« Marinette ? »
Pas de réponse. Adrien fronça les sourcils. C'était pourtant sa camarade, il en était sûr. Mais elle l'avait évité...
Le blond hésitait sur la conduite à tenir. Il venait à peine d'arriver au collège, et voilà qu'il était dépassé par une tornade, Marinette qui courait vers la chaufferie, les mains plaquées contre le visage, dissimulant manifestement des larmes, des silences hurlant de détresse.
Adrien avait envie de courir la consoler. Mais quelque chose en lui l'en empêchait. Si elle fuyait, c'était qu'elle voulait être seule.
Aussi, il s'avança dans la cour, à la recherche d'Alya, pour comprendre ce qui se passait.
« Alya ? J'ai croisé Marinette, elle n'avait pas l'air bien. Tu sais ce qui se passe ?
— Non. J'ai quelques idées, mais je ne sais pas vraiment. Elle est arrivée, elle m'a saluée, puis a craqué d'un coup. J'ai dû dire quelque chose de travers, je ne vois que ça.
— Tu crois que je pourrais lui parler ?
— Tu peux essayer. Je pense qu'elle ne te repoussera pas... »
Adrien hocha la tête. Il discuta encore quelques minutes avec Alya et Nino, se disant qu'il valait mieux laisser un peu de temps à la bleutée pour se reprendre.
Puis il se dirigea vers la chaufferie, se faufilant entre les tuyaux. Il passa devant le « quartier général » de détective Nino, s'avança jusqu'au fond de la pièce.
Marinette s'y était réfugiée, et Adrien sentît un pincement au cœur en la voyant, recroquevillée, les yeux humides, le corps agité de sanglots silencieux.
Il s'approcha silencieusement, s'assît à côté de sa camarade et l'appela doucement, sans élever la voix, rassurant.
« Marinette ? Que se passe-t-il ?
— Va-t'en, marmonna-t-elle entre deux sanglots, va-t'en tu ne peux pas comprendre.
— Raconte-moi et même si je ne comprends pas, je sais que ça te fera du bien de parler, déclara-t-il en s'asseyant côté d'elle.
— C'est trop, tr-tr-trop comp-p-pliqué, murmura-t-elle, et tu dois me promettre que tu ne le diras à p-p-personne.
— Je te le jure. Tu peux me faire confiance, Marinette, sourît-il en lui prenant les mains et en plongeant son regard dans le sien, n'aie pas peur de moi.
— Je... Je n'ai pas p-p-peur de toi. Mais de moi. Et... De Chat Noir. »
Il y eût un instant de silence, légèrement gêné. Adrien tentait tant bien que mal de digérer cet aveu, tandis que Marinette, dans ses bras, s'était remise à sangloter.
Soudain, le blond comprît. Il comprît pourquoi elle avait demandé le secret, pourquoi tout était tellement embrouillé. Avec un léger sourire, il serra brièvement sa camarade dans ses bras, rassurant et doux, avant de reprendre la parole, avec une simple question.
« Tu as peur de Chat Noir ? Pourquoi donc ?
— C'est... c'est compliqué, répondit-elle en prenant une grande inspiration et en fixant le sol, et moi-même je ne suis pas sûre d'avoir tout compris. Mais je vais essayer de t'expliquer.
» Le jour de la saint Athanase, j'ai voulu t'offrir un cadeau. Je ne sais pas pourquoi ni comment, mais ça a dérapé Bunnix est venu me chercher, parce que son futur était en danger. Elle m'a emmenée dans un futur alternatif, où Chat Noir avait été akumatisé. Il avait tout détruit. Tout ce que je sais c'est que... qu'il... Il savait que je suis Ladybug, nous étions en couple, Ladybug et Chat Noir...
» J'ai évité ça, mais ça me hante, sans cesse... »
Adrien laissa le silence se réinstaller quelques instants, hésitant vaguement sur la conduite à tenir, et digérant toutes les informations qu'il venait de recevoir. Ça faisait beaucoup, mais au moins, maintenant, il comprenait. Il savait pourquoi sa Lady l'avait éloigné. Et il trouvait cela parfaitement raisonnable. Sa réaction était logique, puisqu'il lui manquait des pièces du puzzle.
Il sourit, serra Marinette dans ses bras, chassa une mèche de cheveux de son visage et murmura tendrement.
« Tu aurais dû me le dire, ma Lady. J'aurais compris. Et j'aurais fait en sorte que ça n'arrive pas.
» Mais après tout, ce n'est peut-être pas si mal, puisque j'ai maintenant les clés pour l'empêcher. »
Soudain, le blond se tût, fouilla dans sa poche et en sortît un stylo. Un akuma vint se poser, puis, à la grande surprise de la bleutée, repartît d'où il était venu, sans le moindre incident.
« C'est la quatrième fois cette semaine, commenta simplement Adrien, à chaque fois ils rebroussent chemin. Mon père ne veut pas se servir de moi gratuitement. Mon père est le Papillon, j'ai fini par me rendre à l'évidence.
» Ma Lady ? Je t'aime. Et, si tu es d'accord, nous ferons en sorte que ton cauchemar ne se réalise pas.
— Avec plaisir, Adrien. Je t'aime. »
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Le soir, au manoir.
Adrien serra la main de Marinette, doucement. La scène du matin résonnait dans sa tête, maintenant qu'ils se tenaient dans le hall du manoir. Il craignait la réaction de son père, du Papillon. Mais il était déterminé à y faire face.
Il entraîna la bleutée à l'étage, et entra dans le bureau sans frapper. Son père était là, penché sur les écrans.
Le blond avala sa salive puis prît la parole.
« Père ? Je voudrais vous parler.
— Bien sûr, Adrien, répondît l'adulte en levant les yeux, mais je t'ai déjà dit de frapper. Et que fait ton amie ici ?
— Ce n'est pas juste une amie, Père. C'est mon amoureuse. Et votre ennemie, depuis plus d'un an. Je suis venu vous faire promettre de ne vous servir ni d'elle, ni de moi, si vous continuez vos horreurs. »
Gabriel pâlît, frappé au cœur par la déclaration de son fils. Adrien savait. Le premier réflexe du styliste fut de détourner le regard, fermant les yeux pour nier cette vérité. Dans un murmure, il jura qu'il ne le ferait jamais. Il ne pouvait pas s'imaginer le faire alors que son fils lui jetait ses crimes au visage.
« Père ? Je suis Chat Noir. Je ne vous hais pas. Mais je vous en voudrais toujours. Adieu. »
Adrien prît la main de son amour, et tourna les talons. Dès qu'ils furent hors du bureau, les deux jeunes se mirent à courir, à toute vitesse, fuyant leur ennemi.
Gabriel, lui, s'était juste effondré au sol, détruit par les dernières phrases d'Adrien.
Il resta de longues minutes prostré, des larmes silencieuses inondant son visage. Des flashs défilaient dans son esprit, des combats, des défaites, des colères, des violences. Chat Noir en danger, Chat Noir qu'il frappait, Chat Noir qu'il détruisait. Chat Noir qui le lui rendait.
Chat Noir, qui était en fait de son fils.
Un autre flash lui présenta l'état de santé de Nathalie, dont il était responsable.
Titubant, il se releva, se dirigea vers le tableau de codes, déposa les doigts sur une combinaison qu'il n'avait jamais composée. Un minuscule tiroir apparût dans lequel il saisit un petit pistolet d'argent.
Referma les doigts sur la crosse, il laissa un sourire amer lui échapper.
Je devrais souffrir en le touchant. Parce que je suis bien plus monstrueux que ceux qui s'y brûleraient.
Les flashs continuaient, le noyant, le poussant dans sa décision, sans même qu'il en aie réellement conscience. Il était presque en pilote automatique.
Gabriel leva la main, pointant le pistolet sur son front. Les pensées sombres continuaient de tourner et l'entraîner, l'enfoncer. Son doigt était posé sur la gâchette quand un cri résonna, le faisant sursauter. L'arme tomba au sol dans un tintement.
« Monsieur ! Que faites-vous ?!
— Je... Je ne peux plus, je ne suis que monstre, et je ne peux pas, je n'ai pas de sens... Adrien sait, il me hait, il... Je suis un monstre, c'est normal, je l'ai tellement blessé, c'est Chat Noir, comment pourrait-il... et Ladybug, enfin Marinette, son amoureuse, bien sûr qu'elle pense pareil, et j'ai peur de son avenir maintenant, parce qu'elle aura besoin d'aide pour grandir et développer son talent, mais c'est ma faute aussi, et je m'en veux tellement, et puis je suis seul, totalement entièrement complètement seul. Personne ne me connaît... Et personne ne m'apprécie... »
Nathalie poussa un soupir, secoua la tête, s'approcha. Elle se baissa et ramassa la petite arme, refermant le poing dessus en la reconnaissant. L'arme d'héritage des de Vanily, qui avait été offerte à Gabriel à son mariage.
« Vous lui aviez promis de ne pas vous en servir. Jamais. Ni contre une cible, ni contre un animal, ni même contre un arbre. Et encore moins contre un être humain. Parce qu'elle savait que vous ne pouviez pas rater votre cible.
— J'avais promis... Peut-être, je ne sais plus. Mais elle est morte, maintenant. Disparue, comme tous les serments...
— Vous ne pouvez pas vous tuer, Gabriel. Il y a trois personnes dans cette maison qui ont besoin de vous. Adrien, qui ne saurait pas être orphelin, et qui, malgré ce que vous croyez, vous connait assez bien. Le Gorille, que vous avez tiré de son enfer de mafias et de gangs en l'amenant ici, qui retomberait sans vous.
» Et moi. J'ai besoin de vous, Gabriel, pour seulement respirer. Je suis folle de m'être entraînée dans les sentiments, mais je vous aime. Je suis amoureuse de vous, et je vous offre ma vie. Si je guéris, c'est par votre présence. Et vous ne pouvez pas dire que je ne vous connais pas. J'ai vu tous vos mouvements, vos actions, vos élévations, vos efforts, vos rêves, les pires comme les meilleurs. J'ai toujours été là, à vos côtés. Je sais parfaitement qui vous êtes. Et je vous aime. »
Gabriel était sonné. La déclaration de Nathalie était si puissante, consolante et attentive. C'était vrai, elle avait toujours été là. Comme Emilie, mais il pouvait lui dire des choses qu'il n'aurait jamais osé dire à sa femme directement, que Nathalie transmettait.
En lui disant qu'elle aimait, avec toute la douceur et la persuasion elle était capable, Nathalie avait séché les larmes de Gabriel, avait apaisé son cœur, l'avait rassuré et calmé.
Il prît dans ses bras, se rendant enfin à l'évidence ses sentiments, à la chamade son cœur, au bonheur de la déclaration. Et, dans un murmure, il lui déclara :
« Moi aussi, je vous aime. »
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1666 Mots.
Bon, si je continue comme ça, Adrien va finir par faire une TS... Nathalie en a fait une, Ladybug est passée à deux doigts de le faire, Gabriel a failli... Faut que j'arrête !
A part ça, l'OS me tournait en tête depuis à peu près un mois, depuis que j'ai vu la vidéo d'Octo Lady sur le rôle d'Adrien/Chat Noir cette saison. Enfin le début. A la base, Gabriel était pas censé avoir une arme, et c'était pas censé finir en Papyura. Enfin vous me connaissez, je finis toujours en Papyura...
Je l'ai écrit cette semaine, entre intercours, transports, pauses dans les devoirs... Et je l'apprécie sérieusement.
Bon, en vrai, j'ai rien à dire, à part que j'ai posté mon concours pour vous remercier des 10K, hésitez pas à aller jeter un œil !
Bises,
Jeanne.
(14/11/2021)