Chapitre 114 :

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Il afficha un sourire et vint enrouler ses bras autour de ma taille pour me ramener contre lui.

- Merci d'avoir fait ça pour moi en tout cas !

- Ce n'était pas grand chose mais sache que je ferais n'importe quoi pour toi !

Quelques jours plus tard, je devais franchir deux nouvelles étapes dans ma vie de couple. Une nouvelle confrontation avec ma mère et une fête avec mes amis à laquelle j'avais annoncé venir accompagnée. Nous devions retrouver ma mère en début d'après-midi en terrain neutre, un salon de thé d'apparence chaleureuse et confortable. Nous étions arrivés en avance mais tout de même quelques minutes après elle.

- Bonjour ! avança Yann.

Je me contentais de répéter un peu moins fort et moins enthousiaste. J'avais déjà pris énormément sur moi pour venir.

- Bonjour les enfants...

Nous nous sommes installés en face d'elle, j'ai senti la main de Yann se resserrer sur la mienne. Il était là pour moi, il me soutiendrait quoiqu'il arrive. Mais moi aussi je serais là, je ne laisserais personne lui faire du mal à nouveau. Je ne vous avez pas dit que j'étais ceinture noire de karaté ? Non ? Bon c'est sûrement parce que c'est faux. Mais il ne faut jamais sous-estimer quelqu'un quand on s'en prend à ses proches.

- Nina... Je voulais te dire que j'étais vraiment désolée, nous n'avons pas été assez présents pour toi, nous n'avons pas su comment t'aider à traverser tout ce que tu as vécu... Je comprends que tu n'aies pas eu assez confiance pour nous parler de ta relation...

Je prenais une profonde inspiration avant de prendre la parole pour éviter de m'emporter.

- Parce que vous auriez écouté toute l'histoire si je m'étais confiée ? Vous m'avez enfermée pendant près de deux semaines sans même essayer de savoir ce qui se passait réellement !

- Je comprends, je regrette de ne pas avoir essayé d'en discuter avec toi plutôt que de prendre des décisions aussi radicales...

Elle se tourna vers mon petit ami, je ne pus m'empêcher de me crisper. Mais elle ne pouvait pas s'en prendre à lui, pas en public. De toute manière, je ne la laisserais pas faire.

- Yann je te remercie d'avoir été présent pour notre fille et de prendre soin d'elle, je vois à la manière dont vous vous comportez que vous vous aimez sincèrement. Je suis navrée de ne pas l'avoir remarqué plus tôt...

Il hocha lentement la tête et afficha un mince sourire.

- Je sais qu'il vous sera difficile de nous pardonner, je souhaiterais simplement garder contact dans la mesure du possible...

- Je ne veux plus voir ni adresser la parole à papa, jamais... rétorquai-je la gorge serrée.

Je ne savais pas si je tiendrais toujours mes positions à l'avenir mais pour le moment c'était ce que je ressentais. J'avais presque l'impression qu'une boule allait exploser à tout moment et que je fondrais en larmes. Le bras de Yann est aussi vite passé au dessus de mes épaules et il m'a ramenée contre lui. Il avait un don pour me comprendre et me rassurer.

- Je... je comprends, je sais qu'il a dépassé les bornes et j'aurais dû m'en rendre compte avant... Mais peut-être qu'un jour tu seras prête à mettre les choses à plat avec lui...

- Non... je...

Mon petit ami attrapa ma main tremblante et me poussa à respirer calmement. Il me serra brièvement contre lui en m'embrassant le front.

- Si je le revois... je ne pourrais pas... je ne pourrais pas penser à autre chose que ce qu'il a fait à Yann, ce serait beaucoup trop difficile, je ne veux plus jamais revivre ça...

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