Chapitre 88 :

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- Ecoutez Paul, j'ai quelque chose d'important à vous dire...

Il prit une profonde inspiration avant de se jeter à l'eau.

- J'aime votre fille...

- Quoi ?!

Ma mère resta bouche bée, mon père fronça les sourcils avant d'éclater de rire.

- Ce n'était pas une blague, j'aime vraiment votre fille...

Cette fois-ci mon père en lâcha son verre. Il explosa au sol en milliers de morceaux. Instinctivement Yann recula et plaça son bras devant moi pour m'éviter d'en recevoir. En le voyant faire, le visage de mon père passa de la surprise à la colère. Je n'arrivais pas bien à décrypter l'expression de ma mère, un mélange de surprise, de tristesse et de colère peut-être.

- Comment ça ? Comment oses-tu... se mit à crier mon père.

Il s'était brutalement levé et avait fait un bond en avant.

- Il faut que vous sachiez que je ne suis pas celui qu...

Il s'est dangereusement approché de nous, ne prêtant guère attention au verre qui craquait sous sa semelle.

- Papa, attends... commençai-je.

Il ne m'écouta pas et continua de s'approcher. Yann se plaça devant moi, attrapant ma main gauche de la sienne. Je crois que ce geste a mis mon père encore plus hors de lui.

- Nina écartes-toi de lui maintenant ! C'est un ordre !

Je n'ai pas bougé, resserrant mon emprise. Mon père a attrapé le poignet droit de mon petit ami. Il a dû serrer tellement fort que de surprise, il a lâché ma main. Ma mère m'a alors attrapée avec force et écartée d'eux sans ménagements. J'ai vu mon père plaquer Yann contre le mur.

- Depuis quand est-ce que tu manipules ma petite fille sale enfoiré ?

Je me suis débattue de toutes mes forces.

- Papa ! me suis-je écriée. Laisse-le tranquille il n'a rien fait de mal !

Mais il a refusé de m'écouter. J'avais l'impression que s'il continuait, il allait l'enfoncer dans le mur. Il pensait encore que j'étais une petite fille qui avait besoin d'être protégée mais ce n'était pas le cas. Il fallait qu'il comprenne que Yann était le seul sur lequel j'avais pu compter, le seul qui avait été là pour moi, le seul qui comptait.

- Je ne manipule pas Nina, elle prends ses propres décisions... Je ne suis pas celui que vous croyez, je suis...

- Ne prononce pas son nom ! Je t'interdis de prononcer son nom tu m'entends ! beugla mon père.

- Je suis désolé, vraiment, tout ceci est un malentendu, je ne voulais pas...mpf...

Mon père lui donna un gros coup de genou dans le torse. Yann toussa de surprise. 

- Papa ! ai-je hurlé, arrêtes ! Tu lui fais mal ! Écoute-le !

Il a pourtant continué, j'ai cru entendre un horrible craquement. Je me suis débattue avec force et suis parvenue à me dégager de l'emprise de ma mère. Je me suis précipitée vers lui mais mon père s'est retourné vers moi et m'a poussée vers le couloir de la cage d'escaliers. Avant que je n'ai le temps de réagir, il avait refermé la porte à clé et s'était tourné vers Yann. Je me suis plaquée contre les carreaux en hurlant.

- Non ! Arrête ! Papa je l'aime !

- Je vais appeler les flics ! Te faire enfermer pour ce que tu as osé faire à mon enfant ! Tu ne t'approcheras plus jamais d'elle !

- Je... n'ai pas...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que mon père frappait à nouveau. J'ai tapé du poing contre la porte. Yann a tourné la tête vers moi, je l'ai vu articuler en silence. Avant de grimacer de douleur. C'en était trop. J'ai monté les marches quatre à quatre et me suis précipitée dans ma chambre.

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