OS Miraculous

By jeannefostergoriot

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Bonjour à tous! Ceci est un recueil d'OS, des histoires en 1 chapitre sur Miraculous. Parfois, il y a des Two... More

Avant-propos (le lire me ferait plaisir)
Révolution
Cauchemar ou rêve ?
Étrange visite au manoir (spécial Halloween)
Absence
Nathalie démissionne et j'arrache les paupières de Gabriel Agreste
Chat Noir applique la méthode Foster (et j'enchaîne sur du Papyura, jpp)
Chat Noir applique la méthode Foster (version sans Papyura)
Nathalie...(du Papyura, what else ?)
Père...(la réaction d'Adrien)
EMILIE !!!
Jalousie (Marichat / Ladynoir)
Pardonne-moi (Pluie de révélations, partie 1/3)
Je suis là pour toi (Pluie de révélation, partie 2/3)
Explique-moi (Pluie de révélations, partie 3/3)
Jusqu'à ta mort que j'avais prédite
Guérison
Amour (OS Saint-Valentin spécial kwamis)
Akumatisée !
Doivent-elles toutes mourir ?
Trahison
Si j'osais (OS Musical)
Une mélodie à la pointe de l'épée
Je ne peux pas
Ne me dévoilez pas
Dominos
Résurrection
Revenez !
Comme un rêve
Vous lui êtes nécessaire
Quel est ton plus grand secret ?
Ce que je sais
Ce que vous dites
Deuil impossible ?
Pourquoi ne nous voient-ils pas ?
Sans défense
Relations en évolution
Dialogues
Tu as raison
Joli bal
Un défi particulier
C'est juste un ami
Sauvetage à la dérive
Dangereuse alliance
Rémissions
Soutien
Les clés
Peurs
Kaléidoscope
Bloqués !
Concurrence
Arcade (OS Musical)
Ecoutez-moi
Happier (OS Musical. ATTENTION A LA DÉPRIME!!!)
Inversement
Artistes
In Real Life ?
Comment on aime ?
Ne faites pas ça !
Demons (OS Musical)
Bad Liar (OS Musical Partie 2)
Jacques a dit (OS Musical)
Revenants (Spécial Halloween 2021)
Une dernière chance ?
Surprises !
Monologue
Ensemble
Sentis
En parallèle
En parallèle (et perpendiculaires)
Admiration
Dragonnes
Aveux
Fearless (OS Musical--> Média)
Pétition
Under pressure
Taquineries
Sauvetage in extremis
Idéal (OS de Nouvelle Année)
Anniversaire
Pillow of winds
Le retour de Mayura
Similitudes
You Stupid Bitch (OS Musical)
Ecoute
Plan's (Spécial Saint-Val 2022)
Découverte et blessures
Démasqués
Brèche
Risqué
Réaction explosive
Crise
Combat
Départ
Problème
Théories
Echappatoire
Je te donne (OS Musical)
Réparer
Union extraordinaire (Numéro 100 !!!)
Echange
Je t'aime en silence (OS Musical)
Heaven (OS Musical)
The nights
Amour Censure (OS Musical)
1 step forward, 3 steps back (OS Musical)
Jealousy, jealousy
Nobody's home (OS Musical)
Trouver sa place
Pointless (OS Musical)
I'll be good (OS Musical) (attention, très triste)
Yellow (OS Musical)
Head above water (OS Musical)
Allez là (OS Musical)
Never been in love
Les gens ont peur de ce qu'ils ne comprennent pas (spécial Halloween 2022)
Discussion
Lavender Haze (OS Musical)
Maroon (OS Musical)
Anti-Hero (OS Musical)
Snow on the Beach (OS Musical)
You're On Your Own, Kid (OS Musical)
Bejeweled (OS Musical)
Labyrinth (OS Musical)
Karma (OS Musical)
Sweet Nothing
Mastermind
The Great War
Bigger Than The Whole Sky (1ère version)
Bigger Than The Whole Sky (2ème version)
Paris (OS Musical)
Glitch (OS Musical)
Dear Reader (OS Musical)
S'apprendre
Trouvaille
Jour de Neige Partie 1: Défaire (Spécial Noël 2022)
Jour de neige partie 2: Recréer (Spécial Nouvel An 2023)
Ecouter et soigner
seven (OS Musical)
S'ouvrir et guérir (Partie 2 de "Ecouter et Soigner")
Pas toi (OS Musical)
Fuite
A travers le temps (Spécial Saint-Val 2023)
Like I'm Gonna Lose You
Apprendre et guérir
Question
Echapper
The Alcott (OS Musical)
Be Kind (OS Musical)
Je vais vous sauver
Folie
Falling For The Villain (OS Musical)
Rolling In the Deep
Another Love (attention aux LARMES)
Sans eux
Traffic lights (OS Musical)
No matter the season
Chosen Last
Under covers
Le jeu de la bouteille
Te libérer
Mine (OS Musical)
Se rencontrer
Reviens-moi (Halloween 2023)
Say Don't Go
Putting Up With Me
Espérer
T'accueillir
Last Christmas (OS Musical) (Spécial Noël 2023)
Dénouement (Spécial Nouvel An 2024)
T'intégrer
Réécrire
Lueur (Spécial Saint-Val 2024)
Oldest (OS Musical)
Se construire (Partie 1)
Se construire (Partie 2)
august (OS Musical)
betty
cardigan
Semblables

Ré-unions

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By jeannefostergoriot

 Un jour, après un combat au Manoir Agreste.

« Bien joué ! »

Les deux héros échangèrent un sourire complice. Le combat n'avait pas été facile, mais ils avaient réussi à désakumatiser le Gorille, réakumatisé pour une raison inconnue.

Chat Noir jeta un regard à sa bague. Il ne lui restait plus qu'un coussinet, qui clignotait à toute vitesse. Il salua sa Lady d'un air déçu, fila par une fenêtre ouverte, revînt aussitôt vers sa chambre et se détransforma dans sa salle de bain.

Il eût la surprise de voir Ladybug arriver quelques secondes plus tard. Elle semblait presque être arrivée là par hasard, perdue dans ses pensées, rêveuse et inattentive.

« Ladybug ? Qu'y a-t-il ? »

L'héroïne revînt immédiatement à la réalité, s'excusant et rougissant légèrement, gênée.

« Je suis désolée, je ne sais pas ce qui m'a pris, je... Je vais partir...

— Non, attends ! Je voulais te dire... Je... Je t'aime, Ladybug. »

L'héroïne écarquilla les yeux, sentît ses joues devenir cramoisies, baissa le regard, bafouillant quelque chose d'incompréhensible, ne sachant visiblement plus où se mettre.

Adrien esquissa un sourire, s'approcha d'elle et lui prît les mains avec douceur.

« Je suis désolé, Ladybug, je ne voulais pas te gêner... Mais tu es touchante, comme ça... Tu me fais penser à une de mes camarades, Marinette. Elle est très souvent dans cette attitude avec moi...

— Je crois qu'il y a de nombreux autres points communs, murmura Ladybug de nouveau dans ses pensées, et qu'on les verrait sans doute mieux si on la laissait être vraiment elle-même, sans jugement... »

Adrien fût légèrement surpris par cette remarque, et laissa le silence s'installer, essayant d'en comprendre le sens et jouant automatiquement avec son Miraculous, le faisant tourner autour de son doigt, le laissant glisser, le rattrapant en dernière seconde.

Ladybug s'aperçût de ce manège, et retînt un cri d'étonnement. C'était exactement les mêmes gestes que ceux de Chat Noir dans les situations stressantes...

« Tu sais, Chat Noir a le même tic que toi. Il n'arrête pas de jouer avec son Miraculous, et ça a tendance à m'énerver parce que j'ai peur qu'il l'abîme.

— Tu crois vraiment qu'il y a un risque ? Chat Noir ne peut pas le cataclysmer, puisque son pouvoir apparaît dans la main qui porte le Miraculous. Et à part cette attaque, les bijoux magiques sont censés être indestructibles.

— Je ne sais pas, ça m'inquiète toujours un peu de le voir jouer ainsi avec sa bague... J'ai la mauvaise tendance d'imaginer tous les scénarii catastrophes possibles, qu'il la fasse glisser...

— Bien. Tu devrais lui expliquer alors, lui montrer tes craintes, il comprendrait sans doute. La communication, chat c'est la clé d'un bon duo.

— Pardon ? Tu as dit « chat »? Est-ce que... Chaton ? Chest toi ? Euh, c'est toi ?

— Tu recommences à bafouiller, Ladybug. Oui, c'est moi. Ça va ? Je suis désolé, j'ai fourché, ça fait tellement longtemps que...

— Non, ne t'inquiètes pas. Tu sais... Ça me pesait souvent aussi, nos identités secrètes. Et maintenant que se jais, euh je sais qui tu es...

— Pourquoi est-ce que tu bafouilles tout le temps, ma Lady ?

— Pas tout le temps, ne je bafouille pas d'habitude.

— Si, je crois. Tu m'as déjà dit à demi-mots qui tu es. Pourquoi tu bafouilles, Marinette ? »

Ladybug rougît violemment, baissa les yeux, marmotta quelque chose de complètement inintelligible, tenta de se calmer un peu, de se reprendre. Puis, d'une voix à peu près posée, elle lui murmura qu'elle l'aimait, depuis le premier jour, depuis qu'il lui avait offert son parapluie sous l'orage de septembre. Et qu'elle n'avait jamais été capable de se défaire de ce sentiment, malgré les efforts, malgré l'irruption de Luka, malgré la certitude qu'elle n'avait aucune chance, malgré tout.

Adrien s'approcha de l'héroïne, la serra dans ses bras doucement, amicalement.

« Tu sais, Ladybug, ce n'est pas grave que nous connaissions nos identités. L'important, c'est que nous ayons cessé de nous tourner autour. La vie va être plus simple maintenant...

— Si ton père nous laisse nous aimer, oui...

— Tu crois qu'il s'y opposerait ?

— Je ne sais pas...

» Je doute que n'importe qui refuse que son fils sorte avec Ladybug... Mais c'est impossible, je ne peux pas...

— Et il y aurait un problème avec Marinette, tu crois ? Tu es un ange pourtant, une fille géniale, vraiment.

— Tu dis ça parce que je suis Ladybug et que...

— Non ! Si je n'avais pas rencontré l'héroïne, je serais tombé amoureux de Marinette, tu es tellement fantastique... »

Ladybug baissa les yeux, rougissant un peu. Adrien avait abaissé ses barrières, ses protections d'héroïne et malgré le costume elle était redevenue Marinette, timide, maladroite et mal-assurée.

Elle se détransforma, et, marmonnant, elle murmura à Adrien qu'elle l'aimait, et qu'elle était heureuse qu'il soit son partenaire, la personne au monde en qui elle avait le plus confiance.

Le jeune homme lui caressa le visage, lui demanda de fermer les yeux. La jeune fille s'exécuta, sentant son cœur s'accélérer follement, devinant ce qui allait se passer. Quand les lèvres d'Adrien effleurèrent les siennes, elle eût l'impression que son esprit s'éteignait dans un feu d'artifice, noyé dans le bonheur, la joie. En rouvrant les yeux, elle lût dans le regard de son partenaire qu'il éprouvait le même bonheur et le même sentiment de complétude.

D'un regard, ils échangèrent une pensée.

Enfin ensemble !

************

Nathalie s'adossa contre la porte de la chambre d'Adrien qu'elle venait de refermer. Elle refusait de croire ce qu'elle avait vu. Ladybug et Adrien qui discutaient assez amicalement. Ladybug qui se détransformait et devenait Marinette Dupain-Cheng. Marinette et Adrien qui s'embrassaient.

L'adulte n'avait pu entendre un mot de leurs discussions, ils se trouvaient à l'autre bout de l'immense pièce. Mais elle sût que les jeunes gens s'étaient rapprochés de la porte, saisissant des bribes de conversations. Bribes qui lui glacèrent bientôt le cœur. Marinette appelait Adrien d'un surnom. Elle le nommait « Chaton », surnom terrible pour Nathalie, qui le serait autant pour son patron, elle n'en doutait pas.

Il faut que je me reprenne, il ne faut pas qu'il me voit comme ça. Surtout pas, je ne saurais lui cacher et provoquerais une crise...

Mais, tandis qu'elle se redressait, s'activait pour recomposer son visage, Gabriel arriva dans le couloir. En la voyant, effondrée à demi contre la porte, il craignît qu'elle ne soit encore en train de faire un malaise et se précipita vers elle, lui demandant d'un air inquiet si elle allait bien.

Nathalie hocha la tête, le rassurant, lui affirmant qu'il n'avait pas besoin de s'inquiéter pour elle, elle allait bien. Elle avait juste eu un choc.

« Un choc ? Que s'est-il passé, Nathalie ?

— Je ne peux pas vous dire Monsieur.

— S'il vous plaît, Nathalie. Quoi que ce soit, je le supporterai. Mais je ne tiens pas votre silence.

— Vous ne savez pas de quoi vous parlez, murmura-t-elle.

» Je vais vous le dire, déclara-t-elle plus fort, après un instant d'hésitation, mais je ne devrais pas, ça va vous blesser. Vraiment... Je préférerais ne pas le dire. Mais je ne peux pas résister à votre demande...

— S'il vous plaît, Nathalie...

— Bien. »

Nathalie ferma les yeux, laissa s'écouler quelques instants en silence, réfléchissant à la formulation qu'elle allait adopter. Elle devait dire les choses calmement, de manière claire mais concise. Ne pas s'attarder, surtout, dire les choses vite, ne pas dévier des faits bruts. Un simple rapport de ce qui s'était déroulé, sans enjoliver, sans modifier, sans chercher à rendre la réalité plus douce. Même si ces faits-là étaient dangereux pour eux dans ce qu'ils impliquaient. Surtout parce qu'ils étaient dangereux, en fait.

Elle prît une dernière inspiration profonde, et se lança à l'eau.

« J'étais venue dire à Adrien que son cours de chinois a été annulé, le professeur étant malade.

» Mais il n'était pas seul, Ladybug n'était pas encore partie, et ils discutaient ensemble.

» Je n'ai pas pu entendre leur conversation, ils étaient à l'autre bout de la pièce. Mais je l'ai vue se détransformer. C'est Marinette Dupain-Cheng, la camarade d'Adrien. Et après, ils se sont embrassés. Ensuite, je suis sortie, pour les laisser tranquilles et essayer de digérer cette révélation.

» Mais j'avais à peine mis le pied dehors que les discussions ont reprises. Et ils se sont approchés de la porte. Je les ai entendus cette fois. J'aurais préféré être sourde...

— Nathalie, ne me torturez pas ainsi ! Qu'ont-ils dit ?

— Je n'ai pas compris grand-chose à ce qu'ils disaient. Seulement... Marinette appelait Adrien d'un surnom. Elle l'appelait « Chaton »... Je... »

Gabriel était devenu blême, pâle comme un drap. Il secoua la tête en signe de dénégation. Ça ne pouvait pas être vrai. Ce n'était pas vrai. Nathalie avait mal compris, mal entendu. Ça ne pouvait pas être ça. Parce que ce surnom ne pouvait signifier qu'une chose au monde.

Dans une tentative désespérée de se convaincre qu'il n'avait pas compris ce que son amie sous-entendait, ce qu'elle avait deviné, il posa une seule question. Une question qui mettait son cœur en balance.

« Chaton ? N'est-ce pas le surnom que Ladybug donne à... »

Il ne pût finir sa phrase, détruit par la révélation. Alors que sa partenaire hochait la tête d'un air désolé, défilaient dans son esprit tous les combats, toutes les fois où Chat Noir avait risqué sa sécurité, son intégrité physique, pour protéger Ladybug. Gabriel se rappelait qu'il avait trouvé ça idiot, et en même temps adorable.

Mais maintenant, ce n'était plus un jeune homme inconnu qui prenait tous ces risques pour protéger celle qu'il aimait. C'était Adrien.

Adrien, la personne la plus précieuse de l'univers à cette minute.

Adrien, son fils, son ange, son mini-Prince, son espoir, son sourire.

Adrien, mis en danger toute l'année par lui-même.

Adrien, qu'il aurait voulu protéger plus que tout.

La révélation de la vérité le détruisait, le brûlait à petit feu. Il sentît les larmes venir inonder ses yeux, son cœur accélérer, il vît le monde se voiler. Et par-dessus tout cela, la voix de Nathalie, empreinte de désespoir et de panique, qui criait presque de se calmer, qui le suppliait de se calmer, de ne pas abandonner, de ne pas être si dur envers lui-même, de ne pas partir, lui demandant de se concentrer sur ses paroles à tout prix, de respirer profondément.

Il la sentît lui prendre la main, le guider dans le manoir, tout en l'appelant, en lui parlant, en tentant de le garder éveillé, le suppliant de ne pas s'évanouir.

« Gabriel, Gabriel, je vous en prie, s'il vous plaît, écoutez-moi, restez avec moi, ça va aller, je vous promets que ça va aller. Mais, par pitié, ne vous évanouissez pas, tout serait perdu. Il a besoin de vous, accrochez-vous. Si vous lâchez... Je ne suis pas sûre que j'arriverais à vous réveiller. Ne l'obligez pas à pleurer encore, il a assez pleuré pour une vie entière, s'il vous plaît Gabriel, s'il vous plaît... »

Ils arrivèrent à une chambre, Nathalie poussa la porte, étendît Gabriel sur le lit, se précipita vers une commode. Elle ouvrît un tiroir, d'un geste assuré, et en sortît une barrette double, représentant deux vagues, l'une dorée l'autre argentée. Le bijou était tâché de rouge, les gouttes de sang de l'agonie d'Émilie.

Elle vît son patron tressaillir, murmurant qu'il y avait un amok dans l'objet que Nathalie avait récupéré.

« En effet, Gabriel. C'est celui du sentimonstre d'Émilie. Rendez-moi mon Miraculous, s'il vous plaît.

— Pourquoi, chuchota-t-il, pourquoi le voulez-vous ?

— Parce que vous ne pouvez pas vous sauver vous-même. Émilie a donné sa vie pour la vôtre, et j'ai juré que je ferai de même s'il le fallait. Laissez-moi m'occuper de vous, je vous expliquerai. »

Il hocha la tête, retira d'une main faible son foulard, murmura la formule de renonciation au Miraculous du paon et le tendît à son amie, qui se transforma immédiatement.

Elle ouvrît une armoire, réveilla d'un geste le sentimonstre qui s'y trouvait, une sorte de pantin articulé aux larges mains.

La créature se dirigea vers Gabriel, Nathalie suppliant son ami de rester calme et de ne pas bouger.

Puis, alors que l'être commençait à faire des sortes de massage à Gabriel, elle prît une grande inspiration et se lança dans l'explication promise.

« Vous vous rappelez sans doute que quand Émilie et moi nous vous avons rencontré, à la fin du collège, vous souffriez d'une espèce de maladie cardiaque...

— Oui, interrompît-il, bien sûr. J'étais malade depuis tout petit, et si j'étais soumis à une émotion forte, exceptée la colère, je faisais des sortes de crises, mon cœur accélérait extrêmement vite, j'avais des espèces d'hallucinations et je m'évanouissais systématiquement.

» Mais je croyais être guéri ?

— Nous l'avons cru aussi. Au fil du temps, vous faisiez de moins en moins de crises, et leur violence décroissait au fur et à mesure. Vous n'en avez plus eue entre l'entrée à l'université et la naissance d'Adrien. Là... Ça a été fulgurant, et Émilie a bien cru vous perdre. Mais elle a pensé au Miraculous, retrouvé deux ans auparavant lors de votre voyage de noces. Et elle a créé un être capable de vous sauver.

» À chacune de vos crises, elle perdait un peu de sa vie. Elle m'a fait jurer de continuer à vous protéger après sa mort. En mettant votre fils au courant s'il me fallait un successeur. J'ai juré. Vous voyez, même sans le Papillon, j'aurais fini par me condamner.

— En réalité, le Papillon vous protégeait. Puisque je m'enferrais dans ma colère contre le destin, je ne faisais plus de crises...

— Effectivement. »

Nathalie continua de s'occuper de Gabriel pendant un moment. Il lui avoua qu'il s'était plusieurs fois demandé quel était la création ayant coûté la vie à sa femme. Il avait même pensé qu'Adrien puisse l'être.

Cette idée fît presque rire son interlocutrice, qui répondit que non, Adrien était bien trop réaliste pour être issu du Miraculous, Émilie n'aurait pas pu agoniser aussi longtemps, elle aurait été tuée presque sur le coup.

Ils discutèrent ainsi longuement, passant le temps ensemble sans s'en apercevoir.

***********

Le lendemain matin.

Adrien accueillît Nathalie avec un sourire inquiet. Elle lui avait expliqué la veille que le père du jeune homme avait reçu une sorte de choc, qui le clouait au lit et l'affaiblissait beaucoup. Mais il n'y avait rien à craindre, elle s'occupait de lui.

« Bonjour Nathalie. Mon père va-t-il mieux ?

— Oui, son état s'est un peu amélioré. Mais il reste extrêmement faible.

— Vous arriverez à le soigner ?

— Je l'espère. Je devrais y arriver, il a déjà eu des crises plus importantes...

» Mais je ne suis pas Émilie, ajouta-t-elle un peu plus bas, et je ne suis pas aussi douée qu'elle...

— Que voulez-vous dire, s'étonna Adrien, confus. »

Nathalie évitait soigneusement le regard de son interlocuteur. Elle allait devoir tout expliquer, depuis le début. Parler de la maladie de Gabriel, des Miraculous, de la vraie raison de la mort d'Émilie. Ramener à la surface des choses qu'elle aurait préféré cacher.

Mais il le lui avait demandé. Gabriel avait demandé à Nathalie de mettre Adrien au courant. L'adolescent méritait la vérité. Même s'il en souffrirait inévitablement. Les secrets suffisaient, cacher la vérité les avait séparés trop longtemps.

Elle mît la main dans sa poche, caressant l'écrin du Miraculous du Papillon pour se donner du courage. Puis elle entama son récit.

« Adrien, je vais tout vous expliquer. Mais, quoi que vous pensiez dans l'immédiat, je vous demande de ne pas m'interrompre.

» La première chose à savoir, c'est que votre père a une maladie très particulière. Lorsqu'il est soumis à une émotion violente, exceptée la colère, son cœur accélère, l'afflux de sang au cerveau lui provoque des vertiges et des hallucinations, et il s'évanouit en général rapidement.

» Il avait des crises assez régulièrement jusqu'à l'université à peu près. Puis il n'en a plus eu jusqu'à votre naissance, et régulièrement depuis, jusqu'à la mort d'Émilie. Il n'en a eu aucune entre son décès et hier... Il laissait la colère dominer, pour se mettre à l'abri du chagrin...

» Mais si nous avions pu simplement le sauver chaque fois avec des moyens humains, tout aurait été beaucoup plus simple. Nous ne pouvions pas.

» Quand votre père a subi une crise à votre naissance, Adrien, Émilie a volontairement et consciemment sacrifié sa vie. Lors de leur voyage de noces au Tibet, vos parents ont découvert deux bijoux magiques, dont l'un abîmé, et un grimoire en détaillant les pouvoirs, expliquant qu'il en existait d'autres... Certaines runes demeuraient cependant indéchiffrables, notamment celles concernant la broche du paon et certaines précautions d'emploi.

» Quand Gabriel a recommencé à avoir des crises, Émilie a décidé de sacrifier sa vie au profit de votre père. Duusu s'est battu pour qu'elle détruise l'être créé, qui la laisserait ainsi en paix.

» Mais... Elle n'a pas écouté. Elle a préféré endormir sa création chaque fois, laissant sa vie s'enfuir... Gabriel ignorait qu'il avait encore besoin de soin, ses crises d'adulte étant plus fortes que celles qui le secouait adolescent et l'assommant presque immédiatement. De plus, Émilie voulait garder le secret. Je fus la seule personne mise dans la confidence.

» Quand elle a senti que la mort était proche, elle m'a demandé de lui succéder. Et si je sentais que j'avais à mon tour besoin d'un successeur, je devais vous mettre au courant. »

Nathalie se tût. Son récit avait fait mention de tous les éléments nécessaires, toutes les explications vitales étaient données. Elle ne devait pas en dire plus, elle devait simplement écouter, entourer et soulager Adrien.

Elle savait que le jeune homme refuserait une colère brute, qu'il se ferait nuancé et habile dans sa réaction. Elle l'observa avec attention.

Ses traits étaient contractés, son regard dur. Mais sa lèvre inférieure tremblait légèrement et il ne pouvait s'empêcher de jouer avec sa chevalière.

Soudain, il détourna le regard et murmura la seule question à laquelle Nathalie ne s'était pas préparée.

« Que pensez-vous du Papillon ? »

Elle en resta bouche bée et eût besoin de quelques instants pour réussir à formuler une réponse claire et cohérente.

« Je le désapprouvais, profondément. Ce qu'il faisait... C'était affreux et je ne me le cachais pas. J'avais peur de lui, parfois, quand il s'égarait. Par moment, je ne reconnaissais absolument plus Gabriel, il n'était plus que le Papillon, cruel et sanguinaire, prêt à tout pour son but.

» Mais j'avais beau désapprouver, je ne pouvais pas m'opposer. Comme votre père l'a dit hier, le Papillon me protégeait d'une certaine façon. Quand il revêtait ce costume, il devenait presqu'inaccessible à toute autre émotion que la colère. Il ne faisait donc plus de crise. Et j'étais à l'abri, je pouvais me passer du Miraculous.

— Jusqu'au jour des Héros, lâcha Adrien d'une voix sourde.

— Jusqu'au jour des Héros. Ce jour-là, j'ai très vite compris que je devrai l'utiliser, d'une manière ou d'une autre. Que ce soit sur le champ de bataille pour le protéger, ou le soir pour parer au désespoir de la défaite. Et j'ai su que Mayura ferait moins de mal en intervenant dans le combat... »

Nathalie s'approcha de la table et déposa l'écrin. Elle le poussa vers Adrien, déclarant que, maintenant, elle devait expliquer ce qui avait provoqué la crise de la veille.

Le jeune homme hocha la tête, inquiet. Par-dessus tout, cette explication était celle qu'il redoutait le plus. Il la redoutait plus que la confirmation de ses craintes sur l'identité du Papillon. Il la redoutait plus que la découverte de la vérité sur la mort de sa mère. Il la redoutait plus que tout, parce que cette explication allait le mettre au pied d'un nouveau mur, il le sentait confusément. Il sentait que Chat Noir y avait sa part de responsabilités, comme il avait inconsciemment deviné que la maladie de Nathalie était à attribuer partiellement à son alter-ego. Il le sentait tout au fond de lui, et il s'en voulait d'avance.

« C'est ma faute, et seulement ma faute. Hier, après le combat, je suis venue vous informer que votre cours de chinois avait été annulé. Mais j'ai la mauvaise habitude de ne pas toquer...

— Qu'est-ce que vous avez vu et entendu exactement, demanda le jeune homme, un peu agressivement.

— Ladybug et vous qui discutiez, puis sa détransformation, votre baiser. Pour la vue, c'est tout. Après, je suis ressortie. Et j'aurais vraiment dû partir... »

Son regard s'égarât sur le Miraculous qu'Adrien tournait avec inquiétude. Il savait déjà ce qu'allait dire son interlocutrice. Elle savait qui il était, et l'avait dit à son père. Ce qui avait déclenché la crise. Ça ne pouvait être que ça.

« Vous avez deviné ?

— Vous êtes Chat Noir, n'est-ce pas ?

— Oui. Comment avez-vous su ?

— Je suis restée à côté de la porte, et j'ai entendu des bribes de conversations. J'ai entendu Marinette vous appeler « Chaton »... Et comme j'avais vu qu'elle était Ladybug...

— Pourquoi le lui avoir dit ?

— Je ne voulais pas. Mais je n'ai pas réussi à dissimuler le choc que j'avais reçu et il s'en est aperçu. Je ne peux pas lui mentir. J'en suis incapable. Alors je lui ai tout expliqué. Et j'ai provoqué une crise...

— Mais vous l'avez soigné et vous lui avez dit la vérité ! Vous faites ce qu'il y a à faire, le mieux possible !

» Et puis, ce n'est pas votre faute si je suis Chat Noir...

— Certes. Mais... Je n'ai pas encore guéri votre père. La révélation l'a énormément secoué, il va mettre plusieurs jours à s'en remettre...

» Aussi, il m'a demandé de vous confier son Miraculous, afin que Ladybug le récupère...

— Je vais lui demander, mais je ne sais pas si elle acceptera.

— Pourquoi refuserait-elle ?

— À cause de Tikki. C'est compliqué à expliquer, je crois, mais elle a une relation très profonde avec son kwami, je crois que c'est sa meilleure amie, au fond. Je l'ai senti le jour où nous avons dû intervertir nos Miraculous pour combattre Poupéeflekta. Et, pour cette raison, elle trouverait sans doute extrêmement cruel de séparer un kwami et son porteur.

— Demandez-lui. »

Adrien sortît son téléphone portable de sa poche, cliqua sur le contact de Marinette, renommé la veille en « Mari ❤️ 🐞 » et commença à taper son message.

Chalut ma Lady !

Je n'ai pas des très bonnes nouvelles à t'annoncer... (enfin pour moi c'est catastrophique mais tu jugeras comme tu fais si bien...)

Nathalie m'a expliqué à quoi est due la crise que mon père a eue hier. Elle a découvert nos identités hier (elle nous a vus), et elle lui a dit.

Le revers, c'est que... C'est le Papillon. Il a renoncé à son Miraculous, il voudrait que je te le donne... Tu es ok ?

Après avoir envoyé le message, le jeune homme déposa son téléphone sur la table, attendant avec impatience la réponse de son amoureuse. Il était extrêmement curieux de savoir comment elle prendrait les nouvelles. Elle se réjouirait sans doute de la fin du Papillon, mais serait désolée de son identité.

Et il restait certain qu'elle voudrait laisser le Miraculous à son propriétaire, malgré tous les risques que cela comportait.

Adrien surveillait son téléphone avec attention. Quand, au bout de dix interminables minutes, il vibra enfin, il laissa échapper un soupir de soulagement.

Il ouvrît l'application Messages, et déchiffra la réponse de son amie.

Chat ?? Ça va ? Tu sais que si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis là !

Et je refuse absolument que ton père ait à abandonner son kwami ! C'est hors de question ! Tikki m'a dit que leur relation avait dû se dégrader car Nooroo n'aurait sans doute pas cautionné de telles actions, mais que ça doit faire dix-huit ans au moins qu'ils se connaissent, il est IMPENSABLE de les séparer !! Il va probablement avoir besoin d'un soutien psychologique... et je sais mieux que personne que l'on ne peut pas tout dire aux humains. Qu'il garde Nooroo. Malgré les risques, je ne peux pas l'isoler (even if I know how faithful is his only human friend..)

Bises, je t'aime, je te soutiens de tout mon cœur.

Adrien sourît en lisant la dernière phrase. Sa Lady était vraiment un ange, elle pensait toujours aux autres, malgré tous les problèmes et difficultés qu'elle pouvait avoir.

Il confirma à Nathalie que Gabriel pouvait garder son Miraculous puis alla s'enfermer dans sa chambre.

Le jeune homme avait appris très tôt à enfouir ses émotions, à dissimuler les chocs, à paraître impassible, à répondre toujours « ça va bien » quand on lui demandait des nouvelles. Mais cette fois, il n'avait presque plus envie de jouer cette comédie. Il était brisé, son cœur en miettes lui hurlait qu'il n'avait plus rien à faire ici, qu'il était orphelin, que tout était détruit, qu'il n'y avait que malheur autour de lui, que sa vie n'avait aucun sens.

Ce n'était pas tant la révélation de l'identité du Papillon, des actes de son père qui le détruisait, mais plutôt le mensonge. Il y avait toujours eu une sorte de fossé infranchissable entre eux, Gabriel l'avait creusé plus encore, mais ça n'était pas le pire.

Le pire c'était Nathalie, Mayura. Qui lui avait annoncé tout à trac qu'elle lui avait menti pendant seize ans, encore plus cette dernière année, alors qu'elle avait toujours été une figure d'honnêteté pour lui. L'illusion brisée, Adrien était abandonné, il avait le cœur engourdi. Il sentait ses repères disparaître les uns après les autres.

C'était comme si quelqu'un s'amusait à émietter sa vie.

Sa mère qui mourait, l'abandonnant avec un père ayant des relations plus que compliquées avec lui.

Nathalie révélée mensongère, après quinze années à servir de repère absolu dans sa vie.

Son père découvert comme son pire ennemi, celui qu'il avait craint pendant un an, celui dont il aurait tout fait pour le détruire.

Les larmes dévalaient les joues d'Adrien en silence. Absorbé dans ses pensées sombres, dans sa tristesse, son sentiment de trahison, sa perte de repères, il ne les remarquait même pas.

Tout était triste.

Tout était sombre.

Tout était détruit.

Ne restait que lui. Sans la volonté de vivre sur le rivage abandonné de sa vie.

« Plagg, transforme-moi. »

Pas de réaction. Le kwami l'avait abandonné, lui aussi.

Effondré sur son lit, le blond laissa les sanglots l'envahir, le secouer, le noyer. S'il avait pu s'enfouir définitivement dans son chagrin et ses larmes...

Soudain la porte claqua. Une voix familière résonna à son oreille, avec un accent faussement blessé.

« Tu n'as quand même pas cru que j'allais te laisser seul dans le pire des moments, j'espère ? J'entends tout, je te rappelle ! Et tu ne me caches pas sur ton cœur pour rien ! Je l'ai presque entendu se briser tout à l'heure.

— Où étais-tu alors...? Loin... Tu m'as laissé...

— Parce que c'est pas moi qui allait te sauver ! Je suis le kwami de la malchance, aider n'est pas ma spécialité. Et puis, je ne suis qu'un kwami. J'avais besoin d'aide.

— Marinette, est-ce que tu peux marquer ce jour comme étant absolument historique, lança une autre voix, Plagg qui reconnaît avoir besoin d'aide c'est inouï !

— Eh ! Tu exagères Sucrette !

— À peine, sourît Adrien. »

Il se redressa sur son lit, se tournant vers les arrivants. Marinette, Tikki perchée sur l'épaule, se tenait debout à la porte, un sourire doux et rassurant sur les lèvres. Le jeune homme essuya son visage d'un geste, laissant un sourire hésitant venir éclairer son visage. Il arriverait peut-être à sortir de ce cauchemar, puisqu'en fin de compte, il n'était pas seul.

Marinette s'approcha de son ami, le serra dans ses bras brièvement et lui sourît avec douceur.

« Tu sais, Adrien, tu n'as pas besoin de jouer la comédie de l'insensibilité, c'est inutile. Laisser les émotions s'exprimer fait du bien. Et je suis là pour t'aider et te soutenir, quoi qu'il arrive. Je t'aime, tu te rappelles ?

— Merveilleuse, Marinette, tu es merveilleuse. Je me demande bien comment je pourrais m'en sortir sans toi !

— Je suis là pour toi, Adrien, ne l'oublie pas, jamais. »

Elle le serra dans ses bras, lui prît la main, puis l'entraîna vers le centre de la pièce, pour avoir un regard panoramique.

« Dis-moi, Chaton, que voudrais-tu faire ? Il y en a des activités possibles dans ta chambre !

— Je... Ça te dérangerait si je jouais ? Je me sens toujours mieux avec la musique.

— Ça ne me dérange absolument pas, au contraire ! Vas-y ! »

Adrien saisît le ballon de basket rangé dans l'une de ses étagères et le lança dans le panier pendu au mur, faisant jaillir le piano du sol.

D'un geste, il invita son amie à venir s'asseoir près de lui, puis il commença à jouer, faisant danser ses doigts sur les dents noires et blanches de l'instrument. La musique emplît l'air, d'abord mélancolique, devenant par moments plus légère et joyeuse, mais restant comme incomplète.

Puis la mélodie devînt extraordinairement triste, attrapant Marinette au cœur, lui donnant envie de pleurer, l'impression d'avoir perdu quelque chose d'important, comme si on l'amputait. Mais Adrien n'éternisa pas cette partie, passant soudainement à quelque chose de plus joyeux, lumineux, triomphant.

Le bonheur animait les notes, qui volaient autour d'eux comme des éclats de rire. La joie résonnaient partout, et il semblait à la bleutée que le blond ne jouait plus seul, que d'autres instruments faisaient retentir l'air improvisé. Il y avait bien, de temps à autre, un accord sombre et solitaire, mais il ne durait pas, simples éclipses de tristesse passagère, bien différentes de la tonalité sombre des deux premières parties.

Marinette se surprît à vouloir danser sur cette musique entraînante, emmener Adrien dans une danse sans fin où ils seraient heureux et sans soucis.

Mais à peine l'eût-elle pensé que le piano se fît grave, de nouveau il jouait seul, il jouait un air sombre, étrangement haché, qui semblait violent, qui secouait la jeune fille, l'envoyant dans une tempête dévastatrice de colère, de tristesse, de désarroi.

Adrien cessa soudain de jouer, comme s'il ne savait plus quoi faire, quoi créer. Quoi exprimer.

Marinette sentît l'hésitation de son amoureux, posa ses mains sur le piano et commença timidement à jouer, des notes hésitantes mais douces, attentives. Timides et inquiètes, brisées presque, mais courageuses, apaisantes, joyeuses.

« J'ai besoin de toi pour écrire la suite du morceau, Adrien. Mais je te promets qu'il sera doux et lumineux. Je ferai tout pour que ce soit le cas.

» Tu joues extraordinairement bien, merci beaucoup.

— Merci à toi d'avoir écouté et d'avoir commencé à écrire la suite.

» Merci d'être présente. Tu es merveilleuse. Je t'aime, tu sais ?

— Je sais Adrien, sourît Marinette, je t'aime, moi aussi. »

Elle se redressa, lui serra les mains puis unît leurs lèvres, signant leur déclaration réciproque, leur avenir, leur reconstruction.

************

Quelques jours plus tard.

Gabriel se redressa dans son lit. Grâce aux soins attentifs de Nathalie, il était enfin remis. La crise était passée, maintenant. Mais il restait toujours la même désolation dans son esprit, dans ses sentiments.

Adrien. Chat Noir.

Son fils. Son adversaire.

Qu'il avait tant voulu protéger. Qu'il avait tellement blessé.

Les pensées noires prenaient tout l'espace. Au fond, il ne comprenait pas pourquoi Nathalie s'était tant acharné à le sauver.

« Pourquoi, chuchota-t-il, pourquoi avoir fait ça ? La vie d'un père qui détruit son enfant n'a pas de valeur.

— Ce n'est pas à vous de décider du prix de la vie, Gabriel, lança-t-elle sèchement.

» Je vous ai déjà dit qu'il a besoin de son père, même si vous n'estimez pas être digne de ce titre. Il a déjà perdu sa mère, il ne supporterait jamais de devenir orphelin. Il me parle énormément de vous, et à chaque fois qu'il me croise il me supplie de vous sauver. Vous ne l'avez pas détruit, vous l'avez poussé à se construire lui-même.

» Mais... Je vous sauve aussi pour moi. J'ai besoin de vous, Gabriel. Je vous aime. Et j'ai beau savoir que j'en souffrirais toujours, je ne fais que ce que ce sentiment me dicte, au fond. Et maintenant, vous avez l'opportunité de vous reconstruire en mieux, je veux vous aider.

— Nathalie... Affreux comme je suis, vous m'aimez ? Vous avez vu comme je peux être, mon sadisme par moments, mes colères, ma folie... Et vous m'aimez ?

— Cessez de vous déprécier, Gabriel. Ce que j'ai vu aux côtés du Papillon, c'est seulement un homme brisé, détruit par une mort qu'il ne comprenait pas, qui fuyait sa propre mort dans la colère sans même le savoir. Un homme perdu et désespéré, que je n'ai pas su secourir. Pas le sadique, le psychopathe qu'imaginent les autres et que vous croyez voir.

» Gabby ? Tu te rappelles des révisions du bac ? Émi nous fascinait par son calme, je passais les récrés à faire des fiches. Et toi, tu relisais, relisais, surlignais, paniquais, stressais, passait ton temps à douter de tes capacités. Au point de finir par te confiner dans ta chambre dès que tu rentrais à la maison. Ça nous a rendues dingues, et tu continuais à dire que tu n'y arriverais pas.

» Finalement, tu y es arrivé. Mieux que nous. Tu as eu quoi ? Dix-sept de moyenne ?

— Dix-huit vingt-cinq. Mais je ne suis plus un adolescent stressé par son bac, Nathalie...

— Je vais te redire ce que je disais alors. Arrête de croire que tu es un incapable, tant que tu n'as pas essayé tu ne peux pas savoir si tu vas échouer.

» Tu es exactement dans la même situation que lors de notre année de terminale. Tu ne vois et ne veux voir que tes faiblesses.

» Oui, tu as fait des erreurs, mais je les ai faites aussi.

» Oui, les liens entre toi et Adrien ont souffert, mais rien n'est irréparable dans une relation.

» Oui, tu t'en veux, mais ne laisse pas tes sentiments t'abattre encore. Utilise-les plutôt, comme tu avais appris à le faire pour l'université.

» Cette culpabilité que tu utilises comme force de destruction, transforme-la en force de création pour devenir celui que tu veux être. Tu as toujours su transformer les pires éléments en œuvres d'art. Et tu es déjà bon. Utilise ton talent de créateur, il est niché en toi et n'est pas parti.

» Je le vois. Et je suis là pour t'aider, parce que je t'aime. »

Gabriel laissa un petit sourire venir éclairer son visage.

Il y croyait, il sentait au fond de lui qu'elle avait peut-être raison, son amie, son ange gardien, sa bienveillante Nathalie, toujours là pour lui.

Et puis, il avait tellement envie de lui rendre la gentillesse qu'elle montrait toujours, de partager la tendresse de ses gestes, la douceur et la sollicitude qu'elle montrait toujours.

Il ferma les yeux, sentant que son cœur s'emballait à nouveau, mais plus pour la même raison.

Il la sentît approcher, s'asseoir sur le lit à côté de lui, lui prendre la main.

« Gabriel ? Je t'aime. Ne doute pas de toi, tu as ces qualités que tu te nies. Tu me crois ?

— Oui, je te crois Nathalie. Plus que je ne voudrais. Je crois que je t'aime... »

Le sourire éclatant qui naquît sur les lèvres de Nathalie l'assura plus encore de ses sentiments. Elle l'avait sauvé et secouru tant de fois, et bloqué dans sa colère il n'avait pas vu l'amitié puissante qu'il lui portait se muer en amour.

Jusqu'à sa dernière crise, où elle lui avait tout révélé et ces derniers jours où elle faisait tout pour l'aider.

Et sa déclaration, et son sourire. Si puissants sur son cœur.

« Non, je ne crois pas. J'en suis sûr. Je t'aime Nathalie. »

Et il se pencha sur elle, unissant leurs lèvres pour signer leur avenir ensemble.

 ************

 6055 Mots.

 Oui, j'ai conscience que le baiser Papyura est complètement elliptique mais :

 1) J'ai la flemme parce que ça fait une semaine et demie que je suis sur cet OS 

 2) Il est déjà beaucoup trop long, je vais pas encore en rajouter !

 Oui, c'est le plus long de tous mes OS. J'ai jamais atteint les 6000 Mots sur Miraculous.

 (Y a juste le crossover avec GDCP qui dépasse, avec 9000 mots au compteur, qqch comme ça...)

 Bon, en même temps, c'est un "OS jackpot" donc c'est long, j'aurais dû m'y attendre. 

 Mais jackpot-jackpot :

 => Révélation Adrien/Marinette et déclarations réciproques (d'ailleurs, j'aime beaucoup le moment Adrienette du lendemain, où ils font de la musique... Elle est bien décrite ?)

 => Révélation Gabriel/Adrien et réactions respectives. Bien faites ?

 => Explication du "sentimonstre d'Emilie" qui reste quand même une grande énigme de cette série (mais plus ça va plus je crains qu'Octo n'ait raison parce que le cinquième prénom d'Adrien, Athanase, veut dire immortel en grec.)

 => Et bien sûr, une dose de Papyura.

  Bref, je l'aime beaucoup cet OS là.

 Et vous ? Qu'en pensez-vous ?

 Bises, 

 Jeanne.

 (21/08/2021)

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