Chapitre 21 :

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Quand j'ai de nouveau regardé l'œuvre sur mon portable le soir même, j'ai ressenti la même chose que dans le musée, la force de la connexion qui pouvait exister entre deux âmes.

La semaine suivante, M. Vanne me présenta à plusieurs directeurs de musées, deux d'entre eux avaient l'air super enthousiastes. Ils ont ainsi fixé rendez-vous quelques semaines plus tard, afin de décider des œuvres qui seraient exposées et autres détails.
Deux semaines sont vite passées. Cela faisait bientôt deux mois que nous avions M. Vanne en cours d'art. Mon rendez-vous avec les directeurs de musée approchait. Ce vendredi, Clément n'était pas venu en cours, il était malade. Je suis donc repartie seule de la fac, j'avais l'intention de lui déposer les cours au passage, sa maison était sur ma route. Rentrer seule ne me dérangeait pas, je pouvais me perdre à loisir dans mes pensées. J'ai regardé dans le vide tout le long du trajet de bus réfléchissant à ce que je pourrai raconter lors de mes entretiens aux musées. J'ai même failli rater mon arrêt. J'ai levé la tête pile à l'arrêt précédent. Je suis sortie et ai continué ma route en direction de la maison de Clément. Une bande de jeunes avançait bruyamment derrière moi. J'ai jeté un coup d'œil à ma montre et accéléré en voyant que ça faisait déjà plus d'une vingtaine de minutes que j'avais fini les cours. Les jeunes étaient toujours en train de se chamailler à grands cris derrière. J'avoue que je n'étais pas rassurée. J'ai encore accéléré, jusqu'à ce que je sente une main se refermer sur mon bras et serrer mon biceps. Un des garçons m'avait attrapée et violemment tirée vers l'arrière. Apparemment ils m'avaient déjà interpellée sans que je leur prête véritablement attention.

- Alors, pourquoi tu réponds pas, t'es muette ou quoi ?

J'étais totalement terrifiée, j'ai voulu me dégager mais un deuxième homme m'a rattrapée.

- Hep hep hep ! Pas si vite !

Mon champ de vision était restreint par les deux hommes qui me faisaient barrage et m'empêchaient de fuir. Le troisième me tenait fermement par le bras.

- Laissez-moi... ai-je laissé échapper en tirant de toutes mes forces sur mon bras pour me débarrasser de la poigne de fer qui m'emprisonnait.

J'ai presque réussi à partir mais il m'a retenu par le poignet. J'ai donné des coups à tout va pour échapper à son emprise, en vain. Ils se sont mis à deux pour me maintenir en pouffant, ils m'ont traînée vers une ruelle et m'ont plaquée contre un mur. Je crois que j'ai hurlé, leur demandant de me laisser partir et suppliant le ciel de m'aider. Un des trois hommes s'est rapproché en riant, il m'a soulevé le menton de sa main tatouée et rapproché mon visage du sien. J'ai vainement tenté de résister.

- Alors on est rebelle, hein ? Dommage, moi qui pensait tomber sur une petite fille à papa qui pleurniche !

Je lui ai craché à la figure, à moitié parce que je me sentais honteuse d'avoir envie de me laisser tomber et fondre en larmes. Il n'a pas apprécié. Il m'a giflée tellement fort que ma joue a claquée contre le mur derrière nous. J'ai été sonnée, j'ai senti mes forces faiblir et m'a tête a commencé à tourner, je voyais flou. Les larmes menaçaient de se déverser à flots sur mes joues. J'ai entendu les trois hommes rire, même eux étaient flous désormais. Je les ai sentis se rapprocher en ricanant un peu plus.

- On fait moins la maligne hein ?

J'étais au pied du mur au sens littéral comme au figuré. Je ne voyais plus aucune issue.

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