage et elle entendait à peine Clara Contard raconter la manière dont Ladybug accueillait la reddition de son adversaire, la surprise de Chat Noir, la tristesse de Gabriel Agreste, la stupeur de la foule venue assister au combat, assortissant le récit de ses commentaires.

La jeune femme, effondrée d'avoir vu son partenaire si faible qu'il abandonnait, si terrassé qu'il ne voulait plus se battre, n'arrivait pas à réfléchir, à agir, elle n'entendait plus rien autour d'elle, elle s'était noyée dans ses larmes de culpabilité.

Les heures passaient ainsi, affreusement longues et douloureuses. Par moments. Nathalie s'endormait, épuisée de trop pleurer. Puis elle se réveillait, se rappelait des scènes catastrophiques et laissait à nouveau la désolation l'envahir.

Dans un sursaut de lucidité, après son premier endormissement, elle avait éteint la télévision, pour ne plus entendre la nouvelle qui tournait en boucle, le Papillon s'était rendu et c'était Gabriel Agreste... Manifestement, il ne se passait rien d'autre. Et la brune ne voulait pas entendre ça.

Son cœur explosé par le désespoir qu'elle lui avait vu n'arrivait même pas à se réjouir de la déclaration.

Au bout de quatre ou cinq cycles d'endormissement et de réveil brutal, les larmes s'étaient taries, mais la détresse restait présente.

Elle avait presque l'impression de l'avoir tué, et cette simple idée l'assassinait.

Soudain, elle prit conscience que l'on tambourinait à sa porte. Depuis combien de temps ? Elle ne savait pas. Elle se redressa, se dirigea vers la salle de bain où elle ôta ses lunettes un instant pour se passer de l'eau sur le visage et essayer de retrouver figure humaine.

Puis elle sortit, et ouvrit la porte. En reconnaissant le majordome des Bourgeois et le garde du corps d'Adrien, elle haussa un sourcil interrogatif.

« Dario ? Jean ? Que faites-vous ici ? Venez, entrez...

— Vous allez bien ?

— Non. »

Dario signa qu'il ne l'avait jamais vue admettre ainsi qu'elle n'était pas dans son assiette.

Nathalie haussa les épaules, esquissa un sombre sourire et déclara tristement :

« Ça fait je ne sais pas combien de jours que je suis effondrée en larmes sous ma télévision, je ne suis pas vraiment en mesure de dire que je vais bien...

— Cinq jours, déclara Jean, le temps qu'il nous a fallu pour explorer les hôtels. Enfin, explorer...

— Vous me cherchiez ?!

— Mm, marmotta le garde du corps en signant qu'il s'était douté qu'elle ne serait pas bien après la bataille finale.

— Il est venu me chercher après la bataille, expliqua Jean, et m'a demandé de venir avec lui pour vous retrouver. Il pensait que vous pourriez vous faire du mal.

— Je... Je crois que Duusu m'en aurait empêchée. Mais je n'y ai pas pensé. La seule chose qui traversait mon esprit, c'est à quel point Gabriel n'allait pas bien, et c'était ma faute. C'est à cause de mon départ qu'il a... Qu'il a perdu pied. Mais, Jean, vous parlez la langue des signes ?

— Je ne signe pas. Mais je la comprends à peu près.

— À qui écrit-il, s'étonna Nathalie en remarquant que Dario avait sorti son téléphone portable.

— Penny Rolling. Elle est toujours aussi surchargée de travail, mais elle s'est inquiétée pour vous aussi, et nous a demandé de la prévenir quand on vous trouverait...

— Oh, je vois... Tout le monde s'est mis en branle-bas. »

Votre dispute avec le patron la dernière fois témoignait assez bien de l'état de nerfs dans lequel vous deux étiez. À bout.

« C'est sûr que nous avons été éprouvés... Je n'aurais pas dû partir...

— Vous en aviez besoin, Dame Nathalie !

— Tu es sûr, Duusu ? Je...

— Ça a mal fini, mais vous aviez besoin de vous éloigner.

— Si tu le dis... »

Des coups résonnèrent à nouveau à la porte, et Nathalie fila ouvrir. Elle réussît à accueillir Penny d'un sourire sincère, bien que fatiguée.

Étonnamment, se retrouver ainsi entourée par ces gens qu'elle avait l'habitude de côtoyer plus ou moins, cela lui faisait un bien fou, alors que d'habitude, elle préférait faire face à ses états d'âme seule.

Elle leur transmit cette impression, et ils sourirent uniformément, déclarant chacun à sa manière qu'elle ne pouvait pas tout gérer toute seule.

La conversation s'engagea, Dario signant activement, traduit par Nathalie à l'adresse de Penny, et le trio d'intervention réussît à la faire sortir des brumes sombres dans lesquelles elle avait enfoui son esprit. Ils lui rendirent un sourire réel et l'envie de se battre pour ce qu'elle voulait.

Au bout d'une bonne heure et demie de discussions, la brune s'était enfin retrouvée elle-même. Et elle osa poser la question fatidique. Comment le manoir se portait-il ?

Dario grimaça, et répondit qu'il n'y avait pas de bonnes nouvelles. Adrien avait fugué, leur laissant un mot expliquant qu'il avait besoin de temps loin de Gabriel pour décider de son attitude. Le styliste, lui, ne sortait plus de sa chambre, se nourrissait à peine, et semblait parler au mur.

De plus, comme Ladybug l'avait prévu, la population parisienne en voulait beaucoup à son ennemi, et avait plusieurs fois essayé de forcer le passage. Heureusement, Dario avait reçu l'aide inattendue de la Miracle Team. L'héroïne en chef avait expliqué qu'elle ne pouvait pas laisser les Parisiens se faire vengeance eux-mêmes, et que l'ancien porteur du Miraculous du Papillon était bien assez puni par sa détresse.

« Je dois y aller. Je dois les aider. Je dois sauver Gabriel.

— C'est dangereux, observa Penny.

— J'ai mon Miraculous. Et de quoi avoir une vraie raison de me battre.

— Vous voulez que nous vous accompagnions ?

— Non. Mettez-vous en sécurité, ça risque de faire un peu mal.

— D'accord ! »

Chacun lui souhaita bonne chance, puis elle se transforma. Elle les salua du menton, ouvrit la fenêtre et s'élança sur les toits.

Quelques minutes plus tard, elle se tenait au-dessus du portail, devant le manoir. Sur sa poitrine, la broche du Paon brillait sous l'effet des multiples émotions qui l'entouraient.

Une petite foule en colère tentait de forcer l'entrée vers la cour, tandis que les héros essayaient de les retenir, enchaînant les figures à partir du mobilier urbain de la place, les lampadaires, la bouche de métro, les arbres. Tout servait de tremplin improvisé.

Ils étaient tous là, sauf Chat Noir.

Adrien, votre père a besoin de vous...

Elle sauta dans la cour, se détransforma et sortit de sa poche un petit porte-clés en forme d'iris.

Se retransformant, elle revint sur le portique, déposa un amok dans le porte-clés et créa un imposant monstre de terre, violet et bleu, portant sur la poitrine un étrange emblème, une iris dont la tige était une plume, et un pétale en cœur brisé.

« Qu'est-ce que c'est que ça, s'exclama Ladybug en faisant signe à ses partenaires de reculer.

— Tu vois Guimauve dans la Reine des Neiges ?

— Euh, oui ?

— Bah c'est pareil. Il protégera le manoir, il éloignera ceux qui veulent du mal à ses habitants, mais en blessant le moins possible. Et si quelqu'un vient sans mauvaise attention, il le laissera passer.

— Votre Miraculous est surpuissant, s'exclama Caprikid, si vous pouvez créez aussi précisément...

— Ça n'est jamais rien de plus que programmer un robot, répondit-elle, son regard s'égarant un instant vers Pégase.

» Il me semble que vous avez tous besoin de repos...

— Vous n'avez pas l'air très en forme non plus, nota Vipérion.

— J'étais perdue ces derniers jours, ça n'aide pas à rassembler ses forces. Mais vous avez continué de vous battre, pour protéger la demeure de votre ennemi. Il est temps que vous vous reposiez.

— On ne pouvait pas le laisser, s'exclama Pigella, les Parisiens lui en voulaient tellement, ils l'auraient blessé ! Et maintenant qu'on sait pourquoi il avait fait ça... Fin, moi, je lui en veux pas ! Je comprends à la limite... Je crois que j'aurais déraillé aussi !

— Vous êtes une très bonne personne, Mademoiselle Pigella... Ce n'est pas facile de défendre avec autant de cœur une telle position.

— On lui a tous pardonné plus ou moins, je crois, déclara Minautorox.

— Sauf Chat Noir, murmura Polymouse, lui... On l'a pas revu depuis... »

Mayura hocha la tête, regardant son sentimonstre se battre et protéger la demeure, repoussant du bout des doigts les Parisiens qui s'approchaient trop près. Il accomplissait parfaitement la tâche qui lui avait été confiée, laissant la possibilité aux héros et à sa créatrice de discuter tranquillement.

« Vous avez l'air de comprendre, s'étonna Pégase.

— Si mes suppositions sont justes, sa réaction est tout à fait normale.

— Vous pensez connaître son identité ?!?!

— Du calme, Ladybug. Oui, j'ai des suppositions. J'en ai fait beaucoup, mais la dernière en date n'est contrariée que par un détail facilement explicable. Mais je ne suis pas la seule à avoir fait des suppositions, j'imagine ?

— J'ai essayé, avoua Ladybug, mais avec le Collectionneur... J'avais éliminé cette hypothèse.

— Logique.

— Eh, c'est quoi ça, s'exclama soudain Tigresse Pourpre en pointant la poitrine du sentimonstre.

— Mon symbole. Je l'ai inventé en primaire, mais je l'ai surtout utilisé à partir de la seconde. L'iris était la fleur préférée de ma mère, et c'est un symbole d'espoir. La plume, c'est pour symboliser les oiseaux. J'ai toujours été fascinée par les oiseaux... Quand au cœur brisé, c'est une évocation de mon nom de famille, Sancœur.

— Pourquoi pas un cœur barré, comme pour le symbole d'ensemble vide en mathématiques, demanda Pégase.

— Je ne sais pas vraiment. Je ne voulais pas que les deux oreilles du cœur soient unies, comme ça les émotions devaient avoir moins d'effet. Je crois. Et puis, je n'aimais pas les maths. »

Des sourires amusés fleurirent sur les visages des adolescents. La réponse était tellement spontanée et directe, ils avaient soudain l'impression de pouvoir la connaître. C'était étrange. Comme si, dans d'autres circonstances, elle avait pu faire partie de l'équipe.

Elle hocha la tête. Elle avait ce sentiment aussi.

Elle échangea encore quelques instants, discutant avec un naturel étrange avec ceux qui avaient été ses adversaires.

Par moments, l'un ou l'autre s'absentait pour nourrir son kwami, avant de revenir.

Mais, soudain, elle entendit une exclamation derrière elle, qui l'interrompit.

« Mayura ?! Tu... Vous êtes revenue ?!

— Oui, Monsieur, s'exclama-t-elle en sautant dans la cour, oui, je suis revenue. Je n'aurais jamais dû vous abandonner. Pardonnez-moi.

— C'est moi qui doit me faire pardonner... Vous avez l'air épuisée... Depuis combien de temps n'avez-vous pas dormi ?

— J'ai dormi, répondit-elle en lui passant la main sur le visage, mais pas vous. Je n'aurais jamais dû partir... Vous n'auriez pas dû me laisser vous abandonner à vous-même.

— Nathalie... Je n'aurais pas pu m'y opposer. Vous le vouliez. Et j'étais, je suis, incapable de m'opposer à votre volonté.

— Je vous ai détruit, Gabriel...

— Non. Vous m'avez reconstruit. J'avais miné tout mon être en murant mon cœur, je m'étais abdiqué à la pire partie de moi, mais vous avez toujours vu le meilleur, sans tenir rigueur des erreurs, et je vous ai blessée, et... Je n'ai pas su me rendre compte de votre importance. Je n'ai pas su voir à quel point j'avais besoin de vous. Et vous vous êtes sacrifiée, malgré moi, malgré mes défauts et... »

Il ne parvînt pas à finir sa phrase, il n'avait pas les mots, mais Mayura avait compris, et elle voyait la fragilité de Gabriel, la fatigue qui brillait dans ses yeux, la douleur, la culpabilité, et elle se trouvait ridicule d'avoir passé cinq jours à pleurer sur les conséquences de son départ sans penser à corriger l'erreur. Et elle le prit simplement dans ses bras, dans une étreinte forte et tendre, lui transmettant la combativité qu'elle avait fini par retrouver, l'amour qui la faisait agir sans réfléchir, la culpabilité de l'avoir mis dans un tel état, et, le serrant contre elle, elle murmurait comme une berceuse que ce n'était rien, il ne devait pas s'inquiéter, tout allait bien, maintenant, elle était là.

Elle le sentit craquer, s'effondrer, pleurer, contre elle, et, d'une voix apaisante, elle lui dît de pleurer, il en avait besoin.

Elle le guida vers le porche, ils s'assirent sur les marches, blottis l'un contre l'autre, leurs cœurs se répondant en secret, la douceur et l'attention de Mayura calmant la tempête d'émotion de Gabriel.

D'un murmure, elle se détransforma, attendant qu'il se calme.

Quand, au bout d'un temps infini, les sanglots se turent, elle sourît doucement.

« Tout va bien, Gabriel. Je suis là. Et je ne partirai plus. Je vous le promets.

— Nathalie ? Est-ce que je t'ai déjà dit à quel point je t'aime ?

— Pas vraiment, mais j'avais compris. Maintenant, nous devons arrêter de nous déchirer l'un l'autre à cause de nos sentiments... Moi aussi je t'aime, Gabriel. Mais j'en ai tellement souffert que je n'y croyais plus. Je n'ai jamais voulu t'affaiblir...

— Ce n'était que temporaire, sourît-il en se tournant vers elle, maintenant je suis plus fort que jamais. »

Du bout du doigt, il lui caressa la joue, se perdant dans son regard d'azur, il caressa ses lèvres délicatement, se pencha vers elle et unît enfin leurs lèvres, réunissant leurs cœurs, réparant les déchirures, pour ouvrir l'avenir.

Se séparer les avait perdus, se retrouver dessinait un chemin clair comme l'eau de roche pour avancer ensemble.

************

3720 Mots.

Ouf, enfin fini ! Enfin, l'idée date de genre y a deux semaines, j'ai commencé à écrire mercredi... Et j'ai eu l'impression que je finirai pas.

Et bien sûr ça a déraillé. Le coup du Gang des Assistants n'était absolument pas prévu dans le plan de base. Ni la discussion avec les héros.

(Les héros étaient là, mais originellement Gabriel intervenait avant que Mayura discute avec eux. Du coup, j'en ai profité pour teaser sur les Héritiers... Ah et y avait pas toute la Miracle Team parce que... Bah, j'les connais que depuis hier)

Aussi... Je sais pas si vous avez reconnu d'où j'ai sorti le dialogue entre Gabriel et Nooroo. Enfin, le coup du départ et Gabriel qui autorise parce qu'il l'aime..

(C'est La Belle et La Bête. Mon Disney préféré by the way. Probablement parce que Belle = moi. Même physiquement je lui ressemble...)

(Moi, être allée réécouter la scène quand Belle part pour avoir les bons mots ? Je vois pas de quoi vous parlez)

Ah, je suis fière de la fin, aussi. De la belle impro, je savais pas ce qui se passait après qu'il l'ait appelée jusqu'à ce soir. Et ça me plaît assez.

Bref. Vous en avez pensé quoi ? C'était bien ? Vous avez aimé ? Dites-moi tout !

Bises,

Jeanne.

(28/02/2022)

Continue Reading

You'll Also Like

90.8K 3.5K 44
Et si la petite fille de Bernard Arnault, Astrid Arnault, était sur le point de vivre une idylle avec la star montante de la natation Léon Marchand? ...
25.3K 711 14
Cette histoire ne comporte que du Adrien x Marinette il n'y a pas Ladybug ou Chat noir <3
41.9K 3.3K 200
Un recueil d'histoires pour ceux qui aiment se faire peur. Prends juste garde avant de t'endormir. On ne sait jamais ce qu'il peut se cacher sous ton...
La Fin By Q

Science Fiction

115K 7.2K 74
Tout se passait bien dans un petit lycée de campagne quand une annonce tombe : dans 15 heures tout va s'éteindre ...